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Société - Page 3

  • Drame

    Où l'on apprend que l'avortement est un drame - cliquez ici.

     "Je n'en veux pas à la sage-femme, mais je veux comprendre pourquoi l'hôpital était ainsi organisé. On ne peut pas mettre une femme qui veut avorter à côté d'une femme qui souhaite garder son enfant à tout prix. C'est trop difficile pour l'une comme pour l'autre."

    Si on peut. Et même on doit, puisque l'objet est rigoureusement identique. Si donc d'un côté nous avons un drame, de l'autre rien de plus que de l'indifférence quand l'objet reste le même et les sujets côte-à-côte, c'est que nous avons abandonné le propre de l'homme. 

  • Brexit ta mère

    Même Libé fait son mea-cupla : qu'est-ce qu'on avait pas entendu sur le populisme crasseux, démagogique, outrancièrement mensonger des pro-Brexit. On s'aperçoit maintenant que les voyous et les gangsters, c'est les autres.

  • Le sang des pauvres

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     Voilà, tout est là : Wall Street Is Europe’s Landlord. And Tenants Are Fighting Back. Le riche n'en finira pas d'eucharistier le pauvre sur l'autel de son idole. Prenez et buvez, ceci est le sang des pauvres versé pour la rédemption des riches. Faites ceci en mémoire de moi.

    Tu penses bien qu'ils n'oublient pas ; il faut que les pauvres souffrent pour eux, afin qu'ils jouissent de leur royaume.

     

     

    "Ce qui doit, un jour, accuser si terriblement les riches, c'est le Désir des pauvres. Tout homme qui possède au-delà de ce qui est indispensable à sa vie matérielle et spirituelle est un millionnaire [note : comparé à ceux qui n'ont rien], par conséquent un débiteur de ceux qui ne possèdent rien.

    "Le désir d'avoir du pain, d'avoir un peu de ce bon vin qui réjouit le cœur, le désir des fleurs et de l'air des champs, de tout ce que Dieu a créé pour les hommes, sans distinction.

    "La méchanceté la plus horrible est d'opprimer les faibles, ceux qui ne peuvent pas se défendre. Prendre le pain d'un enfant ou d'un vieillard par exemple, et combien d'autres iniquités du même genre dont la seule pensée crève le cœur, c'est tout cela qui doit être strictement, rigoureusement, éternellement reproché aux riches.

    "Quand on n'est pas exactement un méchant, on fait l'aumône, qui consiste à donner une part très faible de son superflu - volupté d'attiser le désir sans le satisfaire. L'aumônier donne les autres, c'est-à-dire ce qui appartient aux autres, son superflu. Le charitable se donne lui-même en donnant son nécessaire, et, par là, le désir du pauvre est éteint.

    "La dérision du Désir des pauvres est l'iniquité impardonnable, puisqu'elle est l'attentat contre la suprême étincelle du flambeau qui fume encore. C'est violer le refuge du lamentable Lazare qu'Abraham cache dans son sein."

     

    Léon Bloy, le Sang des Pauvres. V. Le Désir des pauvres.

  • La faute aux chrétiens

    Un islamiste homosexuel refoulé massacre une cinquantaine de personnes dans une boîte de nuit gay ? Cherchez pas, c'est la faute aux chrétiens. Cela va sans dire, mais cela va tellement mieux en le disant - ou en l'écrivant :

    Have Christians Created a Harmful Atmosphere for Gays?

    Evidemment on prendra l'air mine de rien, c'est-à-dire en posant la question, la mine confite et désolée si possible.

    Tout de même, penser qu'il existe dans ce bas-monde ne serait-ce qu'un cerveau de trou du cul pour oser faire l'association "islamiste gay" -> massacre boite de nuit => faute aux chrétiens, faut pas manquer d'outrecuidance. Dans un monde de dégénérés, faire appel à la bêtise des gens ne comporte aucun risque d'échec ; pourquoi se priver ? Plus c'est énorme...

  • De l'antisémtisme

    L'antisémitisme par Philippe Muray :

    "Très peu d'écrivain sont, en fait, innocents d'antisémitisme. Ni Gide (dans son journal), ni des "humanistes" fort respectables comme Duhamel ou le délicat Giraudoux n'en sont exempts. Mais leur antisémitisme paraissait alors parfaitement admissible et de bonne compagnie, tandis que celui hurlé, vociférant, vulgaire, scatologique de Céline est apparu évidemment comme trop voyant; (...) La communauté s'est déchargé sur lui de son péché chuchoté. J'ai aussi l'impression que l'antisémitisme a trouvé en lui son point maximum d'exténuation après une histoire pluriséculaire.

    Au XIX°siècle, l'exemple le plus frappant c'est Marx lui-même, qui inaugure en quelque sorte, après l'antisémitisme chrétien [?], l'ère de l'antisémitisme "scientifique", économiste, rationnel (préparé dès l'époque des Lumières par certains penseurs comme Voltaire, dont je conseille de lire l'édifiant article "juifs" du Dictionnaire philosophique). Le texte de Marx, qui gêne depuis un siècle tous les marxistes, c'est l'Essai sur la question juive. Si on regarde les choses de près, on s'aperçoit qu'en somme le réflexion marxiste prend son élan à partir de convictions antisémites . 
    (...)
    Dans l'Ecole des cadavres, Céline mentionne élogieusement Marx, penseur rangé pour l'occasion dans le grand Panthéon antisémite... Et pis voyez la correspondance de Marx et d'Engels. Engels antisémite "àla prussienne"... Ou encore les réflexion de Bakounine, qui vomit Marx parce qu'il est juif? Ou de Proudhon, qui parle de ce "sale Juif" de Marx..."

    Philippe Muray, Essais, "Pourquoi il y a-t-il du Céline plutôt que rien", Les Belles Lettres p835