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Les bagnards du fantasme

On parle beaucoup en ce moment de l'affaire Zemmour et du lien, peut-être, sans doute, encore que, sait-on jamais, théorie d'école, qui existerait entre immigration ou issus de l'immigration, et la délinquence.
En 2008, un article du Washington Post ("En France, les prisons sont remplies de Musulmans") tentait de savoir pourquoi les musulmans* étaient sur-représentés dans les prisons françaises.
Réponses :
- une conséquence directe de la faillite du système d'intégration en France, d'après un sociologue.
-  reflet d'une profonde division ethnique et sociale.
- la pauvreté des nouveaux immigrants, d'après la directrice de l'intégration et des groupes religieux auprès de l'Administration pénitentiaire française de l'époque.
- la politique sociale du gouvernement, d'après des responsables musulmans.
- un système judiciaire et carcéral discriminant, d'après un type du CNRS.
En tout cas, une certitude :
"Ce qu'il faut souligner de plus important, c'est qu'il n'y a pas de liens entre l'islam et la déliquence." (Réflexion étonnante, qui en dit long sur la probité de l'analyse de la personne interrogée : pourquoi oser imaginer une telle correspondance ? Mignonne, allez prestement cacher ce sein que je ne saurais voir...)

Donc, on l'aura compris, si nos prisons sont surpeuplées, ce n'est certes pas la faute des déliquents, uniquement de ceux qui les y mettent. On le sait au moins depuis 1968, et même depuis Rousseau et sa société corruptrice de nouveaux-nés. C'est donc, faut-il rappeler l'évidence, à cause de la France : elle seule est coupable, parce qu'ailleurs la situation est très différente, chiffres et pourcentages ** à l'appui :

L'article, d'une profondeur toute journalistique, explique ainsi que 60 à 70% de la population carcérale en France est musulmane, alors que cette religion représente au total environ 12% de la population. Soit, en proportion, toute chose égale par ailleurs, un rapport de 1 à 5.
Dans les autres pays européens, la situation, explique la journaliste d'une haute tenue et probité intellectuelle, n'est en rien comparable : ainsi l'Angleterre (ah, l'Angleterre, son Londonistan si... British ?) :
11% des prisonniers sont musulmans. Constraste saisissant. Les musulmans représenteraient 3% de la population, soit un rapport de 1 à 4 environ. Rien à voir avec la situation en France, CQFD.
Autre pays, autres moeurs, autres fromages, la Hollande : 20 à 25 % des prisonniers musulmans, pour une part dans la population de 5,5% ; là aussi le chiffre est impayable, rapport de 1 à 4.
Et la Belgique ? Et la Belgique ? lisè-je dans vos yeux assoiffés de chiffres : 16% de Marocains et Turcs dans les prisons, quand ils ne représentent que 2% de la population. Rapport de 1 à 8, histoire belge pas très drôle.

Démonstration très convaincante de la journaliste donc, mais pas obligatoirement dans le sens du coin-coin de ce canard. Etonnante faculté de l'homme de préférer si obstinément se raconter des contes de fées, plutôt que d'affronter une réalité qui ne correspond pas à un fantasme. Il préfère le pays des merveilles, plutôt que le pays réel. Quitte à nous prouver l'exact inverse de sa démonstration : on atteint un certain degré de sophisme dans cet article, où la journaliste se bouche les oreilles par crainte d'entendre ses propres propos.

Il convient cependant de préciser : les populations dites "musulmanes" sont d'origines diverses en Europe : en France une grande majorité vient d'Algérie, du Maroc ou de la Tunisie ; en Belgique ou en Allemagne de Turquie ; en Angleterre du Pakistan ou du Moyen-Orient etc. Elles présentent donc une grande diversité ethnique. Le point commun est l'installation récente - ces quarante dernières années - de ces populations en Europe, et leur religion.
Etre Noir ou Arabe ne vous prédispose évidemment pas plus qu'un autre à devenir criminel : il se trouve, en France, que les populations soit immigrées, soit issues de l'immigrations récentes, donc noires ou arabes, sont sur-représentées en prison. Il se trouve aussi, mécaniquement, puisque venant de pays islamiques, qu'elles sont aussi musulmanes. 
La réthorique post-rousseauiste habituelle, débitée par exemple dans cette interview (pauvreté, alcoolisme, conditions de vie misérables) présente sans doute une circonstance atténuante, mais pas une excuse. La rethorique du mépris envers le non-musulman dans l'Islam et du mépris de "l'indigène" dans certains milieux sociaux-politiques présente, quant à elle, des circonstances aggravantes. De fait, on est en droit de se demander si être musulman et de culture islamique est un frein à l'intégration dans une société qui ne l'est pas, par la faute d'un "racisme" religieux latent constatable, ainsi que d'une pression sociologique leur expliquant qu'ils n'ont pas besoin de s'intégrer, la France s'intégrera (cf l'idéologie multi-culturaliste).

Note :
* il n'est pas encore intellectuellement malhonnête de faire le constat que les musulmans en Métropole sont apparus significativement à la faveur de l'immigration de ces 40 dernières années.
**  tous les chiffres cités sont repris de l'article original.

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