Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La règle et le climat

cda19_article_actu_brueghel_ancien.jpg

Il fut des climatologues d'une autre trempe :

 

The human mortals want their winter here.
No night is now with hymn or carol blessed.
Therefore the moon, the governess of floods,
Pale in her anger, washes all the air,
That rheumatic diseases do abound.
And thorough this distemperature we see


The seasons alter: hoary-headed frosts
Fall in the fresh lap of the crimson rose,
And on old Hiems' thin and icy crown
An odorous chaplet of sweet summer buds
Is, as in mockery, set. The spring, the summer,
The childing autumn, angry winter change
Their wonted liveries, and the mazèd world,
By their increase, now knows not which is which.

 


Les mortels humains sont sevrés de leurs fêtes d’hiver ;
Il n’y a plus de chants, plus d’hymnes, plus de noëls qui égayent les longues nuits. 
Aussi la lune, cette souveraine des flots, 
Pâle de courroux, inonde l’air d’humides vapeurs,
Qui font pleuvoir les maladies catarrhales.
Et, au milieu de ce trouble des éléments,
Nous voyons les saisons changer ; les frimas, à la blanche chevelure
Tomber sur le tendre sein de la rose vermeille ;
Le vieil hiver étale, comme par dérision, 
Autour de son menton et de sa tête glacée, 
Une guirlande odorante de tendres boutons de fleurs estivaux.
Le printemps, l’été, le fertile automne, l’hiver chagrin, échangent leur livrée ordinaire ; 
Et le monde étonné ne peut plus les distinguer par leurs productions.
Toute cette série de maux provient de nos débats et de nos dissensions ;
C’est nous qui en sommes les auteurs et la source.

William Shakespeare, Midnight Summer Dream, 1595. (Traduction Guizot, 1862)

 

- Y a plus de saison ma bonne dame.
- Oui, c'est sans précédent, ils l'ont dit à la radio sur France Inter.
- Et dans le journal, je l'ai lu dans Le Figaro et Libération.
- C'est donc que c'est vrai.
- Et puis à la télévision aussi, l'homoncule Pujadas et le brushé Delahousse.
- C'est le dérèglement climatique ma bonne dame.

 

"Mais encore une fois, le climat est l'objet de sautes d'humeur inattendues ! Entre 1530 et 1565, trois décennies d'étés chauds et secs viennent perturber le refroidissement qui s'accentue néanmoins brusquement à la fin du XVIe siècle. Les étés deviennent humides et froids, les hivers longs et neigeux. L'hiver très rigoureux 1564-1565 marque tant l'esprit du peintre Bruegel l’Ancien qu'il en modifie son style et inaugure une longue tradition de peintures représentant des paysages européens saisis par la neige et la glace"
Arnaud Lemaistre, géologue diplômé de l'IGA

 

Question au détour ; qui dit dérèglement dit règles. Lesquelles ? Dans quel marbre ?

Les commentaires sont fermés.