Voici quelques "principes élémentaires de propagande de guerre", extrait d'un article de wikipedia, synthétisés par l'historienne belge au fumet d'extrême gauche Anne Morelli, elle même inspirée par feu le travailliste anglais Lord Ponsonby. On jugera, au-delà de l'agenda de l'écrivain, la pertinence de son schéma au regard des derniers conflits : Koweit, Kosovo, Irak, Afghanistan etc. Il ne s'agit pas juger sur le fond de la pertinence d'une expédition militaire - uniquement de la forme. Si cela peut permettre de ne pas être la dupe de nos mass-media et de l'hystérie collective, c'est toujours bon à prendre. Après tout, il pleut aussi bien sur les bons que sur les méchants.
Principe #1 : Nous ne voulons pas la guerre
« Arthur Ponsonby avait déjà remarqué que les hommes d'État de tous les pays, avant de déclarer la guerre ou au moment même de cette déclaration, assuraient toujours solennellement en préliminaire qu'ils ne voulaient pas la guerre . »
Principe #2 : Le camp adverse est le seul responsable de la guerre
Ce deuxième principe émane du fait que chaque camp assure avoir été contraint de déclarer la guerre pour empêcher l’autre de détruire nos valeurs, mettre en péril nos libertés, ou même nous détruire totalement. C’est donc l’aporie d’une guerre pour mettre fin aux guerres. On en arrive presque à la mythique phrase de George Orwell « War is Peace ».
Principe #3 : Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l'affreux de service »)
« On ne peut haïr un groupe humain dans son ensemble, même présenté comme ennemi. Il est donc plus efficace de concentrer cette haine de l’ennemi sur le leader adverse. L’ennemi aura ainsi un visage et ce visage sera bien évidemment odieux. »
Ainsi l’adversaire est qualifié de tous les maux possibles. Il en va de son physique à ses mœurs sexuelles.
Principe #4 : C'est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers
Ce principe implique son corollaire, l’ennemi lui est un monstre sanguinaire qui représente le sommet de la barbarie.
Principe # 5 : L'ennemi provoque sciemment des atrocités
Si nous commettons des bavures c'est involontairement ; seul l’ennemi commet de telles atrocités, notre armée est une armée « humanitaire ». On se référera à l'intervention du Kosovo pour les cas d'école.
Principe #6 : L'ennemi utilise des armes non autorisées
Saddam et ses ADM, Mouammar et son gaz moutarde etc.
Principe #7 : Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l'ennemi sont énormes
La mise en oeuvre de ce principe remonte à la nuit des temps. Probablement caduc dans les démocraties modernes.
Principe #8 : Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause
Pas de guerre en France sans BHL ; c'est un principe dans le principe.
Principe #9 : Notre cause a un caractère sacré
Cf les grands discours de Sarkozy pour justifier l'intervention (et peut-être est-elle justifiée in fine).
Principe #10 : Ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres
C'est le cas dans les premiers jours/mois d'un conflit, tant que dure l'ivresse de la poudre (à canon). Après la gueule de bois (mon Dieu, qu'ai-je fait ?), les modérés sont plus audibles.
Ce qui nous amène à un axiome plus général très simple : lorsqu'un pays veut se taper son voisin, il invoquera toujours exclusivement des grands principes universels - le piège par excellence. Un principe universel, par définition, s'applique universellement. Dès lors, il est difficile de justifier une intervention plutôt qu'une autre uniquement sur la base de ces grands principes. Il faut nécessairement avouer des raisons prosaïques. D'où la seconde partie de la proposition : on se justifiera de ne pas intervenir ailleurs par toutes sortes de raisons très prosaïques.