L'athée : - Prouvez moi que Dieu existe !
Le facétieux : - Prouvez moi d'abord que vous, vous existez.
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L'athée : - Prouvez moi que Dieu existe !
Le facétieux : - Prouvez moi d'abord que vous, vous existez.
D'où vient que des fanatiques athées crurent bon d'enrôler un Voltaire ? Où ont-ils vu qu'il fut un seul jour leur porte-parole ? Mais ranger Voltaire avec le parti des athées, c'est d'une indécence sans pareille ! C'est l'oeuvre d'un parti de marauds ! Enrôler le cadavre de Voltaire pour ainsi dire par contrefaçon de signature, c'est une bassesse qui leur aurait valu, de la part de leur idole d'outre-tombe, une litanie d'aigres invectives dans le meilleur esprit !
Les insipides, ils adulent une statue qui les vomit.
Voltaire adorait Dieu et méprisait les athées, tout autant que les curés ou les Juifs. Les sots, dans leur haine anticléricale et leur sens aigüe de la nuance, crurent qu'en méprisant les serviteurs, Voltaire méprisait par là le servi. Il n'en est rien, il suffit de le lire - ce que visiblement nos voltairolâtres ne crurent bon de faire.
Que ces imposteurs considèrent seulement "L'épître à l'auteur du livre des Trois Imposteurs" :
Insipide écrivain, qui crois à tes lecteurs
Crayonner les portraits de tes Trois Imposteurs,
D'où vient que, sans esprit, tu fais le quatrième ?
Pourquoi, pauvre ennemi de l'essence suprême,
Confonds-tu Mahomet avec le Créateur,
Et les oeuvres de l'homme avec Dieu, son auteur ?...
Corrige le valet, mais respecte le maître.
Dieu ne doit point pâtir des sottises du prêtre:
Reconnaissons ce Dieu, quoique très-mal servi.
...
Mais, de ce fanatisme ennemi formidable,
J’ai fait adorer Dieu quand j’ai vaincu le diable.
Je distinguai toujours de la religion
Les malheurs qu’apporta la superstition.
...
J’ai fait plus en mon temps que Luther et Calvin.
On les vit opposer, par une erreur fatale,
Les abus aux abus, le scandale au scandale.
Parmi les factions ardents à se jeter,
Ils condamnaient le pape, et voulaient l’imiter.
L’Europe par eux tous fut longtemps désolée;
Ils ont troublé la terre, et je l’ai consolée.
J’ai dit aux disputants l’un sur l’autre acharnés:
« Cessez, Impertinents; cessez, infortunés;
Très sots enfants de Dieu, chérissez-vous en frères,
Et ne vous mordez plus pour d’absurdes chimères. »
Voltaire priait Dieu et insultait des curés ; nous dirions de nos jours qu'il fut déiste - ou, si l'on voulait tenir un discours plus freudien, chrétien sans le Christ.
Il y a donc un cinquième imposteur, qui, à la suite de celui qui bafouilla "Dieu n'existe pas, Dieu n'existe pas", affirma sans scrupule : "Voltaire était athée."
L'infortuné Nietzsche était fâché avec la raison, et avec raison semble-t-il. Voici un exemple édifiant qui prouve qu'il eût raison de ne point trop s'y frotter (il s'y serait perdu) :
"S'il y avait des dieux, comment supporterais-je de n'être pas Dieu ? Donc, il n'y a pas de dieux." (Ainsi parlait Zarathoustra - Aux îles fortunées).
Comme si une oie se disait :
"S'il y avait des hommes, comment supporterais-je de n'être pas homme ? Donc, il n'y a pas d'hommes."
On rétorquera qu'un homme peut raisonner, non une oie. Certes. Mais l'homme ne peut pas plus raisonner comme Dieu que l'oie comme un homme.
Morale de cette histoire :
Les oies font assurément moins de sottises qu'on n'en écrit avec leurs plumes. (Ceci assurément n'est pas de moi !)
Avez-vous remarqué que tous ceux qui proclamèrent la mort de l'Eglise avec force buccins et trompes sonores, de Caïphe à Voltaire en passant par Celse, soient les seuls dont on peut dire avec certitude qu'ils sont bien, eux, irréfutablement morts ?
Et que celui qui proclama la mort de Dieu la bave aux lèvres finit pareillement de pourrir six pieds sous terre ? Et qu'il en sera ainsi d'une rare infaillibilité des autres faux augures maudissant à sa suite ?
Vous aurez remarqué qu'a contrario l'Eglise, elle, est toujours bel et bien vivante. Et Dieu aussi.
Simple constat en définitive : tous les prophètes qui prédisaient la mort de Dieu ou de l'Eglise ne sont plus. Morts, enterrés, décomposés, réduits à leur néant.
Faux prophètes donc.
Curieuse malédiction que celui qui proclame la mort de l'Eglise ou de Dieu soit invariablement celui qui, dans l'histoire, trépassera jamais.
Stat Crux dum volvitur orbis.
Le monde tourne, la Croix reste.
Certains groupes hostiles à l'Eglise catholique ont profité de la polémique récente sur le préservatif pour ressortir la vieille quincaillerie. Ils citent, les sans-vergognes, un prétendu interdit que Léon XII aurait prononcé en 1829 sur le vaccin anti-variolique :
Voici les propos que ces idiots inutiles rapportent :
« Ceux qui se soumettent à la vaccination contre la petite vérole cessent d’être enfants de Dieu. La petite vérole est une punition de Dieu et la vaccination est un défi lancé au Ciel ».
Oh le vilain obscurantiste !
Si l'on vous ressert cette fable hilarante, exigez les sources (concrètement où, quand, à quelle occasion cette supposée phrase fut prononcée). Confusion assurée, trou noir intellectuel, il n'y en a pas. Car oui, étonnement, Léon XII n'a jamais tenu de tels propos. L'histoire est d'autant plus risible qu'en 1802, à Rome, un centre vaccinal fut établi à l'hôpital du Saint-Esprit. Dans les années 1805 (sous Pie VII donc), un médecin du nom d’Alessandro Flajani, premier chirurgien du même hôpital, rédigea un compte-rendu sur diverses politiques sanitaires dans les pays d'Europe, incluant un chapitre favorable à la vaccination.
Son ouvrage reçu sans problème le "nihil obstat" et "l'imprimatur" du Vatican.
Je cite une étude effectuée sur ce pseudo-interdit de Léon XII (je donne la source plus bas) :
" Il est ainsi certain que dès les débuts de sa circulation dans l’Europe savante la vaccination était très officiellement admise par l’Eglise en théologie morale et qu’elle était pratiquée publiquement dans le grand hôpital romain."
Voilà qui paraît d'une clareté biblique.
Quant à l'interdit lui-même :
"Les biographes et contemporains de Léon XII ne font aucune mention d’un interdit."
"De même, les spécialistes reconnus des papes du 19ème siècle ne signalent pas l’interdit de Léon XII."
"Enfin, les recherches de l’interdit dans des traités d’histoire ecclésiastique demeurent elles aussi négatives."
Si donc aucune source de première main ne mentionne cet interdit, il ne reste plus que la voie du Saint-Esprit.
Conclusion des auteurs :
"Les citations de l’interdit ne sont pas référencées par une source crédible : les auteurs se citent mutuellement sans vérifier ce qu’ils avancent."
"En fait, dans la logique institutionnelle de l’Etat ecclésiastique, il était impossible que le souverain pontife veuille et puisse faire une intervention drastique et soudaine sur un sujet temporel qui aurait nécessité l’avis des professeurs de médecine des Universités pour les aspects scientifiques et de la Sacra Consulta et des organes de gestion de la politique sanitaire pour les directives pratiques."
Ma conclusion : certains groupes de personnes sont tellement aveuglés par leur haine de l'Eglise, qu'ils se précipitent sur la moindre rumeur avec la voracité du scatophage sur une bouse encore fumante.
Et plus c'est grossier, et plus ces crédulâtres tombent dans le panneau. Ils n'ont aucune pudeur pour leur amour-propre, ils préfèrent passer pour niais et stupides plutôt que de laisser passer une occasion de dénigrer l'Eglise.
Bien leur fasse.
Voici en scoop / exclusivité / promotion du mois les vrais propos du pape Léon XII : "Ceux qui se soumettent à la rumeur contre la vérité cessent d’être enfants de Dieu. La nigauderie est une punition de Dieu et la bêtise est un défi lancé au Ciel ».
Les animaux sont malades de la peste. Il leur faut un baudet de service sur qui crier haro.
Note : vous trouverez l'étude complète sur http://umb-www-10.u-strasbg.fr/userfiles/file/LXII-Final-JCO.pdf