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Aius Locutius - Page 77

  • Rien de nouveau sous le soleil

    Ceux qui se targuent de modernité, ceux qui croient avoir découvert, ceux-là ne font que du vieux avec du vieux. Ils disent autrement ce qui fut dit il y a longtemps. Ils brandissent leur soi-disant nouveauté comme une liasse de fausse monnaie.  On les prend pour des inventeurs géniaux quand ils ne sont qu'un simple tube d'ingestion et d'excrémentation. 

    Voici la preuve :

    Sagesse 1,16 :

    Les gens qui méprisent Dieu appellent la mort du geste et de la voix; la tenant pour amie, pour elle ils se consument, avec elle ils font un pacte, dignes qu'ils sont de lui appartenir.
    Ils disent entre eux, dans leurs faux calculs "Courte et triste est notre vie; il n'y a pas de remède lors de la fin de l'homme et on ne connaît personne qui soit revenu de l'Hadès.
    Nous sommes nés du hasard, après quoi nous serons comme si nous n'avions pas existé. C'est une fumée que le souffle de nos narines, et la pensée, une étincelle qui jaillit au battement de notre cœur;
    qu'elle s'éteigne, le corps s'en ira en cendre et l'esprit se dispersera comme l'air inconsistant. 
    (...)
     Oui, nos jours sont le passage d'une ombre, notre fin est sans retour, le sceau est apposé et nul ne revient.
    Venez donc et jouissons des biens présents, usons des créatures avec l'ardeur de la jeunesse
    Enivrons-nous de vins de prix et de parfums, ne laissons point passer la fleur du printemps,
    Que notre force soit la loi de la justice, car ce qui est faible s'avère inutile.
    Tendons des pièges au juste, puisqu'il nous gêne et qu'il s'oppose à notre conduite, nous reproche nos fautes contre la Loi et nous accuse de fautes contre notre éducation. 
    Il est devenu un blâme pour nos pensées, sa vue même nous est à charge;
    car son genre de vie ne ressemble pas aux autres, et ses sentiers sont tout différents.
    Il nous tient pour chose frelatée et s'écarte de nos chemins comme d'impuretés. Il proclame heureux le sort final des justes et il se vante d'avoir Dieu pour père.
    Voyons si ses dires sont vrais, expérimentons ce qu'il en sera de sa fin.
    Car si le juste est fils de Dieu, Il l'assistera et le délivrera des mains de ses adversaires.
    Eprouvons-le par l'outrage et la torture afin de connaître sa douceur et de mettre à l'épreuve sa résignation.
    Condamnons-le à une mort honteuse, puisque, d'après ses dires, il sera visité."

    Les gens qui méprisent Dieu, décidément, n'ont rien inventé de neuf depuis que l'on méprise Dieu. Ils invoquent toujours le hasard comme des chamanes en transe, ils s'enivrent toujours autant, ils méprisent toujours la vie et le faible, et toujours ils enragent et sont possédés de haine contre ceux qui ne font pas allégeance à leur néant.

    Qo 1:9-
    Ce qui fut, cela sera, ce qui s'est fait se refera, et il n'y a rien de nouveau sous le soleil! 
    Qu'il y ait quelque chose dont on dise : " Tiens, voilà du nouveau! ", cela fut dans les siècles qui nous ont précédés.

  • Aius Locutius

    Caedicius est un jeune romain, inscouciant comme tous les jeunes romains (peut-être est-il jeune, peut-être est-il insouciant). Comme tous les jours, le gosier sec comme un oued, il a donné rendez vous à ses amis à la tarbernae du forum.

    Soudain une voix de nulle part surgit : si les fortifs de Rome ne sont pas renforcées, Rome tombera. De Gaule, des hordes se massent : là bas, on fourbit les épées, on astique les boucliers, on polit les cuirasses ! Je vois Rome, oui, mais une Rome brisée, une Rome outragée, une Rome martyrisée.

    Consciencieux, Caedicius, laissant là sa concupiscence, s'empresse vers ses chefs : édifions, leurs dit-il, étayons, étançonnons, en un mot comme en cent, fortifions.

    Eux de rire : vois ce mortier, hume ce ciment, tâte de ce moellon, goûte de ce joint !  Comment est-il possible que Rome, la grande Rome, l'Urbs, tombât ? 
    Oui, l'Urbs, ipsa.

    Le lendemain, la voix de ressurgir, et Caedicius derechef de prévenir, et eux, les chefs de signer et persister : non, Rome est solide, Rome est un roc, Rome ne s'enrhumera pas au premier vent mauvais.

    Une troisième fois la voix se fit entendre, puis encore.

    Nous sommes en 390 avant notre ère. Le chef gaulois Brennos déboule avec sa horde en Italie. Bientôt à la bataille d'Allia, les Romains sont déculottés. Bientôt Rome est assiégée. Bientôt c'est la fessée. Sur le Capitole, Les oies pérorent, et le bourgeois paie or.

    De regret et de dépit, les Romains édifieront un autel en l'honneur de cette voix qu'ils ont dédaignée. Le fait que, sans doute vexée, elle ne pipa plus.