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Société

  • La règle et le climat

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    Il fut des climatologues d'une autre trempe :

     

    The human mortals want their winter here.
    No night is now with hymn or carol blessed.
    Therefore the moon, the governess of floods,
    Pale in her anger, washes all the air,
    That rheumatic diseases do abound.
    And thorough this distemperature we see


    The seasons alter: hoary-headed frosts
    Fall in the fresh lap of the crimson rose,
    And on old Hiems' thin and icy crown
    An odorous chaplet of sweet summer buds
    Is, as in mockery, set. The spring, the summer,
    The childing autumn, angry winter change
    Their wonted liveries, and the mazèd world,
    By their increase, now knows not which is which.

     


    Les mortels humains sont sevrés de leurs fêtes d’hiver ;
    Il n’y a plus de chants, plus d’hymnes, plus de noëls qui égayent les longues nuits. 
    Aussi la lune, cette souveraine des flots, 
    Pâle de courroux, inonde l’air d’humides vapeurs,
    Qui font pleuvoir les maladies catarrhales.
    Et, au milieu de ce trouble des éléments,
    Nous voyons les saisons changer ; les frimas, à la blanche chevelure
    Tomber sur le tendre sein de la rose vermeille ;
    Le vieil hiver étale, comme par dérision, 
    Autour de son menton et de sa tête glacée, 
    Une guirlande odorante de tendres boutons de fleurs estivaux.
    Le printemps, l’été, le fertile automne, l’hiver chagrin, échangent leur livrée ordinaire ; 
    Et le monde étonné ne peut plus les distinguer par leurs productions.
    Toute cette série de maux provient de nos débats et de nos dissensions ;
    C’est nous qui en sommes les auteurs et la source.

    William Shakespeare, Midnight Summer Dream, 1595. (Traduction Guizot, 1862)

     

    - Y a plus de saison ma bonne dame.
    - Oui, c'est sans précédent, ils l'ont dit à la radio sur France Inter.
    - Et dans le journal, je l'ai lu dans Le Figaro et Libération.
    - C'est donc que c'est vrai.
    - Et puis à la télévision aussi, l'homoncule Pujadas et le brushé Delahousse.
    - C'est le dérèglement climatique ma bonne dame.

     

    "Mais encore une fois, le climat est l'objet de sautes d'humeur inattendues ! Entre 1530 et 1565, trois décennies d'étés chauds et secs viennent perturber le refroidissement qui s'accentue néanmoins brusquement à la fin du XVIe siècle. Les étés deviennent humides et froids, les hivers longs et neigeux. L'hiver très rigoureux 1564-1565 marque tant l'esprit du peintre Bruegel l’Ancien qu'il en modifie son style et inaugure une longue tradition de peintures représentant des paysages européens saisis par la neige et la glace"
    Arnaud Lemaistre, géologue diplômé de l'IGA

     

    Question au détour ; qui dit dérèglement dit règles. Lesquelles ? Dans quel marbre ?

  • La nef des fous


    Jheronimus_Bosch_011FXD.jpg[Aristote et Platon] s’ils ont écrit de politique, c’était comme pour régler un hôpital de fous. Et s’ils ont fait semblant d’en parler comme d’une grande chose, c’est qu’ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensent être rois et empereurs.

    Pascal, Pensées, Frag. 472

     

    D'où vient alors qu'un animal aussi rustique qu'une chèvre, ou quelconque caprin des montagnes, pose un sabot assuré sur le plus raide des flancs de montagne sans se tromper jamais, tandis que l'animal réputé raisonnable est si prompt à commettre l'action la plus stupide et insensée et de son règne ? Sans la moindre fatigue.

  • Généalogie du wokisme

    Je republie une vieille note, pour mémoire :

    Extrait du livre "Limonov", d'Emmanuel Carrère :

    "Le privilège que saint Thomas d'Aquin déniait à Dieu, faire que n'ait pas eu lieu ce qui a eu lieu, le pouvoir soviétique se l'est arrogé. C'est à un compagnon de Lénine, Piatakov, qu'on doit cette phrase extraordinaire :
    "Un vrai blochevick, si le Parti l'exige, est prêt à croire que le noir est blanc et le blanc noir."
    Le totalitarisme (...) consiste, là où les gens voient noir, à leur dire que c'est blanc et à les obliger, non seulement à le répéter mais, à la longue, à le croire bel et bien. (...) C'est cet aspect là qui fascine tous les écrivains capables (...) d'absorber des bibliothèques entière sur ce qui est arrivé à l'humanité en Russie au siècle dernier, et que résume Martin Malia :
    "Le socialisme intégral n'est pas une attaque contre des abus spécifiques  du capitalisme mais contre la réalité. C'est une tentative pour abroger le monde réel, tentative condamnée à long terme mais qui sur sur une certaine période réussit à créer un monde surréel défini par ce paradoxe : l'inefficacité, la pénurie et la violence y sont présentées comme le souverain bien."
    L'abrogation du réel passe par la mémoire. (...) Soljenitsyne l'avait annoncé :dès qu'on commencera à dire la vérité, tout s'effondrera." 

    On pourrait élargir cette réflexion comme suit : pour produire ce surréel, il faut engager un combat sans merci contre le logos. D'où cette guerre contre les mots qui consite à éreinter le signifiant pour le couper du signifié. Voilà la manifestation la plus visible du totalitarisme : pour masquer la réalité et produire son surréel, le mot est l'arme. Ouvrage de faussaire.

    Inutile de chercher plus loin où sont les racines des thérories du gender ou du queer. Dès que l'on commencera à dire la vérité, elles s'effondreront. D'où la virulence des attaques et les intimidations contre ceux qui osent ouvrir la bouche.

  • Crétinerie avérée

    Le Parisien du 08/06 : Face au racisme, « un mal abject, insupportable, qui divise, oppose, blesse et tue », Christophe Castaner assure vouloir opposer une « tolérance zéro » dans les forces de l'ordre. Ce lundi, après plusieurs jours marqués notamment par des manifestations contre les violences policières, le ministre de l'Intérieur tenait une conférence de presse au cours de laquelle il a affirmé qu'une suspension serait « systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré » de racisme.

     

    Il existe un mal bien plus abject et insupportable, qui blesse et  insulte l'intelligence des gens, c'est la crétinerie dans sa forme la plus impudique. "Soupçon avéré". Par présomption d'innocence, je cherche encore. Mais d'où sort ce pauvre type à la fin ?