Dernier gag en date, Manuel Valls se plaint de la "perte des repères" de la société française. En voilà un qui pourtant a chéri et même contribué avec zèle à provoquer les causes, dont les conséquences à présent le désespère (cf Bossuet donc - c'est devenu presque un lieu commun du post-modernisme). Il accuse donc les "intellectuels de gauche" de ne pas avoir fait le boulot - le tout est de savoir à présent ce qu'est un intellectuel de gauche : BHL se prétend de gauche ; mais Jean-Claude Michéa également. La question devient donc : finalement qu'est-ce que la gauche en 2015 ?
Eh bien Michel Onfray donne la réponse : Joey Starr, Yannick Noah, Julie Gaillet et Marion Cotillard - la gauche, ce n'est pas le peuple, c'est le people.
Soyons sérieux cinq minutes : la perte des repères fut ardemment souhaitée par l'intelligentsia de gauche : Derrida, Bourdieux, Foucault (et leurs derniers avatars : Peillon, Fourest etc.) : ceux-là n'étaient-ils pas les déconstructeurs assumés ? Ils voulaient une société hors-sol, la droite idiote et la gauche crétine l'ont faite, et cette dernière se plaint à présent de l'absence de réaction des premiers. Comme si ceux-là allaient se renier ? Eux au moins sont, dans ce domaine, cohérents.
Michel Onfray parle en terme choisi de crétins : mais qui a en construit l'usine ?
Note :
CRÉTINISME, subst. masc.
A. MÉD. État pathologique, caractérisé par une diminution ou une absence totale des facultés intellectuelles, une dégénérescence physique (...) et lié à une insuffisance thyroïdienne se révélant le plus souvent par la présence d'un goitre.