Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Philosophie - Page 2

  • La soupe intellectuelle primordiale

    soup.jpg Ou l'état intellectuel de l'esprit post-moderne. Qu'on en juge avec cette pièce philosophique exemplaire :

    Pourquoi rien n'est vraiment vivant

    Par Ferris Jabr  12 mars 2014

     Par un jour venteux à Ypenbourg, dans les Pays-Bas, il est parfois possible d'apercevoir des sculptures de la taille d'un bus galoper parmi les dunes de sable. Constitués principalement d'un complexe réseau de tubes en plastique imbriqués, de bois et de voiles, les squelettes mille-pattes se déplacent de façon si fluide et autonome qu'il est de tentant de penser qu'ils sont vivants. Leur créateur, l'artiste hollandais Theo Jansen, le pense assurément. "Depuis 1990, j'ai travaillé à créer des nouvelles formes de vie", explique-t-il sur son site web. Il les appelle Strandbeest. "Au final, je veux grouper ces animaux en troupeau sur les plages, afin qu'ils puissent vivre leur vie à eux."

     

    "Poétique, diraient la plupart d'entre-nous, mais les Strandbeest ne sont pas vivants. Ce ne sont que des machines - élaborées, très belles, néanmoins des conceptions inanimées". Il y a quelques mois, j'aurais acquiescé à ce raisonnement. Mais c'était avant qu'il ne me vienne une idée formidable sur la nature de la vie. Je dirais à présent que les Strandbeest ne sont ni plus ni moins vivants que les animaux, les champignons et les plantes. En fait, rien n'est vraiment vivant.

     

    Qu'est-ce que la vie ? La science ne peut rien nous répondre à ce propos. Depuis Aristote, les philosophes et les scientifiques se sont échinés, et ont échoué, à proposer une définition précise et universellement acceptée de la vie. A défaut, les traités modernes listent les propriétés supposées faire la distinction entre le vivant et l'inanimé, les plus importantes étant l'organisation, la croissance, la reproduction et l'évolution. Mais il y a d'innombrables exceptions : à la fois de choses vivantes dépourvues de quelques unes de ces caractéristiques, et de choses inanimées qui au contraire en possèdent.

     

    Les cristaux, par exemple, sont exceptionnellement organisés ; ils croissent ; et ils répliquent obstinément leur structures - mais nous ne les classons pas parmi les vivants. Pareillement, certains programmes informatiques dits "organismes digitaux" peuvent se reproduire et évoluer, mais peu s'empresserait de faire passer de tels logiciels dans le royaume des vivants. Inversement, certains organismes - tels des micro-organismes en forme d'ourse à la guimauve, appelés tardigrades ou les artémies (...) peuvent entrer dans une période d'hibernation extrême dans laquelle ils arrêtent de se nourrir, de grandir et d'évoluer jusqu'à une année entière - et pourtant ils sont considérés comme des organismes vivants.

    Dans les années 1990, un groupe de scientifiques chargés par la Nasa de trouver de la vie sur d'autres planètes, élaborèrent une définition opérante de la vie : un système autonome capable d'évolution darwinienne. Même cette définition n'identifie pas de façon satisfaisante la différence entre des êtres vivants et non-vivants.

    Considérez un virus : un morceau d'ADN ou d'ARN incorporé dans une protéine, qui pirate une cellule pour se répliquer. Les virus sont des reproducteurs terriblement efficaces, et qui à coup sûr évoluent bien plus rapidement que la plupart des créatures. Et pourtant les biologistes s'écharpent depuis des siècles sur leur appartenance à la catégorie des vivants, des inanimés ou entre les deux, dans une sorte de purgatoire. Gerald Joyce, un des scientifiques qui aida la Nasa à élaborer une définition de la vie, explique que le virus ne satisfait pas à la celle-ci, parce qu'il n'est pas "autonome", c'est-à-dire qu'ils ne peuvent évoluer que dans le contexte de la cellule qu'ils infectent.

    On peut dire la même chose de parasites bien plus gros où tout le monde s'accorde à dire qu'ils sont des êtres vivants. Les vers intestinaux assoiffés de sang, les plantes grimpantes qui sucent la sève des autres plantes, les champignons qui extrudent leurs ramures filandreuses à travers la carapace des araignées qu'ils ont tuées - tous ceux-là sont aussi dépendants de leur hôte pour se reproduire et évoluer que ne le sont les virus.

    Environ 10 ans après avoir travaillé dans le panel de la NASA, Mr Joyce élabora des expériences qui achevèrent de déconstruire la définition de la vie de l'agence. En laboratoire, lui et ses collègues amenèrent à l'existence deux molécules uniques d'ARN pouvant se répliquer l'un l'autre indéfiniment en suturant des séquences de nucléotides, leurs briques de construction. Quatre milliards d'années avant, dans la soupe primordiale terrestre*, de semblables RNA s'auto-répliquant ont pu spontanément** se former par le chaînage de nucléotides indépendants. En tant que briques de base du RNA, ils sont plus simples même que les virus, et, parce qu'ils peuvent se reproduire et évoluer, Mr Joyce admet qu'ils répondent eux aussi à la définition de la vie. Pourtant il hésite à dire qu'ils sont vivants.

    Pourquoi une telle ambivalence ? Pourquoi est-il aussi difficile pour les scientifiques de séparer clairement le vivant du non-vivant et se prononcer sur les virus équivoquement animés ? Parce qu'ils ont essayé de définir ce qui n'a avant tout jamais existé. Voici ma conclusion : "la Vie" est un concept, non une réalité.

    Pour mieux comprendre cet argument, il est utile de distinguer entre les modèles mentaux et les purs concepts. Parfois le cerveau créé une représentation d'une chose : la lumière se réfléchit sur un sapin puis dans nos yeux ; des molécules d'échappent en effluve de ses aiguilles et excitent des neurones dans notre nez ; le cerveau instantanément rapproche ces sensations de nos souvenirs pour créer un modèle mental de cet arbre. Parfois le cerveau développe un concept pur basé sur des observations - une façon utile de se représenter le monde. Notre notion idéalisée d'arbre est un pur concept. Il n'y a rien de tel que "l'arbre" en dehors de notre monde mental. Il y a plutôt des milliards de plantes individuelles que l'on a collectivement appelé "arbre". L'on pourrait penser que le botaniste a une définition précise et infaillible de l'arbre - eh bien non. Il est quelque fois franchement difficile de dire si une plante est un arbre ou un buisson, parce "arbre" et "buisson" ne sont pas des propriétés intrinsèques aux plantes ; ce sont des idées qu'on leur applique.

    De la même façon, "la vie" est une idée. Nous trouvons utile de penser que certaines choses sont vivantes, d'autres non animées, mais cette division n'existe que dans nos têtes.

    Définir la vie est non seulement futile, mais également inutile pour comprendre comment les choses vivantes*** fonctionnent. Toute matière observable est, à son niveau le plus fondamentale, un arrangement d'atomes et de leurs particules constituantes****. Ces associations se classent en complexité de la chose aussi simple que, disons, une molécule d'eau, à quelque chose d'extraordinairement compliqué comme une colonie de fourmis. Toutes les fonctions de la vie mise en avant - métabolisme, reproduction, évolution - sont en fait des processus qui apparaissent à divers niveaux de ce grand spectre de la matière. Il n'y a pas de seuil précis.

    Certaines choses que l'on considère comme inanimées sont capables de certains processus que nous voulons attribuer exclusivement à la vie. Et certaines choses que nous définissons comme vivantes peuvent très bien se passer de certains de ces processus. Et pourtant nous persistons à vouloir que toute matière naturellement se divise en deux catégories - vivante et non-vivante - et nous avons cherché en vain cette ligne de séparation.

     

    Il n'y en a pas. Nous devons accepter que le concept de vie parfois à une valeur pragmatique pour nos vues humaines particulières, mais cela ne reflète pas la réalité de l'univers en dehors de l'esprit.

    Notes :
    * La soupe primordiale est une théorie ; un scénario possible, non un fait avéré.
    ** Ce terme "spontanément" est le mot bazar des matérialistes ; tellement réfuté avec succès qu'on se demande d'où vient une telle complaisance. 
    *** utiliser un mot dont on veut prouver qu'il ne correspond à aucune réalité est intellectuellement troublant.
    ****  c'est en effet à partir de la particule que ça se corse ; la matière est-elle vraiment matérielle ?

  • Eν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος

    1 Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος.
    2 οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν.
    3 πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἕν. ὃ γέγονεν 
    4 ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων·

    ---

    1 In principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum.  
    2 Hoc erat in principio apud Deum. 
    3 Omnia per ipsum facta sunt, et sine ipso factum est nihil, quod factum est; 
    4 in ipso vita erat, et vita erat lux hominum.
    (Traduction Vulgate)

    ----

    1 Au commencement était le Logos et le Logos était auprès de Dieu et le Logos était Dieu. 
    2 Il était au commencement auprès de Dieu. 
    3 Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. 
    4 Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,
    (Traduction Bible de Jérusalem)

     

    Le logos, invention philosophique grecque, est la parole ordonnée, raisonnable - cf Héraclite, Platon, Aristote (L'homme est un animal doué de raison - Livre I "Politique") - qui trouve son élaboration la plus aboutie dans le stoïcisme. Le perroquet peut parler, mais son discours n'a aucun sens coco. L'homme parle et son discours sait être cohérent avec le réel, à condition de bonne volonté.
    Le prologue de saint Jean, avec le concept christianisé et revisité de Logos, est la fenêtre des évangiles sur la philosophie. Tous les Pères de l'Eglise apologètes eurent recours au Logos dans leurs discussions avec les païens, en particulier ceux qui reçurent une formation philosophiques avant de se convertir au Christianisme (Saint Justin de Naplouse, saint Clément d'Alexandrie, Origène etc.) : logos sera le mot-crochet entre la philosophie païenne et la révélation chrétienne, la foi et la raison.

    Evidemment le contenu du Logos chrétien diffère en bien des points du Logos des philosophes. Il est le principe créateur, non un simple principe organisateur. Et surtout il est Dieu, il est une personne, et  il aime les hommes.
    La philosophie fut purifiée par le Logos chrétien, comme la Tohra fut purifiée par les nouveaux commandements du  Christ. Une révolution (c-à-d retour au point de départ) eut cependant lieu pendant la fameuse époque dite des Lumières, avec le retour en force du dieu des philosophes, qui se voulait débarrassé de toute forme de révélation. Rationaliste, impersonnel, simple outil métaphysique, ce petit dieu inconsolable fut balayé comme fétus, la conséquence lointaine et logique du dieu des philosophes étant l'athéisme. L'homme-individu, comme Laplace et ses hypothèses, n'a pas besoin d'un tel dieu. Nietzesche a raison, et le logos a tort.

    Mais Nietzsche est mort, et les philosophes aussi ; seul le Logos demeure.

  • Beauté allons voir

    "Pourquoi décrire aussi sa beauté ?

    C'est une honte qu'une beauté flétrie par l'outrage.

    Garde-toi, ô homme, d'user de la beauté en despote,

    et d'outrager la jeunesse dans sa fleur ;

    Garde la pure, pour qu'elle soit belle !

    Sois le roi de la beauté, et non pas son despote ;

    qu'elle demeure libre ;

    Je reconnaîtrai la beauté en toi, quand tu auras gardé pure son image ;

    J'adorerai la beauté quand il s'agira de celle qui est le véritable archétype des belles choses."

     

    Clément d'Alexandrie, "Le Protreptique", Chp IV.

  • Parole du jour

    On ne se lassera jamais de lire la rubrique "saint du jour" par Defente Génolini dans directmatin (groupe Bolloré). Ce qui n'est pas obligatoirement vrai de leur rubrique Blue Car-AutoLib-voiture électrique (groupe Bolloré idem).

    Ainsi la citation suivante :
    "Je vous attaque par la parole ; non par les armes ou par la force mais par la raison, non par la haine mais par l'amour." (Pierre le Vénérable 1092 - 1156)

    Qui en dit autant de nos jours ? Plus personne n'oserait parier sur la raison, on lui rirait au nez.

  • L'impératif

    Velazquezs-MandM.jpg

     

    On peut résumer la philosophie morale de Kant au fameux impératif catégorique : « Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d’une législation universelle », assez proche en définitive de la règle d'or, avec ceci de notable que chez Kant elle est formulée de façon positive : "agit !" - et non pas "ne fait pas", ce qui a autrement plus de conséquences : avec la formule de Kant, il est impossible de passer comme un grand-prêtre à côté d'un mourant en détournant les yeux.

    Néanmoins : l'impératif de Kant, très raisonnable, n'est pas l'éthique chrétienne. Exemple dans Luc X, 37 : 

    "Comme ils [Jésus + disciples] faisaient route, il [Jésus] entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison.  Celle-ci avait une soeur appelée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.  Marthe, elle, était absorbée par les multiples soins du service. Intervenant, elle dit : "Seigneur, cela ne te fait rien que ma soeur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m'aider."  Mais le Seigneur lui répondit : "Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule même. C'est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée." 

    Marthe, c'est l'impératif catégorique de Kant : si tout le monde faisait comme Marie, on finirait par crever de faim. Mais, précisément, tout le monde  ne fait pas comme Marie ; et néanmoins elle a la meilleure part. Jésus dit en terme Kantien : "agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe du commandement de l'amour pour Dieu."

    Le tableau de Velazquez, "Christ dans la maison de Marthe et Marie", est déroutant, comme la parole de Jésus. En premier lieu dans le mélange des genres : nature morte au premier plan à droite, scène de vie quotidienne au premier plan à gauche, et thème sacré rejeté à l'arrière plan à droite. Le sacré relégué à l'arrière plan, mélangé à du profane, à l'époque de l'Espagne très chrétienne, voilà qui n'est pas franchement dans l'esprit du concile de Trente (1545).
    Ensuite l'espace physique de la pièce ou se joue la scène est assez "plat", sans perspective : les deux personnages qui occupent la moitié gauche, vus de trois quart, sont presque plaqués contre le mur. Cette ambiance confinée est alourdie par les attitudes des deux femmes : la plus vieilles à gauche semble faire des reproches à la jeune cuisinière contrainte au regard désespéré. Visiblement faire la cuisine n'est pas son truc. La nature morte quant à elle, sur la moitié gauche, occupe une toute petite portion de la table.
    La perspective en réalité se trouve dans la mise en abyme de la scène, par le tableau représentant le passage de Luc X, 37, Jésus chez Marthe et Marie. Le tableau, au dessus de la nature morte, est comme une fenêtre ouvrant la cuisine sur une autre salle ; et les personnages étant nettement plus réduits, tout cela créé une sorte de fausse perspective ; l'atmosphère irrespirable de la pièce est tout entier oxygéné par ce petit tableau jeté dans le coin droit.
    Notons enfin, subversion ultime, comment le sacré est rejeté à l'arrière plan de la nature, tandis qu'on observe exactement l'inverse dans les tableau de la renaissance italienne, par ex chez Vinci (cf La Cène).
    Les trois personnages du thème religieux illustrent parfaitement le passage de Luc. Jésus assis en chaire enseigne Marie, assise à ses pieds, dans la position du maître envers ses disciples. Marthe interrompt la leçon, pointant un doigt accusateurs sur Marie : "Maître, Marie ne fiche rien, l'impératif catégorique de Kant lui ordonne pourtant de venir m'aider à préparer les tomates farcies de ce soir." Le geste de refus de Jésus avec la main est plein d'autorité : "Kant est un âne et son impératif lèse Dieu et l'homme. S'il fallait en lapider un pour blasphème, ce serait lui."
    La composition des personnages ne laissent guère de doutes. Marthe renvoie directement à la vieille rabat-joie du tableau : foulard sur la tête, geste de reproche : "tu seras cuisinière ma fille ; tes prières ne feront pas le déjeuner". Les deux se font face comme dans un jeu de miroir. En revanche il n'y a pas vraiment de correspondance entre la plus jeune et Marie. Il n'y a pas Jésus, personnage central, pour renvoyer la vieille dans ses 25 mètres.

    Voilà la vraie subversion de l'éthique chrétienne. Si tout le monde suivait l'enseignement de Jésus, l'humanité s'effondrerait. Cela n'a pas échappé aux polémistes anti-chrétiens du premier siècle ; Tacite, dans ses Annales  : "Haud perinde in crimine incendii quani odio generis humani convicti sunt" (Lib. XV, c. 44) - "Ils furent condamnés non pas tant pour l'incendie criminel, mais comme ennemi du genre humain." Voir aussi Celse, reprochant aux chrétiens de fuir la vie publique : Livre VIII, chp 2 : "C'est là pour lui [Celse] un cri de révolte de gens qui se retranchent en eux-mêmes et rompent avec le reste du genre humain." (Origène, Contre Celse).

    Les religieux et les religieuses sont un signe de contradiction envers Kant et les philosophes : si tout le monde suivait leur exemple, l'humanité n'y survivrait pas. Il n'empêche qu'ils ont la meilleure part, et personne pas même Kant ne leur enlèvera.
    Néanmoins signe de contradiction ne veut pas dire opposition. Jésus dit : "la meilleure part", ce qui ne signifie pas que l'autre est la plus mauvaise. Ici il n'y a pas mieux que Chesterton, le maître du paradoxe, pour exprimer tout ce génie du christianisme qui n'est pas dans la conciliation des contraires, mais en les assumant tous en même temps : célibat et mariage, jeunesse et vieillesse, richesse et pauvreté, humilité et gloire, mort et vie, haine et amour, homme et Dieu. Une hérésie est, stricto-sensu, une doctrine qui choisit l'un et rejette l'autre, précipitant la ruine de l'homme. (Notons en revanche que l'Eglise n'assume pas la corruption, le néant, autrement dit le péché. )