L'athéisme est mort (de toute façon par définition c'est un objet mort). Il n'a plus rien à dire à nos contemporains. Les tentatives désesperées d'un Luc Ferry pour trouver un sens existentiel dans la philosophie sont louables mais in fine assez pathétiques. Les André Comte-Sponville et Regis Debray ont du mal à maintenir une cohérence entre leur système et leurs convictions : Regis Debray et ses tentatives d'expliquer Dieu d'après les notions marxistes de structures (les religions dont Dieu n'est qu'une possibilité) et d'infrastructures (le fonctionnement symbolique du cerveau). Je crains que cette vieille tringlerie ne convainque pas grand monde. Ou bien Comte-Sponville essayant de relier (re-ligere, ie religio ?) sa sincère conviction athée et un certain spiritualisme cosmique. Tous cela montre à quel point la pensée athée est désorientée. Elle ne sait plus, depuis la mort de Sartre sans doute, à quel faux saint se vouer.
Le champs est donc libre pour l'athéisme degré zéro : celui qui dit par ex. que la science infirme et est incompatible avec la croyance en l'existence de Dieu. Rien de neuf sous le soleil. Juste une grosse confusion entre les notions de croire et de savoir (sachant que le savoir pur n'existe pas) ; entre les faits, leurs interprétations, et les options philosophiques ou métaphysiques qui soit les fondent, soit les orientent. Bref, ces affirmations athéistes se moquent des faits et ne sont qu'une supercherie intellectuelle facile à démonter. D'ailleurs aucun grand penseur athée ne s'est jamais aventuré dans ce débat.
L'autre supercherie athée consiste à affirmer que les religions (pour l'athée primaire, il n'existe que "les religions") sont les causes de toutes les guerres. Comme s'il y avait eu un vortex spatio-temporel entre le XIX° et le XXI°.
Rien qu'un exemple entre mille : "En 1024, après les premières décisions du concile de Charroux en 989, le synode d'Elne, dit aussi concile de Toulouges, impose un champ d'application plus vaste pour ce que l'on appelle la paix et la trève de Dieu. Interdiction des combats non seulement pendant le temps de l'avent et du carême, mais également pendant tout le temps pascal [ie de Pâque à la Pentecôte] et à toutes les fêtes carillonnées, et chaque semaine entre le vendredi soir et le lundi matin... c'est à dire 285 jours par an ! Dès lors il ne reste plus que 80 jours de guerre possibles répartis tout au long d'une année. (...) Aux contrevenants, [l'Eglise] inflige alors de lourdes sanctions religieuses." (Direct Matin, Ephéméride du 16 mai 2013)
Bref. L'athéisme a crevé avant Dieu apparemment. Voilà qui aurait navré Nietzsche dont plus personne n'espère l'éternel retour.