C'est bientôt Noël. La saison apporte comme de juste sa ration de frimas frigorifiants, envoyant céans ses lots de petits bigots ergotants.
« Que le ciel au besoin l’a céans envoyé / Pour redresser à tous votre esprit fourvoyé »
C'est en effet la saison où les bégueules laïcards se mettent en chasse de tous signes ostentatoires de religion - surtout ceux où le risque de fatwa est limité. La pudibonderie de ces zélés dévots de la loi de 1905 observe de moins en moins de bornes, même pas celle du ridicule. Mais face à ce déferlement d'inepties, surtout pas d'indignation ! La raillerie est encore la meilleure des armes : tout ce qui blesse l'amour-propre et la vanité est dans ce domaine bien plus efficace que les hoquets d'âmes révoltées. Le ridicule peut tuer * , alors n'hésitons pas un seul instant et ridiculisons ces prudes. C'est le meilleurs moyen de refroidir la déferlante ubuesque, digne du meilleur théâtre de Ionesco et Beckett.
Réservons l'indignation là où la dignité est attaquée. Pour le reste, c'est l'arme du pauvre, des sans ressources. S'il n'y a plus beaucoup d'esprit dans ce pays laminé par les usines à crétins, il ne faut pas craindre de le ressuciter.
Note :
* On parle bien ici du ridicule des situations...