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  • Dictée

    Bonnet d'âne :
    "La Compagnie declare qu'elle desire suiure l'ancienne orthographe qui distingue les gents de lettres davec les ignorants et les simples femmes, et qu'il faut la maintenir par tout, hormis dans les mots ou un long et constant usage en aura introduit une contraire."

    Mézeray, académicien, dans une note à propos du "Dictionnaire de l'Académie" (fin du XVII°).
    Voir ce site pour une histoire de l'orthographe : http://bbouillon.free.fr/univ/hl/Fichiers/Cours/orthog.htm

    On notera donc que l'orthographe  de l'académie est dès sa genèse un mandarinisme. En aucun cas elle n'a pour objectif de se faire comprendre à l'écrit par tous et par tout. Oups, partout.

  • Société de l'ennui

    Ce qu'on appelle "société des loisirs", notre brillante époque, dont on se demande quelle trace de génie elle laissera à nos descendants, est en réalité une société de l'ennui : elle n'est loisir que parce qu'à la source elle s'ennuie. "Société des loisirs" n'est que l'erreur archi-classique de confondre le symptôme avec la maladie.

    L'homme, qui ne risque plus guère sa peau, a tellement réussi que son plus grand risque est à présent de se retrouver  face à lui-même. En réalité face à son néant, puisque son principe moteur actuel, celui de consommation, exclut toute transcendance qui pourrait remettre en question le principe même : l'homme ne doit se nourrir, et si possible se gaver, que de pain. Sauf si la nourriture de l'esprit peut aussi se marchander, mais la parole de Dieu nourrit gratuitement ; et, si on ne peut en modifier le code, au moins tout le monde peut directement y  accéder. Brevetage impossible, perspectives de profit ridicule.

    L'homme donc s'ennuie et se retrouve face à lui-même, puisque l'alternative exclut Dieu : on l'a privé de tout interlocuteur à sa mesure et à sa nature. Il s'ensuit, pour celui qui refuse la consommation, une pathologie très répandue de nos jours : la haine de soi. La nature humaine, consciente, ne supporte pas l'abîme de néant au bord duquel elle vacille.
    "Qui ne voit pas la vanité du monde est bien vain lui-même. Aussi qui ne la voit, excepté de jeunes gens qui sont tous dans le bruit, dans le divertissement et dans la pensée de l'avenir ?
    Mais ôtez leur divertissement vous les verrez se sécher d'ennui. Ils sentent alors leur néant sans le connaître, car c'est bien être malheureux que d'être dans une tristesse insupportable, aussitôt qu'on est réduit à se considérer, et à n'en être point diverti." (Pascal, Pensées)

    Face au gouffre du néant, ou bien l'homme s'abime dans une consommation effrénée de "ploisirs", ou bien, s'enrôlant sous les nombreuses bannières des ennemis du genre humain (sous couvert d'humanisme), il s'acharne à conduire l'homme à sa perte :
    - promotion jusqu'à l'obscène de l'avortement
    - idem pour l'euthanasie
    - manipulations de la vie de toutes sortes, eugénisme au nom trompeur
    - théorie du genre (probablement le plus belle exemple de stupidité et de néant intellectuel que le génie de notre époque a réussi à produire), dont on inclura l'homosexualisme (c'est-à-dire la mise sur la place publique par moyen de hold-ups successifs, d'affaires relevant de la sphère strictement privée, et si on veut être plus précis, de la chambre à coucher) qui n'en est qu'une grossière variante.
    - etc.

    Il existe un projet pour l'homme vérifiable tout au long de son histoire et qui, si les moyens pour y parvenir ont été très multiples, n'a jamais changé d'objectif : son anihilition. Autrefois les guerre et ses fidèles adjudants, famines et pestes, y parvenaient très bien. Notre époque pacifique doit employer d'autres méthodes : alors elle qui se veut championne de la déconstruction ira au bout de sa logique, et déconstruira l'homme lui-même, avec ses habituels adjuvants : une rhétorique de "liberté", "égalité", "amour", "humanisme", avec la promesse du meilleur des mondes et d'un énième grand soir.
    Les fossoyeurs sont aussi des faux-monnayeurs.

    Nulle doute que nos braves citoyens, ayant abdiqué la vérité au profit de la sensiblerie, et leur capacité pour un plat de lentilles, donneront quitus à tous ces gangsters.

  • Maladie

    "Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade", expliquait un penseur indien.
    Je ne vois pas bien comment contredire ce point.
    Société profondément malade, qui prend soin de mettre l'homme sain en quarantaine, en clignant de l'oeil. Sa santé pourrait être contagieuse, et il pourrait être un remède : mais s'il n'y a pas de remède, c'est qu'il n'y a pas de maladie.