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  • Message à caractère informatif

    Message pour la journée du migrant et du réfugié :

     "Le vénérable Jean-Paul II, à l’occasion de cette même journée célébrée en 2001, souligna que «[le bien commun universel] englobe toute la famille des peuples, au-dessus de tout égoïsme nationaliste. C'est dans ce contexte qu'il faut considérer le droit à émigrer. L’Eglise reconnaît ce droit à tout homme, sous son double aspect: possibilité de sortir de son pays et possibilité d'entrer dans un autre pays à la recherche de meilleures conditions de vie» (Message pour la Journée mondiale des migrations 2001, n. 3; cf. Jean XXIII, Enc. Mater et Magistra, n. 30; Paul VI, Enc. Octogesima adveniens, n. 17).

    Dans le même temps, les Etats ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières, en garantissant toujours le respect dû à la dignité de chaque personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale. «Il faudra alors concilier l'accueil qui est dû à tous les êtres humains, spécialement aux indigents, avec l'évaluation des conditions indispensables à une vie digne et pacifique pour les habitants originaires du pays et pour ceux qui viennent les rejoindre» (Jean-Paul II, Message pour la Journée mondiale de la paix 2001, n. 13)."

    => il y a donc des droits, des devoirs, et un principe de réalité (c'est à dire que les droits du migrant et le devoir de l'Etat ne doivent pas préempter les droits essentiels de la population d'accueil). Donc les droits du migrant ne sont pas absolus mais subordonnés à la fois aux devoirs, et au principe de réalité - contrairement à la dignité qui elle n'est pas négociable. Ces composantes président après un nécessaire discernement à une politique d'immigration et d'accueil, positivée par des lois. Une fois ces lois posées, nul ne peut repocher à un Etat la mise en oeuvre de sa politique, tant que ni ces lois, ni la dignité de l'homme, ne sont bafouées.

      Il est ennuyeux qu'on s'aperçoive, encore maintenant, que le discours du Vatican sur ces questions est toujours le fruit d'un effort de discernement, systématisé autant que possible, et déterminé par des critères qui sont bien connus et précisément définis. C'est un peu dommage donc que certains catholiques en vue et hommes d'Eglise en France se soient précipités dans des déclarations peu éclairées, et surtout très faiblement motivées sur "l'affaire des Roms", sans suivre le même chemin de rigueur (Mgr André Vingt-Trois fut sans doute dans tout ce tintamarre d'indignations convenues le plus prudent, au sens de la morale chrétienne du terme).

    Il ne suffit pas de dire : ceci est immoral, à la sauce indignée de BHL. Il faut expliquer pourquoi précisément, selon des critères positifs et non en brandissant sa bible dans un hémicycle. Cela aurait évité quelques interventions pour le moins malvenues ou simplistes :quoiqu'on en dise, toutes les postures outrées et tranchées qui se sont exprimées dans l'affaire des Roms se retrouvent maintenant en porte-à-faux avec ce message (qui ne donne pas non plus quitus à Sarkozy, puisqu'il s'agit d'un rappel de principes).

    La moralité de cette histoire est qu'on devrait peut-être réinventer le métier de casuiste dans les diocèses. La morale est (aussi) une science.

  • Vertigo

    vertigo.jpg Il y a dans Télérama un mystère qui ne peut être levé qu'à la lecture du courrier des lecteurs : débile, creux et pédant. De cette sorte d'érudition, qui, sous un vague prétexte de forme et de fond, laisse une impression de vacuité vertigineuse. L'érudition tient ici à peu près le même rôle que les épices et la viande avariée.

    Télérama s'est trouvé une niche apparemment confortable : celle des fats. Pour le reste, ce magazine se contente de renifler l'air du temps comme un chien le derrière de ses congénères. Ce tressautement de pétard parfaitement inoffensif doit laisser une impression canaille ; ainsi ces gens qui croient connaître le vertige des profondeurs en regardant leur poisson rouge tourner dans son bocal.

    Un autre mystère qui lui ne sera sans doute jamais levé : comment ce magazine se trouve sur la table familiale de la salle à manger depuis la nuit des temps ? Nous soupçonnerions volontier la routine ;  la même qui invite à déjeuner tante Gaga le jour du Seigneur et qu'on case au bout de la table : elle est là, mais comme la poule au pot du dimanche.

  • L'écologisme n'est pas un humanisme

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    "Si par exemple les moyens de la science se trouvent insuffisants pour tout le monde et qu'on vive à l'étroit, alors on jettera les nouveau-nés aux latrines ou on les mangera. Cela doit arriver, surtout si la science le prescrit."
    Dostoïevski, carnets des "Possédés", 1869-1872.

    "L'accroissement démographique est la cause  de toutes nos crises environnementales. Ne faudrait-il pas d'abord contester les politiques natalistes et favoriser des mesures rigoureuses de contrôle de naissances ?"
    " L'approche humaniste selon laquelle tous les hommes présents sur terre y ont leur place, personne n'est en trop, et tous ont des droits égaux constitue une valeur de référence essentielle. Cette vision n'est pas nécessairement compatible avec le modèle conscient ou inconscient qui guide une partie de l'engagement écologique : revenir autant que possible à l'état de la planète antérieur au développement des activités humaines, l'homme étant devenu un intrus dangereux dont il importe de minimiser l'impact."
    Hervé Le Treut, "Nouveau climat sur la Terre", p207, éditions Flammarion, 2009

    (Hervé Le Treut est spécialiste de la modélisation du climat, ayant participé aux rapports du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC).

     Voilà donc le vrai visage des écologistes : nous notons que l'auteur du "Nouveau Climat" se garde bien de porter explicitement une valeur morale sur ce fameux modèle d'engagement écologique. Pas plus qu'il ne prend explicitement position sur la proposition suivante dans ce même livre :

    "[le lien à la Terre] prend une forme sacrée dans beaucoup de religions panthéistes, et la préservations des ressources animales ou végétales s'est inscrite depuis longtemps dans les règles de vie de ces sociétés (ndlr : l'auteur doit penser ici aux populations de l'Île de Pâques, ou à la technique du brûlis en divers endroits du globe).
    Nos sociétés chrétiennes se sont au contraire  développées dans l'idée que Dieu a confié à l'homme la maîtrise de la planète, la domination du monde animal, et le monde végétal. Dans ce cadre, l'objectif majeur est d'administrer au mieux la planète  pour offrir des conditions de vie décentes  aux sept et bientôt neuf milliards d'individus qui s'y trouvent."

    Trois points :

    1) Il aurait été étonnant que le christianisme ne soit pas le bouc émissaire de service y compris dans le réchauffement climatique ! C'est tellement bouffon qu'on se demandera toujours, quand il s'agit du christianisme, comment des esprits aussi brillants peuvent s'empêtrer ainsi dans de telles niaiseries aussi crasses ?

    2) La mise en opposition : religions panthéistes (gentilles, bien, préservent la planète) <-> religion chrétienne (méchante, pas bien, domine la planète) donne un indice implicite sur la proposition de l'auteur concernant l'approche humaniste vs écologiste du problème climatique. Il est clair, à la lumière de ce passage particulièrement élaboré intellectuellement sur les religions comparées, que l'auteur a pris le parti des seconds et cautionne donc l'engagement écologique tel qu'il le décrit plus haut. Qui ne dit mot consent ?

    3) Pour mettre les choses au clair : la religion chrétienne ne sacralise, dans la Création, que l'homme fait à l'image de Dieu, mais sans oublier que toutes les créatures sont aussi créées par Dieu. La domination de l'homme sur la planète, objectivement constatable jusqu'à un certain degré, s'accompagne donc obligatoirement de respect et de responsabilité envers toute la création. Ceci est d'une logique toute limpide à la portée du moindre enfant analphabète. Le christianisme n'a donc, raisonnablement, aucun problème avec l'écologie. L'écologie en revanche a un problème avec le matérialisme et son âme damnée, la cupidité. Mais les écologistes, myopes, n'ont de problèmes apparemment qu'avec le christianisme. Les benêts servent en réalité le maître qui nuit à leur propre cause.

  • Paix, tolérance et volupté

    Sabatina James, autrichienne d'origine pakistanaise : «J'ai compris que la violence qui m'entourait n'était pas liée à ma culture, mais à ce qui est écrit dans le Coran: ‘‘Il faut battre sa femme si elle n'obéit pas'', dit un verset *. Le christianisme m'a aidée à devenir libre», explique-t-elle.

    Mais «au Pakistan, les gens qui renoncent au Coran sont tués». Menacée de mort par sa famille, elle déménage seize fois en neuf ans. Elle n'a plus entendu parler d'elle depuis dix ans, mais vit toujours recluse. Car depuis la sortie de son livre, un best-seller en Autriche, ceux qui ne supportent pas de l'entendre dire que «l'islam opprime les femmes» et que «cette religion doit se réformer» ont juré de la tuer.

    Article complet dans 20 minutes.

    Lire aussi cet entretien, assez pessimiste, dans l'Express.

    * sourate 4.34. Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs que Dieu accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection de Dieu. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Dieu est certes, Haut et Grand ! (traduction Coran oumma.com)