Le calcul, les faits et leurs interprétations sont trois choses différentes.
Le but des théories scientifiques n'est rien d'autre que de rendre compte, au mieux, des apparences, selon certains critères (qui sont eux-mêmes discutables et relèveraient eux-mêmes du domaine de la philosophie, ou de l'épistémologie.
Ainsi cet interview sur le site de 20mn :
"Je fais partie des scientifiques qui doutent de la construction intellectuelle qui sous-tend la théorie du Big Bang. Dans la communauté en général, il y a une majorité écrasante de gens qui croient que c’est la solution. Mais on a vu des théories physiques acceptées par 99 % des gens et être fausses. Moi je souligne que c’est une construction intellectuelle reposant sur beaucoup d’inconnues. Des choses qu’on ne connaît pas, comme de la matière noire. Moi, ça me paraît dangereux. On ne peut pas rafistoler des théories scientifiques pour les maintenir en vie. Les récentes observations de l’univers peuvent donner raison aux défenseurs du Big Bang, mais quand on analyse en détail, on est loin de preuves irréfutables."
On en dirait pas davantage sur la théorie de l'évolution.
Il faut donc, lorsqu'on reçoit une théories, discerner au moins trois choses :
- la mesure observée
- son interprétation immédiate (qui peut être en soi vraie ou erronée)
- les options philosophiques ou croyances qui président à une interprétation éloignée, et qui bien souvent ne sont jamais explicitées ou avouées.
Une théorie donc est d'abord une construction intellectuelle, qui se base sur des mesures/observations par définitions partielles. Sa validité ou crédibilité dépend, entre autres, de sa capacité à rendre compte du réel dans son état présent (et doit donc "absorber" les mesures ou observations nouvelles, ou mourir) et à prédire son état futur.