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  • Les nouveaux Vandales

    bisounours.gif Cette époque dite post-moderne présente des aspects aussi fascinants que terrifiants. Elle voudrait faire la preuve expérimentale de l'existence du péché originel qu'elle ne s'y prendrait pas autrement.

    Ainsi est-elle en train de crever de gentillesse aussi sûrement que Rome de la méchanceté brutale des Vandales. Le Vandale est malin, le Vandale sait changer de tactique lorsque l'une s'est épuisée en vain.
    Le Vandale post-moderne est donc gentil ; il nous détruit par affection. Il nous libère sexuellement, par amour sincère ; il nous permet d'avorter, par pure gentillesse ; de s'euthanasier, en toute prévenance ; de se démarier, en toute civilité.

    Cette gentillesse ne produit qu'une nécrose sociale et donc une ruine financière, de plus en plus insupportable. C'est un cercle vicieux : cette gentillesse qui n'apporte que de la misère nécessite toujours plus d'injections de gentillesse et de pognons, accélérant d'autant la putréscence du corps social.

     

    Curieuse époque qui croit avec une féroce superstition qu'un bon médecin est un médecin gentil ne prescrivant que des ordonnances gentilles. Si un autre s'avise du contraire, on le condamnera pour atteinte aux droits de l'homme, étant entendu que l'homme et sa lèpre ne sont qu'une seule et même chose. Être méchant envers la lèpre, c'est donc un attentat contre l'homme tout entier. Le coupable de cette méchanceté sera donc gentillement lapidé.

    Curieuse époque pélagiste donc, qui veut le bien mais ne produit que du mal mieux que si délibérément elle avait voulu mal.

    Ainsi du "Court récit sur l'Antéchrist", par Vladimir Soloviev. L'histoire d'un type bonasse qui conquiert le monde avec l'arme meurtrière de la gentillesse. L'histoire prophétique de notre époque en quelque sorte.

    Cette gentillesse est le dernier avatar de cet humanisme chrétien sans le Christ, qui fonda nos démocraties modernes. Une gentillesse toute prête à nier la réalité pour subsister coûte que coûte. De cette volonté de bien faire pourtant, le mal prospère en bout de course ; avec l'érection de ce nouveau totem, voici la preuve par l'expérience que sans la grâce, il n'est nul bien possible.

    La gentillesse est un pâle simulacre de la charité, car la gentillesse croit pouvoir se passer de la vérité, quand il n'est nul charité sans vérité - la gentillesse n'est alors que le masque de carnaval de l'indifférence ; l'amorale pratique de l'hyperindividualisme.