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Aius Locutius - Page 2

  • La règle et le climat II

    "Vous dites donc que c’est à nous qu’il faut imputer les calamités diverses qui accablent aujourd’hui la société tout entière; et cela, parce que nous n’adorons pas vos dieux. Comme vous êtes peu au fait des secrets de la divine Providence, il faut vous apprendre, en premier lieu, que le monde est sur son déclin, qu’il est bien loin d’avoir la même force et la même vigueur qu’il avait autrefois. 

    L’hiver ne nous donne plus ses pluies abondantes qui fécondent les semences; l’été n’a plus les vives ardeurs qui mûrissent les fruits; le printemps a perdu sa douce température, et l’automne ses bénignes influences; partout la nature épuisée devient avare de ses dons.

    ...

    Vous vous plaignez de ces fréquentes guerres, de ces stérilités et de ces famines qui nous dévorent, de tant de fléaux meurtriers, dont les ravages, autrefois inconnus, consument aujourd’hui l’espèce humaine; mais tout cela avait été prédit pour les temps où nous sommes."

     

    Cyprien de Carthage (200 - 258), Contre Démétrien, III

  • La règle et le climat

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    Il fut des climatologues d'une autre trempe :

     

    The human mortals want their winter here.
    No night is now with hymn or carol blessed.
    Therefore the moon, the governess of floods,
    Pale in her anger, washes all the air,
    That rheumatic diseases do abound.
    And thorough this distemperature we see


    The seasons alter: hoary-headed frosts
    Fall in the fresh lap of the crimson rose,
    And on old Hiems' thin and icy crown
    An odorous chaplet of sweet summer buds
    Is, as in mockery, set. The spring, the summer,
    The childing autumn, angry winter change
    Their wonted liveries, and the mazèd world,
    By their increase, now knows not which is which.

     


    Les mortels humains sont sevrés de leurs fêtes d’hiver ;
    Il n’y a plus de chants, plus d’hymnes, plus de noëls qui égayent les longues nuits. 
    Aussi la lune, cette souveraine des flots, 
    Pâle de courroux, inonde l’air d’humides vapeurs,
    Qui font pleuvoir les maladies catarrhales.
    Et, au milieu de ce trouble des éléments,
    Nous voyons les saisons changer ; les frimas, à la blanche chevelure
    Tomber sur le tendre sein de la rose vermeille ;
    Le vieil hiver étale, comme par dérision, 
    Autour de son menton et de sa tête glacée, 
    Une guirlande odorante de tendres boutons de fleurs estivaux.
    Le printemps, l’été, le fertile automne, l’hiver chagrin, échangent leur livrée ordinaire ; 
    Et le monde étonné ne peut plus les distinguer par leurs productions.
    Toute cette série de maux provient de nos débats et de nos dissensions ;
    C’est nous qui en sommes les auteurs et la source.

    William Shakespeare, Midnight Summer Dream, 1595. (Traduction Guizot, 1862)

     

    - Y a plus de saison ma bonne dame.
    - Oui, c'est sans précédent, ils l'ont dit à la radio sur France Inter.
    - Et dans le journal, je l'ai lu dans Le Figaro et Libération.
    - C'est donc que c'est vrai.
    - Et puis à la télévision aussi, l'homoncule Pujadas et le brushé Delahousse.
    - C'est le dérèglement climatique ma bonne dame.

     

    "Mais encore une fois, le climat est l'objet de sautes d'humeur inattendues ! Entre 1530 et 1565, trois décennies d'étés chauds et secs viennent perturber le refroidissement qui s'accentue néanmoins brusquement à la fin du XVIe siècle. Les étés deviennent humides et froids, les hivers longs et neigeux. L'hiver très rigoureux 1564-1565 marque tant l'esprit du peintre Bruegel l’Ancien qu'il en modifie son style et inaugure une longue tradition de peintures représentant des paysages européens saisis par la neige et la glace"
    Arnaud Lemaistre, géologue diplômé de l'IGA

     

    Question au détour ; qui dit dérèglement dit règles. Lesquelles ? Dans quel marbre ?

  • Ecce Eco

    Voici comment se manifeste le Crétinocène pour Umberto Eco :

    "Le fou, on le reconnait tout de suite. C'est un stupide qui ne connait pas les trucs. Le stupide, sa thèse il cherche à la démontrer, il a une logique biscornue mais il en a une. Le fou par contre ne se soucie pas d'avoir une logique, il procède par courts-circuits. Tout pour lui démontre tout. Le fou a une idée fixe, et tout ce qu'il trouve lui va pour la confirmer. Le fou, on le reconnaît à la liberté qu'il prend par rapport au devoir de preuve, à sa disponibilité à trouver des illuminations."

     

    Ce qui explique le succès des paradigmes circulaires à notre époque, c'est-à-dire ceux qui se prouvent par eux-mêmes.

     

    Ainsi du réchauffement climatique, qui se prouve selon les hystériques du climat d'après toute "anomalie" météorologique, ce qui prouve donc bien qu'il y a réchauffement - combien même ces gens sont incapables de le démontrer formellement - ni de définir une "anomalie" climatique, car cela supposerait une loi du climat invariable.

    Ainsi de darwinistes primaires, qui nous expliquent que les dinosaures se sont transformés en oiseaux par la simple vertu de l'évolution, ce qui prouve donc l'évolution.

  • La nef des fous


    Jheronimus_Bosch_011FXD.jpg[Aristote et Platon] s’ils ont écrit de politique, c’était comme pour régler un hôpital de fous. Et s’ils ont fait semblant d’en parler comme d’une grande chose, c’est qu’ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensent être rois et empereurs.

    Pascal, Pensées, Frag. 472

     

    D'où vient alors qu'un animal aussi rustique qu'une chèvre, ou quelconque caprin des montagnes, pose un sabot assuré sur le plus raide des flancs de montagne sans se tromper jamais, tandis que l'animal réputé raisonnable est si prompt à commettre l'action la plus stupide et insensée et de son règne ? Sans la moindre fatigue.