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  • Récitation

    Pourquoi, dans le Coran, un verset sur trois rappelle avec une obstination remarquable que ceux qui le traite de mensonge seront voués aux pires châtiments ? Pourquoi ce zèle ? Suffit-il de rabâcher une chose pour qu'elle finisse par devenir vraie ? Et qui veut-on persuader ici au juste ? Ceux qui lisent le Coran, ou ceux qui ne le lisent pas ?

    Lorsqu'un détenu nous rebat les oreilles en hurlant "je suis innocent ! Je suis innocent !", ne hausse-t-on pas les épaules en soupirant : "Ils disent tous cela ?"

    Exemple dans la Sourate 2 :

    Sourate 2

    2. C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux.
    23. Si vous avez un doute sur ce que Nous avons révélé à Notre Serviteur, tâchez donc de produire une sourate semblable et appelez vos témoins, (les idoles) que vous adorez en dehors de Dieu, si vous êtes véridiques. 
    39. Et ceux qui ne croient pas (à nos messagers) et traitent de mensonge Nos révélations, ceux-là sont les gens du Feu où ils demeureront éternellement.

    Ou dans la Sourate 6 :

    21. Qui donc est plus injuste que celui qui invente un mensonge contre Dieu, ou qui traite de mensonge Ses versets ? Les injustes ne réussiront pas.
    27. Si tu les voyais, quand ils seront placés devant le Feu. Ils diront alors : "Hélas ! Si nous pouvions être renvoyés (sur la terre), nous ne traiterions plus de mensonges les versets de notre Seigneur et nous serions du nombre des croyants".

    Ou encore Sourate 63

    10. Et ceux qui ont mécru et traité de mensonges Nos versets, ceux-là sont les gens du Feu où ils demeureront éternellement. Et quelle mauvaise destination !

    etc.
    Cet acharnement à protester en permanence de sa bonne foi en devient suspect. Vraiment, s'il s'agissait d'augmenter le doute sur l'authenticité du Coran, on ne s'y prendrait pas autrement. Rien de trop, dit-on.

  • L'autre pays des fromages

    Il est un pays en Europe (pas celui des fromages donc, mais l'autre) qui a, de façon systématique, délibérement choisi de prendre toutes les plus mauvaises options sociétales qui s'offraient à lui.
    Il est des voisins qui pensent que décidément , ce serait une géniale idée que de l'imiter, par exemple concernant l'euthanasie. On se réfèrera à ce propos à cet article du site libertepolitique.com :

    http://www.libertepolitique.com/respect-de-la-vie/5552-euthanasie-les-nations-unies-epinglent-les-pays-bas

    Apparamment les vieux de là-bas se font du souci. Très curieusement, les ingrats n'ont plus foi en leurs médecins ; il s'enfuient donc, eux et leurs bas-de-laine, dans les pays où la pratique est encore illégale.

    Les rats quittent le navire !

  • La science, les experts et les nouveau-nés

    Dépêche AFP de la dernière marée, fraîche comme on les aime :

    PARIS
    Des experts appellent à freiner la croissance de la population mondiale
    Par AFP, publié le 21/09/2009 à 20:23 - mis à jour le 21/09/2009 à 20:26

     PARIS - La croissance non régulée de la population accélère le changement climatique, endommage les écosystèmes et condamne de nombreux pays à la pauvreté, concluent 42 experts dans une série d'études publiées lundi, prônant un contrôle des naissances pour la ralentir.
    Actuellement, chaque semaine 1,5 million d'êtres humains supplémentaires grimpent à bord du vaisseau Terre, ce qui pourrait conduire à un désastre planétaire, préviennent-ils.

    "Il faut mettre davantage l'accent sur la nécessité d'un contrôle des naissances - toutes les femmes devraient être protégées pour éviter des naissances non désirées", déclarent les chercheurs dans un éditorial collectif publié également dans la revue British Royal Society journals.

    A moins de réduire de manière draconienne les taux de natalité grâce à des programmes de planning familial, la population mondiale peut atteindre 11 milliards de personnes au milieu du siècle, préviennent-ils.

    Tout l'article disponible sur le site de l'Express :
    http://www.lexpress.fr/actualites/1/des-experts-appellent-a-freiner-la-croissance-de-la-population-mondiale_789198.html

    - Que penser alors du texte ci-dessous, écrit il y a plus de cent trente ans ?

    "Si par exemple les moyens de la science se trouvent insuffisants pour tout le monde et qu'on vive à l'étroit alors on jettera les nouveau-nés aux latrines ou on les mangera. Cela doit arriver, surtout si la science le prescrit.
    S'il y a peu d'aliments et qu'aucune science ne fournisse aliments et combustibles, alors il faudra arrêter la multiplication.

    La science dit : tu n'es pas responsable que la nature ait arrangé ainsi. L'instinct de conservation est au premier plan, en conséquence brûler les nouveau-nés, voilà la morale de la science.
    Brûler les nouveau-nés deviendra une habitude, car tous les principes moraux en l'homme abandonné à ses propres forces sont conventionnels."

    - En bien, on se dit simplement que Dostoïevski était un visionnaire, un prophète, et on en a encore la preuve ici.

  • Houellebecq et la littérature

    L'écrivain Michel Houellebecq ne se fait pas d'illusion sur son art. Il écrivit ceci dans un texte intitulé "Sortir du XXe siècle ?" * :

    « La littérature ne sert à rien. Si elle servait à quelque chose, la racaille gauchiste qui a monopolisé le débat intellectuel tout au long du XXe siècle n’aurait même pas pu exister. Ce siècle, bien heureusement, vient de s’achever ; c’est le moment de revenir une dernière fois (on peut du moins l’espérer) sur les méfaits des « intellectuels de gauche », et le mieux est sans doute d’évoquer Les Possédés, publié en 1872, où leur idéologie est déjà intégralement exposée, où ses méfaits et ses crimes sont déjà clairement annoncés à travers la scène du meurtre de Chatov. Or, en quoi les intuitions de Dostoïevski ont-elles influencé le mouvement historique ? Absolument en rien. Marxistes, existentialistes, anarchistes et gauchistes de toutes espèces ont pu prospérer et infecter le monde connu exactement comme si Dostoïevski n’avait jamais écrit une ligne. Ont-ils au moins apporté une idée, une pensée neuve par rapport à leurs prédécesseurs du roman ? Pas la moindre. Siècle nul, qui n’a rien inventé. Avec cela, pompeux à l’extrême. Aimant à poser avec gravité les questions les plus sottes, du genre : « Peut-on écrire de la poésie après Auschwitz ? » ; continuant jusqu’à son dernier souffle à se projeter dans des « horizons indépassables » (après le marxisme, le marché), alors que Comte, bien avant Popper, soulignait déjà non seulement la stupidité des historicismes, mais leur immoralité foncière. »

    Voilà une bien étrange pensée, puisque Houellebecq, par sa démonstration de l'inutilité de la littérature par l'exemple des "Possédés" de Dostoïevski, nous produit en définitive la preuve inverse. Tous les acteurs de ce romans sont possédés d'idéologies qui se sont développées dans la littérature de la génération précédente.
    Toutes les idées qui ont infesté le XX° et continuent de nous infester comme autrefois la peste noire et bubonique, ont d'abord germé et champignionné dans des livres, après fermentation dans les esprits. Le principe matériel de nos catastrophes et désastres humanitaires, c'est une littérature. Qu'aurait été Karl Marx, et donc la révolution de 1917 en Russie, sans "das Kapital" ? Comment prétendre que  les écrits de Nietzsche, Rousseau ou Voltaire n'ont eu et n'ont encore aucune influence ?

    Tout le problème, dans l'orientation d'une dynamique de société, est de savoir avec qui elle a envie d'avoir raison ou tort. Préfère-t-elle avoir tort avec un faux-prophète, ou raison avec un vrai ? Au XX° la société française, magnifiquement éclairée par l'intelligentsia qu'elle méritait, préféra avoir tort avec Sartre plutôt que raison avec Aron - avec la faillite "sociétale" qui s'ensuivit et que tout le monde connait. 
    La vraie question est donc : à quoi servent les prophètes ? puisqu'à part Jonas, ils n'ont jamais évité le pire.
    Réponse : à s'interdire d'affirmer : "Je ne savais pas." Donc, à assumer nos mauvais choix le plus librement du monde.

    * NRF, N°561

  • Des chrétiens contemporains

    Sondage édifiant, qui dépasse même son objet, paru dans Pélerin Magazine à propos du divorce dans l'Eglise :

    "85 % des Français [sondés] disent ne pas comprendre l’interdiction de se remarier à l’église pour les divorcés qui avaient déjà été mariés religieusement, et 80 % ne comprennent pas l’impossibilité pour ceux-là de communier. Cette incompréhension est largement partagée par les catholiques : 24 % seulement des pratiquants réguliers qui se déclarent concernés considèrent que "l’Église a raison d’interdire" le remariage à l’Église, et 16 % seulement que "l’Église a raison d’interdire de communier".

    Voici la preuve très simple que 85% des sondés ne comprennent rien à la signification de l'acte de se marier dans L'Eglise catholique, et qu'ils ne comprennent pas plus ce qu'est un sacrement. Rien ici de surprenant, et personne ne leur en voudra, sauf de s'exprimer sur un sujet auquel visiblement ils n'entendent rien et ne les concerne pas.
    Quoi en revanche de plus affligeant  et démoralisant que de trouver des "catholiques"  qui ne "comprennent" pas plus en de telles proportions ? Ils ne comprennent donc pas les sacrements de leur propre religion, ni le sens du mariage tel qu'il est proposé par l'Eglise catholique ? Voilà qui interpelle sur le sérieux de leur préparation au mariage.

    Et qui les enchaîne devant l'autel ?  : personne n'oblige à se marier devant un prêtre catholique, mais chacun à l'obligation, dans l'exercice d'un acte parfaitement libre, de réfléchir aux conséquences et à la portée de cette acte. C'est la condition d'un homme libre, le coeur de sa dignité. Ce n'est pas être moralisateur que l'affirmer, c'est dresser un simple constat clinique et parfaitement raisonnable. Apparemment une majorité de catholiques se marient donc à l'église sans même s'être renseignée sur les devoirs et obligations d'une telle démarche. En bref, ils ne savent pas ce qu'ils font. La vraie question est donc : que leur enseigne-t-on pendant leur préparation à leur mariage ?
    Enfin, si les catholiques ne "comprennent" pas, leur est-il si exténuant d'ouvrir un  simple catéchisme de l'Eglise catholique ? Est-ce là trop leur demander ?

    Le plus grave est, comme souvent, pour la fin :

    Pour 79 % des pratiquants sondés concernés par le divorce, « l’Église devrait adopter une attitude plus souple pour tenir compte de l’évolution des mœurs »...

    Comment dire... Je ne suis pas sûr que ceux dont on parle soient véritablement pratiquants : pour oser se positionner ainsi, il est clair que ces échantillons de catholiques n'ont absolument aucune idée de l'essence d'une religion, d'autant moins de la leur propre. S'ils pensent vraiment ainsi, alors ils sont du monde mais certainement pas de l'Eglise. Ils sont des spectres assis sur des bancs : quand ils prononcent un Crédo, ils sont comme des enfants qui récitent un poème dont ils n'entendent pas un mot. Et ils demandent non la souplesse, car l'Eglise l'est en vérité, mais l'invertébration. Ces mollusques veulent une Eglise à leur image.
    L'idiot du village lui-même verrait bien que l'Eglise n'a pas à tenir compte de l'air du temps, le plus souvent méphitique, mais uniquement de la vérité. Cela seul compte.


    Au delà de ces considérations, ce que ce sondage démontre :
    - 1° la faillite totale de la préparation au mariage menée par l'Eglise catholique, qui prépare des non-catholiques ne sachant visiblement pas ce qu'ils font, et ce en quoi ils s'engagent.
    - 2° le vide abyssale du contenu de la foi d'une bonne proportion de catholiques, dont on se demande en quoi ils se différencient des autres non-croyants. L'effort d'intelligence est devenu surhumain pour une société à peine équipée pour suivre un feuilleton comme "Plus Belle La Vie". Crede ut intelligas, je crois pour comprendre ; intellige ut credas, je comprends pour croire, et aussi : fides quares intellectum, la foi cherchant l'intelligence. La foi doit être placée dans une dynamique d'intelligence, non pas de rente. L'Eglise n'a certes pas besoin de rentiers de la foi.

    Note : il ne s'agit pas ici de discuter du bien-fondé ou non de la position de l'Eglise catholique sur le mariage et le divorce ; il est tout a fait légitime et sain de s'interroger, et le croyant n'a pas à consigner son cerveau dans la sacristie. En revanche il est incompréhensible que des catholiques ne comprennent pas, par simple paresse, un enseignement de l'Eglise à la portée de tous. Ils sont les seuls responsables de leur coupable ignorance.