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Divers - Page 3

  • La MPT : Horreur de l'Abomination

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    Parents, éloignez les enfants de l'écran, la vision est parfaitement insupportable et pourrait bien les traumatiser à jamais. Voici en effet la preuve matérielle d'un déchaînement de violence inouï de la part des manifestants de la MPT. Le CESE souillé, bafoué, injurié comme jamais par une pétition citoyenne auto-collante (sans compter une oeuvre d'art intemporelle irrémédiablement dégradée). 
    Les amis, il n'est pas exagéré d'affirmer que la République est en danger. Cette horde de vandales sans foi ni loi, ayant derechef déferlé dans les rues de Paris terrorisé et claquemuré dimanche dernier, est une menace qui rappelle les heures sombres de notre histoire - expression consacrée - et doit être combattue avec la plus grande vigueur, et si possible la plus grande stupidité.

    Le gouvernement, en conséquence et de façon parfaitement responsable, a décrété l'état d'urgence pour lutter contre la bête immonde.  C'est pourquoi le "Printemps français" sera interdit. En revanche, le mouvement pacifiste et bienveillant Femen, déclaré de nuisance et d'inutilité publique, sera autorisé à poursuivre ses activités en toute tranquillité. Et on y veillera avec soin, dit-on au plus haut niveau. La liberté d'expression, c'est sacré après tout dans une démocratie.

  • L'anti-missile

    A propos du récent échec de l'essai du nouveau missile nucléaire français.

    Jean Guisnel, dans Le Point :

    "François Hollande à la manoeuvre
    Pour cette raison, le président de la République François Hollande se trouvait personnellement "dans la boucle". Dans des conditions et dans une situation que nous n'avons pas déterminées, le chef des armées a donc utilisé en personne le code d'accès au feu nucléaire. Il a transmis ses instructions par des moyens classifiés exigeant une chaîne de communication protégée permettant à la "chaîne stratégique" de s'assurer qu'il se trouvait bien aux commandes, avant d'appuyer sur le "bouton rouge". "

    Moralité : François, touche plus à rien.
    C'est bien la peine de dépenser des milliards par an dans une dissuasion nucléaire, si la scoumoune d'un seul fait foirer toute cette belle tringlerie. Kim, si tu veux balancer qqs missiles sur la France sans trop de risque, abonne toi à TV magazine. Tu trouveras l'horoscope et la conjonction de planètes idéale pour te lâcher.

  • L'oreille du PCF

    Parfois on réfléchit aussi intelligemment au PCF :

    " Le culte de la nouveauté (il faut toujours la dernière génération de ceci ou de cela pour ne pas être dépassé) engendre le mépris pour tout ce qui est ancien et durable et partant rend plus délicate la transmission du passé vers le présent (les savoirs scolaires et l’intelligence pratique des anciens) ; l’éloge de la transgression transforme toute interrogation légitime sur la valeur des marchandises en autant de tabou et d’incapacité psychologique à accueillir la nouveauté ; la ringardisation de toute pensée des limites (ne pas s’enthousiasmer pour les dernières trouvailles technologiques, c’est être conservateur ou encore « réac ») n’est sans doute pas sans conséquence sur le rapport contemporain à l’autorité ; l’exaltation d’une liberté dont l’étendue serait proportionnelle au nombre de marchandises disponibles (de ce point de vue, ce qui condamne définitivement la RDA, c’est moins le contrôle policier que la difficulté de s’y procurer une Traban) permet d’occulter la liberté comme engagement politique ; l’appel incessant à la mobilité géographique, qui consonne parfaitement avec les exigences de flexibilité salariale, dévalorise les appartenances et avec elles les solidarités concrètes des communautés de vie, etc.

     

    Il faut encore ajouter que cette nouvelle « culture » engendrée par l’impératif de production/consommation trouve dans la philosophie libérale un soutien constant. Ce que s’emploient à montrer chacun à leur manière Dany-Robert Dufour et Jean-Claude Michéa. La pensée libérale, selon Dany-Robert Dufour, prend le contre-pied de toute la tradition occidentale, en encourageant la réalisation de toutes nos pulsions au prétexte que les vices privés, selon le mot de Mandeville, feraient le bien public, c’est-à-dire la croissance. Jean-Claude Michéa insiste quant à lui sur une thèse centrale du libéralisme : les institutions doivent être neutres à l’égard de toute valeur. Idée positive : l’État ne doit pas se mêler de la manière de vivre des gens. Le problème est que cette idée désamorce par avance toute critique des formes d’existence portées par la nouvelle culture capitaliste au prétexte que ces jugements seraient purement subjectifs et arbitraires. Par exemple, la résistance à l’implantation d’un supermarché est balayée d’un revers de la main. « Vous n’aimez pas les supermarchés ? Ce n’est qu’une affaire de goût et vous n’avez pas à imposer vos préférences personnelles aux autres ». Et l’on finira par construire la grande surface au prétexte qu’elle est une source de richesse. Bref, la tolérance, mais au service de l’expansion économique et des empires de la grande distribution."

    On notera que c'est à peu de chose près ce que dit la doctrine sociale de l'Eglise, à ceci près que cela fait plus d'un siècle qu'elle le rabâche. Voir aussi Red Tories, l'ouvrage de Philip Blond.

  • La famine de l'esprit

    Notre époque est un oued aride. L'esprit s'y est sûrement assèché, siphonné par la sangsue démocratique (tout comme l'art). Dans son domaine privilégié, à savoir la méchanceté, le constat est clair : celle-ci est uniformément grasse, mesquine, vulgaire, pour finir nuisible.

    Au début du XX°, un obscur journaliste de la "Voix de l'Ain" peut encore écrire l'épitaphe qui suit :
    "On annonce la mort d'un de nos compatriotes, romancier très en vogue, membre de la Société des Gens de Lettres.
    Il a beaucoup écrit ; de ces romans où l'imagination est tout, le style peu de chose, et l'observation des caractères et des moeurs moins encore. De son oeuvre qui a réjoui et affolé nombre de concierges et de jeunes ouvrières, il ne restera probablement rien pour la postérité. Il avait près de 80 ans, son nom avait tenu une place autrefois dans l'Ain."

    Beaucoup, autrefois... Ou comment réussir un embaumement de toute classe en deux adverbes. En voilà un qui fit honneur à Anubis. De nos jours, on n'embaume plus. On dépèce en vulgaire boucher. On pardonnerait tout pourtant aux journalistes, si, ayant abdiqué la culture, il leur était resté au moins l'esprit.

    "D'où vient qu'un boiteux ne nous irrite pas et un esprit boiteux nous irrite ? À cause qu'un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons. Sans cela nous en aurions pitié et non colère."
    (Pascal, Pensées)

  • Babel bug

    Cette note n'a absolument aucun intérêt ; ni plus ni moins que les autres en tous cas. Nous nous attardons en effet sur un évènement qui laisse de marbre le monde entier ou presque, et non sans raison.
    Il s'agit du bug de l'an 2010. Vous ne ne vous souvenez plus des descriptions apocalytpiques que nous firent alors les média pour le passage à l'an 2000 : en cause la programmation de la date dans les systèmes informatiques, qui, pour les plus anciens, se trouveraient pris dans une faille spatio-temporelle et retourneraient à l'année zéro de la création (1970). On rappela la vieille garde, celle qui, armée de son vieux Cobol, ne meurt jamais. Aucune catastrophe n'eut finalement jamais lieu, au grand désappointement des Raëliens et de Paco Rabanne.

    Passage à l'an 2000, zéro problème.
    Passage à l'an 2010 :
    - Allemagne : 30% des cartes de crédits bloquées par certains terminaux de paiements ou de retraits.
    - Australie : des terminaux de paiements refusent de valider les transactions.
    - Téléphones mobile : SMS datés de 2016.
    - Hôpitaux : certains appareils médicaux passent en 2016.
    etc.

    Presque le jugement dernier. Il semble donc que certains appareils se figurent être en 2016 : lorsqu'une carte de crédit indique une limite de validité inférieure à cette date, elle est donc "naturellement" rejetée.
    Il s'agit ici vraisemblablement d'un "malentendu" sur la façon d'interpréter le format de la date - de la même façon qu'un malentendu sur la façon d'interpréter des paramètres de la sonde Mars Climate Orbiter en 1999 résulta en crash de toute beauté: certaines données de navigation envoyées par la sonde étaient interprétées selon le système métrique, alors qu'il aurait fallu les traiter selon le système de mesure anglo-saxon . Pour les détails cf Wikipedia.

    Pour notre cas passionnant, le problème réside donc (à première vue) dans le codage de l'information "date" par certaines horloges : les systèmes informatiques (ordinateurs, terminaux de paiements etc.) utilisent ces horloges internes pour calculer la date et l'heure courante.
    Sur certains modèles d'horloge, la partie unitaire et décimale de l'année en cours est codée sur un octet (8 bits), mais de la façon suivante :
    Les quatre premiers bits concernent la partie décimale de l'année.
    Les quatre suivants concernent la partie unitaire de l'année.
    +> ainsi, pour l'année 2009, la partie 09 de l'année est codée comme suit :
    Quatre premiers bits : 0000 en binaire -> 0 en décimal
    Quatre suivants : 1001 en binaire -> 9 en décimal (pour la conversion : http://www.apprendre-en-ligne.net/crypto/images/bases.html)
    Pour info, ce type d'encodage est appelé BCD (binary coded digital).


    Mais pour les programmes qui ne savent pas qu'il faut lire l'octet non d'un bloc, mais 4 bits par 4 bits, le problème se pose quand on passe à l'an 2010 :
    Quatre premiers bits : 0001 en binaire -> 1 en décimal
    Quatre suivants : 0000 en binaire -> 0 en décimal
    Dans le format BCD, on sait que 1 concerne les années décimales, et 0 les unités => 10.
    Mais si on lit l'information d'un bloc, on obtient : 0001000 = 16 en décimal.  D'où au final un 2016 triomphant de toute la gloire de sa tyrannie usurpée.

    Voici une raison possible de ce petit foutoir. Tout ceci montre que notre édifice est somme toute très fragile, et que, se complexifiant, il devient de plus en plus vulnérable à ce genre de détails aux conséquences disproportionnées. Cela pourrait fort bien devenir une autre tour de Babel. Une autre victime à l'époque d'un petit problème de compréhension et de langage.