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De l'antisémtisme

L'antisémitisme par Philippe Muray :

"Très peu d'écrivain sont, en fait, innocents d'antisémitisme. Ni Gide (dans son journal), ni des "humanistes" fort respectables comme Duhamel ou le délicat Giraudoux n'en sont exempts. Mais leur antisémitisme paraissait alors parfaitement admissible et de bonne compagnie, tandis que celui hurlé, vociférant, vulgaire, scatologique de Céline est apparu évidemment comme trop voyant; (...) La communauté s'est déchargé sur lui de son péché chuchoté. J'ai aussi l'impression que l'antisémitisme a trouvé en lui son point maximum d'exténuation après une histoire pluriséculaire.

Au XIX°siècle, l'exemple le plus frappant c'est Marx lui-même, qui inaugure en quelque sorte, après l'antisémitisme chrétien [?], l'ère de l'antisémitisme "scientifique", économiste, rationnel (préparé dès l'époque des Lumières par certains penseurs comme Voltaire, dont je conseille de lire l'édifiant article "juifs" du Dictionnaire philosophique). Le texte de Marx, qui gêne depuis un siècle tous les marxistes, c'est l'Essai sur la question juive. Si on regarde les choses de près, on s'aperçoit qu'en somme le réflexion marxiste prend son élan à partir de convictions antisémites . 
(...)
Dans l'Ecole des cadavres, Céline mentionne élogieusement Marx, penseur rangé pour l'occasion dans le grand Panthéon antisémite... Et pis voyez la correspondance de Marx et d'Engels. Engels antisémite "àla prussienne"... Ou encore les réflexion de Bakounine, qui vomit Marx parce qu'il est juif? Ou de Proudhon, qui parle de ce "sale Juif" de Marx..."

Philippe Muray, Essais, "Pourquoi il y a-t-il du Céline plutôt que rien", Les Belles Lettres p835

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