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De l'impérieuse innécessité "de vivre avec son temps"

Nos oreilles sont navrées par la récrimination suivante : "l'Eglise ne vit pas avec son temps". Quel crédit pour ce reproche rabâché par une volée de faux pâtres azimutés ? Que dire de leur tintamarre repris en fanfare par un bétail s'accordant à leur pipeau à trente-six trous ? Entendons que ces mugissements visent d'abord l'enseignement morale de l'Eglise, et qu'il ne s'agit pas ici de discuter de l'opportunité de relier toutes les paroisses du monde et de Navarre en réseau fibres multiplexées ultra-haut débit - ou de mettre en peer-to-peer la dernière homélie du padre au format mp3.

Or donc, selon la logique de ces ruminants bariolés, il aurait fallu que l'Eglise :

- exposât avec les exposeurs d'enfants,

- baissât le pouce avec la populace des jeux,

- traitât avec les traites,

- fût stalinienne avec Staline, nazie avec les nazis, maoïste avec Mao,

- avortât à présent avec les infanticides.

Bref, il aurait fallu toute soutane dehors qu'elle se laissât balloter avec les vents mauvais du moment. Elle se laissa parfois, et les mêmes récrimineurs ne manquent pas alors  d'incriminer : ils lui reprochent donc hier d'avoir été dans l'air du temps, à présent ne plus l'être... Où est leur cohérence ? Incohérences de caprices d'enfants, savent-ils seulement ces pâtres errants ce qu'ils veulent et où ils vont  ?
Ils errent, largués, déboussolés, mais avec quelle assurance ils prétendent donner au monde la direction à suivre ! Quoi de plus nuisible que le charlatan convaincu d'être un vrai médecin.

Soyons lucide et observons que, souvent, l'Eglise n'a jamais été si mauvaise et peu inspirée que lorsqu'elle fut "de son temps". Elle n'a jamais été aussi prophétique que lorsqu'elle ne le fut point.
D'ailleurs la personne honnête voit bien que la question shakespearienne n'est pas d'être ou de ne pas être de son temps, mais d'être toujours juste plutôt qu'injuste. Et la justice n'a absolument rien à voir avec l'air du temps - le plus souvent irrespirable.

Cette musique contre l'air du temps nous est donc à nous d'une résonnance très agréable et réconfortante. Indice précieux que l'Eglise est dans le juste.
Car le réflexe de celui qui se noie est d'entraîner tous les autres dans son cloaque, et du corps malade de pester contre les biens-portants.

"Il est devenu un blâme pour nos pensées, sa vue même nous est à charge;
"car son genre de vie ne ressemble pas aux autres, et ses sentiers sont tout différents.

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