La crise grecque est une bénédiction. Un avertissement à peu de frais pour tous les autres pays de l'UE qui suivaient peu ou prou sa tendance, dont la France. Voilà les grecs promus dorénavant au rang d'épouvantail, propre à faire fuir la nuée de sansonnets nuisibles : les utopistes persuadés que ce qui ne peut pas durer va durer.
Things that cannot last, don't. On ne peut pas raisonnablement cumuler des déficits ad aevum, et parier sur la tête des générations futures. A ce titre la grèce modélise à une échelle somme toute raisonnable, ce qui adviendra si l'ordre n'est pas remis dans les finances publiques : cela suppose un désillusionnement que bien des idéologues refusent -refusaient ? farouchement. Sans doute que les tête de dirigeants au bout des piques du peuple grec (largement complice du système, mais il est bon que quelques uns meurent pour sauver le plus grand nombre) les feront plus sûrement réfléchir qu'un discours économique et financier rationnel. La Grèce est une expérience à bon prix de ce qu'il ne faut pas et plus faire.
Une crise n'est qu'une correction du réel. On n'échappe pas au réel, quand bien même on maîtrise comme les idéologues - libéraux ou dirigistes providentialistes - les sophismes les plus aboutis. La contrefaçon se paye d'une manière ou d'une autre.
Observons le phénomène : la ruine financière accompagne très souvent la ruine morale d'un pays. C'est un symptôme sûr. Vertu financière et vertu morale vont de pair.
Addendum :
- Voici ce que pourrait devenir la devise de la monnaie Européenne, au train où vont les choses : "Lasciate ogni speranza, voi chi entrate."