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Dieu, les hommes, et les maths

Hannah Arendt est loin d'être infaillible, mais ses écrits prêtent toujours à la réflexion.

Son livre "La crise de culture", paru la première fois en 1961, tente d'analyser les ruptures culturelles et notamment historiques dont son siècle fut témoin. Faire une recension de cet ouvrage serait une gageure ; néamoins un passage sur l'émergence de la sécularité au XVII° retient l'attention :

"Les théoriciens politiques du XVII° (ie Hobbes, Locke, Grotius etc.) accomplirent la sécularisation en séparant la pensée politique de la théologie, et en affirmant avec instance que les commandements de la loi naturelle fournissait une base pour le corps politique même si Dieu n'existait pas. ce fut la même pensée qui fit dire à Grotius que "même Dieu ne peut faire que deux et deux ne fassent pas quatre."

Dieu non. Les hommes oui. La grande erreur de ces penseurs aura été de postuler que l'homme est un animal rationel ; en réalité la raison s'est révélée un piètre garde-fou, car pour l'idéologie maîtresse du XIX° et du XX°, l'homme est avant tout un animal qui agit. Dès lors le moindre obstacle à l'action (comprenons désir) est jugé insupportable. Que deux et deux fassent quatre est insupportable à l'homme post-moderne. C'est une atteinte intolérable à sa liberté d'agir.

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