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De Leibniz et du principe d'anthropique

Très intriguant ce principe d'anthropique. Voici ce qu'écrit George V. Coyne, directeur de l'Observatoire astronomique du Vatican :

"Parmi toutes les constantes de l'univers, par exemple la vitesse d'expension de l'univers, la masse et la charge de l'electron par rapport à celle du proton, la constante de gravité etc., la valeur empiriquement relevée est si précise que, si elle avait été seulement légèrement différente (en général d'un millionième), il aurait été impossible aux êtres humains d'apparaître." (Le rôle de la philosophie et de la théologie en cosmologie)

Vraiment : pourquoi il y a-t-il quelque chose plutôt rien ?

C'est d'un énervant ! Notons que le critère de simplicité ou d'économie, cher à Ockham, voudrait qu'il n'y eut rien. Cela serait en effet beaucoup plus simple et beaucoup plus raisonnable.

Notons aussi que le modèle "rien" rend caduque au moins quatre des cinq critères du modèle vrai :

- critère de vérifiabilité : non appliquable : s'il n'y a rien, il n'y a rien à vérifier.

- critère de prédictabilité : non appliquable : il n'y a rien, donc rien à prévoir, d'autant que le temps n'existe pas. On peut retourner l'argument en affirmant que tout est absolument prédictible, puisqu'on sait que du rien ne procédera jamais rien d'autre que du rien.

- simplicité ou économie : pas photo.

- puissance unificatrice : non appliquable : il n'y a rien, donc aucune diversité. Il n'y a rien à unir non plus.

- beauté, qualité esthétique : ici il ne s'agit pas de discuter de la beauté ou de l'esthétique du néant, mais du modèle "néant". Je laisse juge.

 Nous savons évidemment que ce modèle "rien" est utopique puisque nous sommes. Cela laisse deux autres modèles :

- le modèle hasard.

- le modèle "Dieu".

Le modèle hasard, modèle in-scientifique par excellence, ne remplit aucun des cinq critères. De fait, si hasard, alors pas de science, ce qui n'est pas ce que nous éprouvons.

- Le modèle "Dieu" n'est pas vérifiable, sauf à prendre congé de notre univers physique. Il est peut-être expérimentable, à un niveau individuel, mais dans ce cas il me parait que ce qui a été vérifié individuellement est intransmissible, donc non vérifiable par ceux qui n'ont pas eu accès à l'expérience. Et comme cette expérience n'est ni d'une nécessité qui précède, ni à l'initiative seule de l'homme, elle est évidemment inreproduisible. 
- Est-il prédictible ? Impénétrable dit-on parfois. En revanche, si Dieu existe, donc l'univers est créé - or l'univers est prédictible, car régit par des lois, c'est ce que nous expérimentons. Donc la création de Dieu est prédictible, elle, ce qui permet à la science d'exister, à la raison de s'exercer, à la liberté de s'exprimer.
- Si Dieu existe, son être se confond avec son essence, et son essence ne peut qu'être simple, car si son essence est composée, alors nécessairement il existe plusieurs substances qui le précèdent, et ce que nous appelons Dieu n'est pas Dieu. On n'est pas plus simple que Dieu. Le modèle Dieu est donc simple en soi et par soi. Simplissime (trop sans doute, pour des êtres complexes comme l'homme).
- Puissance unificatrice : je crois que la démonstration est ici inutile. Un seul Dieu à l'origine de tout.
- Beauté, qualité esthétique : je laisse juge. On dit que le beau tourne et porte l'âme de l'homme vers Dieu. Peut-être l'interstice abyssal laissé par Dieu entre son index et celui de l'homme lors de la Création.

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