"Les femmes de l'Arabie, toutes païennes qu'elles sont, vous serviront de juges; elles qui, non contentes de se voiler la tête, se couvrent aussi le visage tout entier, de sorte que, ne laissant d'ouverture que pour un œil, elles aiment mieux renoncer à la moitié de la lumière, que de prostituer leur visage tout entier. Là, une femme aime mieux voir que d'être vue. Voilà pourquoi une reine de Rome* les déclarait très-malheureuses, de pouvoir aimer plus qu'elles ne peuvent être aimées, quoiqu'il soit permis de dire qu'elles sont heureuses, en ce qu'elles sont exemptes d'un autre malheur plus commun, parce que les femmes d'ordinaire peuvent être aimées plus qu'elles ne sont capables d'aimer. La modestie, imposée par cette discipline païenne, est plus pure, et pour ainsi dire, plus barbare que la nôtre."
Tertullien (150-220), Du Voile des Vierges
* Il s'agirait de Messaline, l'épouse de l'empereur Claude
Deux choses :
1° l'islam, qui se veut parfaitement étranger au paganisme, n'a fait visiblement que reprendre une coutume païenne.
2° dans sa grande générosité et qui marque sans doute un bond en avant dans la condition des femmes de l'époque, l'islam autorise la femme à voir le monde par leurs deux yeux.