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  • Eloge de l'hypocrisie

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     Dans chaque bataille en vue détruire une valeur morale, le camp des immoralistes envoie en première ligne invariablement le même ban,  celui du seigneur félon : l'hypocrisie. Cela en est devenu tellement schématique, qu'on se demande pourquoi le camp d'en face joue toujours les pris au dépourvu comme dans une bise d'hiver. 

    Face donc à une situation grossièrement immorale, ils opèrent la diversion : les immoralistes dénoncent une situation hypocrite, l'hypocrisie devenant la matrice du vice. En réalité ils atteignent là le comble de l'hypocrisie, se faisant passer pour les authentiques défenseurs de la vertu vraie. Avec l'habileté des escrocs du Bento, ils font passer le symptôme pour la maladie et nous font croire qu'en faisant disparaître le symptôme, il n'y aura plus la maladie. Tout comme certains pensent sérieusement qu'en abolissant l'idée de péché les hommes deviendront des saints.

     

    Que faire ? Sans doute commencer par écrire un éloge de l'hypocrisie ; celui-ci sera court, une phrase suffira. "L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu" - tout le monde aura reconnu la célèbre maxime d'un non moins célèbre moraliste.

    Condamner l'hypocrisie pour absoudre le vice, c'est comme condamner à perpète un masque de Mickey et relaxer le braqueur. C'est simplement tromper de cible ; les immoralistes agitent donc le chiffon rouge de l'hypocrisie pour mieux laisser passer le convoi du vice par ailleurs ; tactique de caravanier vieille comme le monde.

    L'hypocrisie est la conséquence du vice dans un monde encore orienté par des références morales. Le jour où les immoralistes auront tué toute possibilité d'hypocrisie signera la défaite de la vertu. L'hypocrisie est donc après tout signe d'une maladie rémissible ; le signe que la vertu oriente encore le monde, même très affaiblie.

    Les immoralistes tentent donc de nous faire accroire que l'hypocrisie est le vice en soi, quand il ne fait que l'accompagner comme un bon toutou pour se garder de la vertu. Quand le vice n'aura plus besoin de son chien de garde, alors le temps sera venu où il faudra revêtir des sacs et se couvrir la tête de cendre.

  • Le genrisme et les faits

    Les faits sont têtus. Michel Onfray, ce n'est pas le moindre de ses mérites, au moins ne nie pas le réel.

  • L'erreur et la vertu

    Le monde moderne n'est pas mauvais ; par certains aspects, le monde moderne est bien trop bon. Il est rempli de vertus folles et dégénérées. Quand un système religieux vole en éclat (comme le christianisme le fut pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui se déchaînent. Les vices, en effet, se déchaînent, ils vagabondent et ils causent de grands dommages. Mais les vertus se déchaînent également ; et les vertus vagabondent plus furieusement et causent des dommages bien plus terribles encore. Le monde moderne est rempli de ces vieilles vertus chrétiennes devenues folles. Ces vertus sont devenues folles parce qu'elles ont été isolées les unes des autres et errent en solitaire. Ainsi certains scientifiques ont le souci de la vérité ; et leur vérité est impitoyable. Ainsi certains humanitaires ne se soucient que de pitié ; et leur pitié est (cela me désole de le dire) souvent fallacieuse.

    Par exemple, Mr Blatchford attaque le christianisme parce qu'il est fou d'une vertu chrétienne : la vertu purement mystique et quasi irrationnelle de charité. Il a cette idée étrange que ce serait plus simple de pardonner les péchés en disant qu'il n'y a pas de péchés à pardonner. Mr Blatchford est non seulement le premier des chrétiens, il est le seul des premiers chrétiens qui aurait véritablement mérité d'être dévoré par les lions. Car dans son cas l'accusation des païens est vraiment exacte : sa pitié signifie l'anarchie pure et simple. Il est vraiment l'ennemi du genre humain - parce qu'il est trop humain. A l'autre extrême, on trouverait le réaliste  acrimonieux, qui a délibérément tué en lui tout le plaisir humain des contes de fées ou de la réconciliation des cœurs. Torquemada tortura les gens physiquement au nom de la vérité morale. Zola tortura les gens moralement au nom de la vérité physique. Mais au temps de Torquemada existait au moins un système où pouvaient s'embrasser, dans une certaine mesure, la droiture et la paix.

    Chesterton, "Orthodoxie", Le suicide de la pensée.

  • Trafic

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    "L'addiction à l'héroïne n'a jamais été aussi importante", explique l'agent Jack Riley, chef du bureau régional de la DEA (Drug Enforcement Administration).

    "Je suis dans le métier depuis trente ans et suis allé au quatre coins de ce pays, et si quelque chose peut approcher la définition d'une arme de destruction massive contre la famille, la communauté et la société, c'est l'héroïne."

  • Des faits et des interprétations

    Le calcul, les faits et leurs interprétations sont trois choses différentes.

    Le but des théories scientifiques n'est rien d'autre que de rendre compte, au mieux, des apparences, selon certains critères (qui sont eux-mêmes discutables et relèveraient eux-mêmes du domaine de la philosophie, ou de l'épistémologie.

    Ainsi cet interview sur le site de 20mn :
    "Je fais partie des scientifiques qui doutent de la construction intellectuelle qui sous-tend la théorie du Big Bang. Dans la communauté en général, il y a une majorité écrasante de gens qui croient que c’est la solution. Mais on a vu des théories physiques acceptées par 99 % des gens et être fausses. Moi je souligne que c’est une construction intellectuelle reposant sur beaucoup d’inconnues. Des choses qu’on ne connaît pas, comme de la matière noire. Moi, ça me paraît dangereux. On ne peut pas rafistoler des théories scientifiques pour les maintenir en vie. Les récentes observations de l’univers peuvent donner raison aux défenseurs du Big Bang, mais quand on analyse en détail, on est loin de preuves irréfutables."

    On en dirait pas davantage sur la théorie de l'évolution.
    Il faut donc, lorsqu'on reçoit une théories, discerner au moins trois choses :
    - la mesure observée
    - son interprétation immédiate (qui peut être en soi vraie ou erronée)
    - les options philosophiques ou croyances qui président à une interprétation éloignée, et qui bien souvent ne sont jamais explicitées ou avouées.

    Une théorie donc est d'abord une construction intellectuelle, qui se base sur des mesures/observations par définitions partielles. Sa validité ou crédibilité dépend, entre autres, de sa capacité à rendre compte du réel dans son état présent (et doit donc "absorber" les mesures ou observations nouvelles, ou mourir) et à prédire son état futur.