Pour la journée des dupes de la femme, une dinde écervelée a décrété, pour lutter contre la baisse dramatique des avortements, de revaloriser l'acte IVG. Pécunièrement ; impossible de revaloriser un tel acte autrement. Ceci devrait, par un effet transvaseux, résoudre une désaffection croissante des médecins vis-à-vis de cet acte. Du moins est-il mis fin à une hypocrisie : cela fait bien longtemps que les médecins se vendent aux plus offrants, et ils prononcent leur serment dans un amphi comme le chrétien moyen sa profession de foi à la messe du dimanche : sans y comprendre un traitre mot sur deux et en pensant au volatile qui rissole doucement dans son four*.
Mais quelle piètre idée se fait-on du médecin ! Correction : quelle piètre idée cette dinde se fait des médecins, pour les penser si vénaux ! Au fait, autrefois le barbier faisait office de chirgurgien et de dentiste. Pourquoi ne pas enrôler les tripières dans cette affaire ? Plutôt que de rabaisser une noble profession à ce genre de pratique saigneuse, élevons-en une ! Quoique.
Quelle pitié ! Quelle affliction que ceux qui gouvernent. En vrai, les médiocres et les ratés de toutes sortes ont pris le pouvoir ; est-ce là le sort d'une démocratie ?
Et nunc, reges, intelligite, erudimini qui judicatis terram. Entendez, ô grands de la terre; instruisez-vous, juges du monde. (Ps 2, 10)
Mais quand la tête est pourrie, quand le pouvoir est aux mains de petits caïds frustes, incapables faute d'intelligence basique d'idées cohérentes, qu'espérer ? L'insensée encourage d'une main l'avortement, de l'autre la natalité : journée des blondes ! Il ne reste alors que le cynisme : on a peut-être raison de taire sa conscience et de prendre l'argent, la tête basse et le regard fuyant, comme un vulgaire mercenaire.
Mais ceci est un rappel à ceux qui gouvernent : entendez l'oraison funèbre d'une reine d'un Bossuet (vendrait-on son âme pour l'entendre de sa bouche). Cela pourrait être à l'occasion, à force d'injustices et d'inpeties de cette sorte, celle d'une démocratie. Il y aurait juste quelques mots à interchanger.
* Mea culpa pour le volatile.