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  • La science façon suppositoire

    "Quand la foi disparaît, la rationalité accrue du monde n'est qu'une apparence. En réalité, ce sont alors les forces du hasard qu'il faut reconnaître, et elle ne peuvent être déterminées. La "théorie du chaos" vient se greffer sur la connaissance de la structure rationelle du monde et place l'homme devant des obscurités qu'il ne peut dissiper et qui assignent ses limites au côté rationel du monde."

    Benoît XVI, Jésus de Nazareth, 1ère partie

     

    Il faut sans doute rendre justice à cette théorie du chaos, c'est à dire à la compréhension statistique d'un phénomène dont on ne maîtrise pas les causes : il s'agit d'un pis-aller scientifique en l'état de nos inconnaissances. Mais il est évident que cette théorie ne peut être que provisoire et non un aboutissement. Elle pallie l'insuffisance de nos connaissances, le fait que de multiples paramètres sont pour l'observateur des inconnues au minimum inquantifiables - pour le moment. Mais reconnaissons que cette théorie est la plus a-scientifique qu'il soit ; qu'elle ne répond à pratiquement aucun critère de ce qu'une saine philosophie de la science peut dire sur la science.

    Si, par dogmatisme athée, on s'en tenait à ce paradigme, il est certain que ce serait là une agression envers la science elle-même, et le prélude à une régression certaine. Or, certains propagateurs du néant tentent de forcer ce paradigme du hasard (resuçée d'un épicurisme étroit), comme on force un suppositoire à entrer dans un orifice anatomique prévu pour l'exact sens inverse. C'est là faire violence.

  • Le Shadok et le Diafoirus

    shalivre.gif Je me demande si cette question de l'euthanasie (dans sa large application) n'est pas finalement symptômatique d'une médecine "moderne" dont le paradigme moniste arrive à bout de course, complètement exténué. Comme elle se figure dans une impasse face à des problèmes qu'elle ne peut résoudre avec son paradigme habituel, n'ayant pas même bien souvent l'espérance de nouveaux traitements (combien de fois ne nous a-t-elle pas promis la lune dans ce domaine), elle bascule dans un sub-paradigme très shadokien : elle prône l'élimination du porteur du problème. Plus de porteurs, plus de problèmes ; s'il n'y a pas de solutions, c'est qu'il n'y a pas de problèmes, quod erat demonstrandum, et dignus est transpassere. La société que l'on fit adhérer au forceps à ce paradigme moniste, à grand coups de téloches étourdissantes en alternance à de fumeux discours philosophiques, suit sans rechigner ses nouveaux oracles, ses nouveaux grand-prêtres, comme un chienchien bien dressé. Comble de l'absurde : c'est à de simples techniciens du corps humains que l'on demande de se prononcer sur un problème essentiellement éthique, comme on demanderait à un plombier de résoudre un problème de dent avariée. Or le problème de l'euthanasie n'est pas un problème médical : le médical est ici paramètre. C'est un problème essentiellement moral, qui doit donc être traité par des moralistes.*

    L'inquiétude de cette approche, au-delà de la question ethique, c'est qu'il dispense de chercher une vraie solution. Est-ce ainsi que la médecine a accompli tous ses progrès  ? Bref, on sacrifie en fait le futur au nom du présent. Moralité : "Quand on ne sait pas où on va, il faut y aller, et le plus vite possible."

     

    * Un responsable d'un parti politique de gauche souhaite l'ouverture d'un débat sur l'euthanasie "dans le respect de la laïcité" ! Faut-il être con décidément pour faire de la politique ?