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Eν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος

1 Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος.
2 οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν.
3 πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἕν. ὃ γέγονεν 
4 ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων·

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1 In principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum.  
2 Hoc erat in principio apud Deum. 
3 Omnia per ipsum facta sunt, et sine ipso factum est nihil, quod factum est; 
4 in ipso vita erat, et vita erat lux hominum.
(Traduction Vulgate)

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1 Au commencement était le Logos et le Logos était auprès de Dieu et le Logos était Dieu. 
2 Il était au commencement auprès de Dieu. 
3 Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. 
4 Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,
(Traduction Bible de Jérusalem)

 

Le logos, invention philosophique grecque, est la parole ordonnée, raisonnable - cf Héraclite, Platon, Aristote (L'homme est un animal doué de raison - Livre I "Politique") - qui trouve son élaboration la plus aboutie dans le stoïcisme. Le perroquet peut parler, mais son discours n'a aucun sens coco. L'homme parle et son discours sait être cohérent avec le réel, à condition de bonne volonté.
Le prologue de saint Jean, avec le concept christianisé et revisité de Logos, est la fenêtre des évangiles sur la philosophie. Tous les Pères de l'Eglise apologètes eurent recours au Logos dans leurs discussions avec les païens, en particulier ceux qui reçurent une formation philosophiques avant de se convertir au Christianisme (Saint Justin de Naplouse, saint Clément d'Alexandrie, Origène etc.) : logos sera le mot-crochet entre la philosophie païenne et la révélation chrétienne, la foi et la raison.

Evidemment le contenu du Logos chrétien diffère en bien des points du Logos des philosophes. Il est le principe créateur, non un simple principe organisateur. Et surtout il est Dieu, il est une personne, et  il aime les hommes.
La philosophie fut purifiée par le Logos chrétien, comme la Tohra fut purifiée par les nouveaux commandements du  Christ. Une révolution (c-à-d retour au point de départ) eut cependant lieu pendant la fameuse époque dite des Lumières, avec le retour en force du dieu des philosophes, qui se voulait débarrassé de toute forme de révélation. Rationaliste, impersonnel, simple outil métaphysique, ce petit dieu inconsolable fut balayé comme fétus, la conséquence lointaine et logique du dieu des philosophes étant l'athéisme. L'homme-individu, comme Laplace et ses hypothèses, n'a pas besoin d'un tel dieu. Nietzesche a raison, et le logos a tort.

Mais Nietzsche est mort, et les philosophes aussi ; seul le Logos demeure.

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