Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Athéisme

  • Non-preuves de l'existence de Dieu

    Les athées un peu primaires demandent : "montrez-nous une preuve de l'existence de Dieu ? Il n'y en a pas. Donc Dieu n'existe pas."

    Il y a là pourtant un non-sens logique évident : l'existence de ne se prouve pas ; elle est ou elle n'est pas - mais elle est un à priori à toutes possibilités. De là que l'absence de preuves n'est pas une preuve d'absence.

    " L’existence n’est ni déductible a priori ni étrangère à la pensée, elle devient une catégorie de la modalité, catégories qui ne nous disent rien d’objectif mais seulement ce qui se rapporte à notre faculté de connaître."
    (Laurent Giassi,  La négation chez Hegel)

    La phrase de Kant : « Dans le simple possible, ce qui est posé, ce n’est pas la chose même, mais seulement des relations entre quelque chose et quelque chose selon le principe de contradiction. Il est ainsi établi que l’existence n’est pas du tout le prédicat d’une chose quelconque » (Kant, L’unique fondement possible d’une démonstration de l’existence de Dieu)

    En l'occurrence, la distinction doit se faire entre l'existence de quelque chose, et la conscience de quelque chose, étant entendu que cette conscience relève de la connaissance, et plus particulièrement, du témoignage. De même que si quelqu'un me dit "un tel existe", je le croirai en fonction de la science du témoignage, c'est-à-dire, entre autres  :

    1° de la crédibilité du témoin

    2° de la multiplicité du témoignages

    3° de la façon dont le témoignage est transmis

    On notera ainsi qu'il y a quatre évangiles qui sont autant de témoignages. Quand il n'y a qu'un seul Coran, par exemple.

  • Métaphysique de l'esthétisme

    Très intéressant article de la BBC sur la relation science-foi.

    Ainsi cette citation de lord Kelvin (1824-1907), physicien britannique, inventeur du zéro absolu entre autre :
     "I have long felt that there was a general impression that the scientific world believes science has discovered ways of explaining all the facts of nature without adopting any definite belief in a Creator. I have never doubted that impression was utterly groundless.

    "The more thoroughly I conduct scientific research, the more I believe science excludes atheism. If you think strongly enough you will be forced by science to the belief in God, which is the foundation of all religion."

    soit : "J'ai longtemps eu le sentiment qu'il y a avait cette opinion répandue que le monde scientifique avait découvert une méthode pour expliquer tous les faits de la nature, sans avoir à se prononcer sur une croyance certaine en un Créateur. Je n'ai jamais douté que cette impression fut absolument sans fondement."

    "Plus j'approfondis mes recherches scientifiques, plus je pense que la science exclut l'athéisme. Si vous pensez sérieusement, vous serez forcés par la science de croire en Dieu, ce qui est le fondement de toute religion."

    L'article mentionne ensuite une étude sociologique menée par le professeur Elaine Ecklund sur les scientifiques des plus grandes universités de recherche aux USA : selon cette étude, 48% des scientifiques interrogés ont des convictions religieuses, tandis que 75% pensent que la religion véhicule des vérités importantes.

    Le professeur Lennox enseigne les mathématiques à l'université d'Oxford :
    "Pour moi, en tant que chrétien, la beauté des lois scientifiques ne font que renforcer ma foi en une force divine et intelligente en action. L'une des doctrines la plus fondamentale du Christianisme, c'est que l'univers a été conçu selon un plan rationnelle et intelligible."

    "C'est la beauté qui sauvera le monde" répétait Dostoïevski.
     En attendant Kelvin repose à l'abbaye de Westminster, en compagnie d'un certain Isaac Newton.

  • The death of atheism

    L'athéisme est mort (de toute façon par définition c'est un objet mort). Il n'a plus rien à dire à nos contemporains. Les tentatives désesperées d'un Luc Ferry pour trouver un sens existentiel dans la philosophie sont louables mais in fine assez pathétiques. Les André Comte-Sponville et Regis Debray ont du mal à maintenir une cohérence entre leur système et leurs convictions : Regis Debray et ses tentatives d'expliquer Dieu d'après les notions marxistes de structures (les religions dont Dieu n'est qu'une possibilité) et d'infrastructures (le fonctionnement symbolique du cerveau). Je crains que cette vieille tringlerie ne convainque pas grand monde. Ou bien Comte-Sponville essayant de relier (re-ligere, ie religio ?) sa sincère conviction athée et un certain spiritualisme cosmique. Tous cela montre à quel point la pensée athée est désorientée. Elle ne sait plus, depuis la mort de Sartre sans doute, à quel faux saint se vouer.

    Le champs est donc libre pour l'athéisme degré zéro : celui qui dit par ex. que la science infirme et est incompatible avec la croyance en l'existence de Dieu. Rien de neuf sous le soleil. Juste une grosse confusion entre les notions de croire et de savoir (sachant que le savoir pur n'existe pas) ; entre les faits, leurs interprétations, et les options philosophiques ou métaphysiques qui soit les fondent, soit les orientent. Bref, ces affirmations athéistes se moquent des faits et ne sont qu'une supercherie intellectuelle facile à démonter. D'ailleurs aucun grand penseur athée ne s'est jamais aventuré dans ce débat.

    L'autre supercherie athée consiste à affirmer que les religions (pour l'athée primaire, il n'existe que "les religions") sont les causes de toutes les guerres. Comme s'il y avait eu un vortex spatio-temporel entre le XIX° et le XXI°.

    Rien qu'un exemple entre mille : "En 1024, après les premières décisions du concile de Charroux en 989, le synode d'Elne, dit aussi concile de Toulouges, impose un champ d'application plus vaste pour ce que l'on appelle la paix et la trève de Dieu. Interdiction des combats non seulement pendant le temps de l'avent et du carême, mais également pendant tout le temps pascal [ie de Pâque à la Pentecôte] et à toutes les fêtes carillonnées, et chaque semaine entre le vendredi soir et le lundi matin... c'est à dire 285 jours par an ! Dès lors il ne reste plus que 80 jours de guerre possibles répartis tout au long d'une année. (...) Aux contrevenants, [l'Eglise] inflige alors de lourdes sanctions religieuses." (Direct Matin, Ephéméride du 16 mai 2013)

    Bref. L'athéisme a crevé avant Dieu apparemment. Voilà qui aurait navré Nietzsche dont plus personne n'espère l'éternel retour.

  • Rousseau et l'athéisme

    Mon fils, tenez votre âme en état de désirer toujours qu’il y ait un Dieu, et vous n’en douterez jamais. Au surplus, quelque parti que vous puissiez prendre, songez que les vrais devoirs de la religion sont indépendants des institutions des hommes ; qu’un cœur juste est le vrai temple de la Divinité ; qu’en tout pays et dans toute secte, aimer Dieu par-dessus tout et son prochain comme soi-même, est le sommaire de la loi ; qu’il n’y a point de religion qui dispense des devoirs de la morale ; qu’il n’y a de vraiment essentiels que ceux-là ; que le culte intérieur est le premier de ces devoirs, et que sans la foi nulle véritable vertu n’existe.

    Fuyez ceux qui, sous prétexte d’expliquer la nature, sèment dans les cœurs des hommes de désolantes doctrines, et dont le scepticisme apparent est cent fois plus affirmatif et plus dogmatique que le ton décidé de leurs adversaires. Sous le hautain prétexte qu’eux seuls sont éclairés, vrais, de bonne foi, ils nous soumettent impérieusement à leurs décisions tranchantes, et prétendent nous donner pour les vrais principes des choses les inintelligibles systèmes qu’ils ont bâtis dans leur imagination. Du reste, renversant, détruisant, foulant aux pieds tout ce que les hommes respectent, ils ôtent aux affligés la dernière consolation de leur misère, aux puissants et aux riches le seul frein de leurs passions ; ils arrachent du fond des cœurs le remords du crime, l’espoir de la vertu, et se vantent encore d’être les bienfaiteurs du genre humain. Jamais, disent-ils, la vérité n’est nuisible aux hommes. Je le crois comme eux, et, c’est, à mon avis, une grande preuve que ce qu’ils enseignent n’est pas la vérité [1].

     

    1. Si l’athéisme ne fait pas verser le sang des hommes *, c’est moins par amour pour la paix que par indifférence pour le bien : comme que tout aille, peu importe au prétendu sage, pourvu qu’il reste en repos dans son cabinet. Ses principes ne font pas tuer les hommes, mais ils les empêchent de naître, en détruisant les mœurs qui les multiplient, en les détachant de leur espèce, en réduisant toutes leurs affections à un secret égoïsme, aussi funeste à la population qu’à la vertu. L’indifférence philosophique ressemble à la tranquillité de l’État sous le despotisme ; c’est la tranquillité de la mort : elle est plus destructive que la guerre même.
    Par les principes, la philosophie ne peut faire aucun bien que la religion ne le fasse encore mieux, et la religion en fait beaucoup que la philosophie ne saurait faire.

    Par la pratique, c’est autre chose ; mais encore faut-il examiner. Nul homme ne suit de tout point sa religion quand il en a une : cela est vrai ; la plupart n’en ont guère, et ne suivent point du tout celle qu’ils ont : cela est encore vrai ; mais enfin quelques-uns en ont une, la suivent du moins en partie ; et il est indubitable que des motifs de religion les empêchent souvent de mal faire, et obtiennent d’eux des vertus, des actions louables, qui n’auraient point eu lieu sans ces motifs.
    (...)

    Nos gouvernements modernes doivent incontestablement au christianisme leur plus solide autorité et leurs révolutions moins fréquentes ; il les a rendus eux-mêmes moins sanguinaires : cela se prouve par le fait en les comparant aux gouvernements anciens. La religion mieux connue, écartant le fanatisme, a donné plus de douceur aux mœurs chrétiennes. Ce changement n’est point l’ouvrage des lettres ; car partout où elles ont brillé, l’humanité n’en a pas été plus respectée ; les cruautés des Athéniens, des Égyptiens, des empereurs de Rome, des Chinois, en font foi. Que d’œuvres de miséricorde sont l’ouvrage de l’Évangile ! Que de restitutions, de réparations, la confession ne fait-elle point faire chez les catholiques ! Chez nous combien les approches des temps de communion n’opèrent-elles point de réconciliations et d’aumônes ! Combien le jubilé des Hébreux ne rendait-il pas les usurpateurs moins avides ! Que de misères ne prévenait-il pas ! La fraternité légale unissait toute la nation : on ne voyait pas un mendiant chez eux. On n’en voit point non plus chez les Turcs, où les fondations pieuses sont innombrables ; ils sont, par principe de religion, hospitaliers, même envers les ennemis de leur culte.

    (...)

    Philosophe, tes lois morales sont fort belles ; mais montre-m’en, de grâce, la sanction.

    Rousseau, l'Emile, vol II livre IV.

     

    * Le démenti du XX° est cruel. 

  • Jadis naguère

    Les athées ne sont visiblement plus ce qu'ils ont été. Les Onfray, Dawkins & Co, tous ont abandonné le terrain de la raison, de la philosophie et de l'intelligence pour barboter dans la posture et la jactance de leur fantasme. On parle alors "des religions", comme si "les religions" existaient - ce qui dispense de s'informer précisément sur telle ou telle. Or, "les religions" est un pure nominalisme, et "les religions" n'existent pas. Ces gens parlent donc la plupart de temps d'une chose qui n'existe pas, ce qui ne manque pas de piquant quand on sait de quoi ils accusent les croyants (de croire en un être qui, selon eux, n'existe pas...)

    Ainsi ce débat en 1948 tenu sur la BBC par Bertrand Russell et Frederick C. Copleston (père Jésuite). On jugera sur pièce en comparant avec certains (mal)traités d'athéisme. L'athée moderne est l'homme des mass-média, des jeux du cirque. Le corrolaire en est la médiocrité.

    Bref, les croyants réclament de l'athéisme d'être sinon à la hauteur, du moins à une certaine hauteur de la raison. Peine perdue.