"Plus nous servons de la bouillie au gens, plus nous essayons d'enrober la vérité de sucre pour ne pas les blesser, plus nous commettons une injustice."
Mère Marie Angélique de l'Annonciation (1923 - 2016)
Il est tout de même étonnant que face à la femellisation de la théologie actuelle, suivant en cela la femellisation de la société post-moderne, maternisation totalisante qui trop embrasse et voudrait tout fusionner, enrober de sucre la moindre aspérité jusqu'à la nausée, ce soit une religieuse qui rappelle que le catholicisme est une religion de vertébrés (qu'on se rappelle sainte Catherine de Sienne), et non de lombrics ou mollusques qu'on peut tordre en tous sens sans en affecter la forme du moins du monde. Il est utile de rappeler que le christianisme est une religion qui à la fois rassemble dans une communion, mais aussi dans le même mouvement sépare et discrimine. "Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive" : chacun aura, d'une façon ou d'une autre, à se positionner vis-à-vis du Christ, et être simplement gentil, sympa, cool, s'engager dans la lutte contre la fracture numérique ou contre la discrimination des unijambistes chez les Kalenjins ne suffira pas.
Le christianisme est une religion dans l'histoire de l'humanité, et cette histoire marquée par le péché est faite de conflits et marche aux conflits. Certain(e)s voudraient croire qu'en étouffant les conflits comme une mère psychopathe étouffe son nouveau-né, on supprimerait de fait le péché. On ne fait en réalité que le mettre sous une pression énorme. Le voilà qui suinte alors par tous les pores de cette humanité camisolée.