Cette guerre civile en Libye a des aspects bouffons et pantalonnades rarement vus sous d'autres cieux. Cela est sans doute préférable aux tragédies des autres guerres, mais là où la plaisanterie ne fait plus rire, c'est lorsque les Occidentaux parlent d'armer cette légion de clowns. Ceux-là vont au front comme les parisiens en week-end, paradant de toute une quincaillerie dont aucun n'a lu le mode emploi russe, s'égaillant comme des étourneaux à la moindre volée de plomb. Ca rappelerait sans doute aux plus anciens l'armée des résistants de la dernière heure. Et, à tout le moins, cela nous rappelle à nous que seul le feu tue, et non le ridicule.
On voudrait armer les rebelles qu'on armerait, au mieux, l'armée de Kadhafi. Mais on peut toujours offrir une selle de course à son bourricot - c'est juste jeter son argent par la fenêtre.
Nos dirigeants sont dans cette humeur : ne craignant pas l'hyperbolisme et l'empathie, ils félicitent les pilotes pour leur admirable courage ; personne ne doute de leur courage, ni qu'ils ne courent aucun risque, mais reposons nous une seconde : lâcher son arme à des dizaines de kms d'objectifs passablement périmés, c'est prendre un risque, comment dire, bien calculé. A peu près le même qu'au tir au pigeon.