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Si on ne peut pas tuer la maladie, tuons donc le malade.
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Si on ne peut pas tuer la maladie, tuons donc le malade.
Le syndrome Diafoirus sévit de préférence chez les idéologues. Le péché originel d'une idéologie est qu'elle prend la partie pour le tout, quel que soit son champs d'action. Donc, à mesure que l'idéologie entre dans son application concrète, une tension se créé entre le réel d'une part, et la représentation que se fait l'idéologie de ce réel de l'autre. Au bout du compte, la tension est trop forte et l'idéologie vole en éclat, car elle ne dispose plus de suffisamment d'énergie pour se maintenir dans son irréalité. La vérité se suffit à elle-même et subsiste sans dépense d'énergie ; le mensonge demande toujours plus de dépense d'énergie pour compenser une entropie toujours plus élevée. Ce principe thermo-dynamique du mensonge (contre-façon du réel) est bien connu, nous ne nous y attarderons pas.
L'idéologie conduit donc inévitablement à une catastrophe, d'autant plus rapidement et intensément qu'elle s'écarte de la juste anthropologie. Cette catastrophe est d'autre part accélérée par la grâce du psychisme humain, ce qu'on appelle le syndrome Diafoirus : lorsque l'idéologue prend conscience que sa construction disfonctionne et que le patient, à force de ses purges, se précipite de toute évidence vers un destin funeste, celui-ci ne saura prescrire qu'une dose toujours élevée de ses purges idéologiques, accélérant ainsi le processus de décomposition. Il renoue avec cette grande époque de la médecine plus dangereuse, fatale et finalement complice que la maladie elle-même. Le syndrome Diafoirus se définit donc comme la prescription obstinée et exponentielle d'un funeste remède, par la croyance que le mal vient d'une insuffisance de ce remède.
L'on voit déjà, la débâcle de la crise des subprimes à peine passée, les Diafoirus d'un certain libéralisme poser leur remède : le mal étant la régulation, il faut déréguler ; et puisque les marchés sont déjà largement purgés dérégulés, le mal ne peut venir que du reliquat de régulation. Purgeons, purgeons, le risque est trop grand que le patient ne guérisse un jour.
Moralité : vous avez aimé la crise des subprimes, vous aimerez celle du trading algorithmique.
Peut-on dire que les Lumières, au moins en pays majoritairement catholiques, sont les filles naturelles, c'est-à-dire nécessaires (au sens des causes secondes) mais point du tout programmées du concile de Trente ? Quelques exemples très édifiants (liste ouverte) :
- Descartes : entre à onze ans au collège jésuite de la Flèche.
- Montesqieu : entre à onze ans chez les oratoriens de Juilly.
- Camille Desmoulins entre comme boursier au lycée Louis-le-Grand, tenu par les Jésuites.
- Jean-Étienne-Marie Portalis (l'un des rédacteurs du Code civil), étudia chez les oratoriens de Toulon puis de Marseille.
- Pierre Bayle : A vingt-deux ans, entre à l’université des jésuites de Toulouse.
- Voltaire : entre à dix ans au collège Louis-le-Grand.
- Robespierre, Fouché, Daunou, Massillon, Malebranche : élèves des oratoriens.
- Diderot : élève au collège Jésuite de Langres.
- Cesare Beccaria : entre à neuf ans au collège Jésuite de Parme (très mauvais souvenir selon ses dires ; son camarade et ami Pietro Verri n'en disant que du bien...)
Voici ce qu'écrivit Voltaire, dans un répit de bonne foi :
« J'ai été élevé pendant sept ans chez des hommes qui se donnent des peines gratuites et infatigables à former l'esprit et les mœurs de la jeunesse. Depuis quand veut-on que l'on soit sans reconnaissance pour ses maîtres ? Quoi! il sera dans la nature de l'homme de revoir avec plaisir une maison où l'on est né, le village où l'on a été nourri par une femme mercenaire, et il ne serait pas dans notre cœur d'aimer ceux qui ont pris un soin généreux de nos premières années ? Si des Jésuites ont un procès au Malabar avec un capucin, pour des choses dont je n'ai point connaissance, que m'importe ? Est-ce une raison pour moi d'être ingrat envers ceux qui m'ont inspiré le goût des belles-lettres, et des sentiments qui feront jusqu'au tombeau la consolation de ma vie ? Rien n'effacera dans mon cœur la mémoire du père Porée, qui est également cher à tous ceux qui ont étudié sous lui. Jamais homme ne rendit l'étude et la vertu plus aimables. Les heures de ses leçons étaient pour nous des heures délicieuses ; et j'aurais voulu qu'il eût été établi dans Paris, comme dans Athènes, qu'on pût assister à de telles leçons; je serais revenu souvent les entendre. J'ai eu le bonheur d'être formé par plus d'un Jésuite du caractère du père Porée, et je sais qu'il a des successeurs dignes de lui. Enfin, pendant les sept années que j'ai vécu dans leur maison, qu'ai-je vu chez eux? La vie la plus laborieuse, la plus frugale, la plus réglée ; toutes leurs heures partagées entre les soins qu'ils nous donnaient et les exercices de leur profession austère. J'en atteste des milliers d'hommes élevés par eux comme moi; il n'y en aura pas un seul qui puisse me démentir... » Lettre au père de Latour; à Paris, le 7 février 1746.
L'un des objectifs du concile de Trente fut de combattre l'ignorance à la fois du clergé et des fidèles (la religion chrétienne est une religion savante, on n'insistera jamais assez sur ce point : l'ignorance conduit directement à sa déliquescence). Dans cet "écosystème tridentin" se sont développées des congrégations commes la Compagnie de Jésus, fondé par Ignace de Loyola et approuvé en 1540, la Congrégation de l'Oratoire, fondé par Philippe Neri et approuvé en 1575, ou encore les Frères des Ecoles chrétiennes, fondé par Jean-Baptiste de la Salle en 1685.
Dans les années 1740, les Jésuites dirigent plus de 650 collèges en Europe, ont la charge de 24 universités et de plus de 200 séminaires et maisons d'étude.
Quant aux Oratoriens, il existait en France à la veille de la Révolution 128 établissements, accueillant 35 700 élèves.
Voilà donc un exemple de cette cruelle ironie de l'Histoire : l'Eglise instruisit ceux-là même qui l'outragèrent. Finalement bonne fille, je ne crois pas qu'elle s'en repentît un seul jour.
Si l'on veut être juste, il nous faut saluer l'écho rendu par la presse sur la situation souvent catastrophique des minorités chrétiennes en terre d'Islam. Editoriaux, articles, reportages, jamais il n'aura autant été question de liberté de conscience et religieuse - et l'on retrouve pour une fois l'idée qu'il existe des principes universels supérieurs aux coutumes, traditions et cultures de tel ou tel peuple. Peut-être le signe d'une prise de conscience des conséquences néfastes du relativisme.
Ainsi ce reportage de la BBC sur la situation et la vie des Coptes. Média décidément étrange et schizophrène, capable du pire comme du meilleur.
Une bulle spéculative nait lorsque son objet n'est plus alimenté que par lui-même, se coupant par là de toute attache à la réalité : "Once trade trade on itself, it becomes entirely abstracted from the real economy" *.
Il en va de même avec le plus formidable attrape-couillon mis en scène par le matérialisme consumériste : la très fameuse "magie" de Noël. Voilà sans doute le plus grand escamotage dont le Christianisme est actuellement témoin. Il s'agit, très simplement, dans le désert spirituel nécessaire à la bonne marche des affaires, d'escamoter un mystère par de la magie. Et là où le mystère vécu suffit à combler l'homme, la magie quant à elle ne sait que prévenir le manque ontologique par l'artifice d'une possession matérielle. Ceci est excellent pour le business, mais ne donne que l'apparence de combler.
Le troupeau donne bien volontier dans le panneau, par une sorte de processus auto-persuasif : le cerveau et la volonté ramollis par le discours de l'individu-roi, du culte de la gloutonnerie et de la flatterie des sens, l'on est que trop heureux d'écouter et de se persuader de grands discours : "vous avez besoin de spirituel, pas de souci, on vous le vend en grande surface". Le marché dicte alors : "il faut la magie de Noël" ; le balourd obtempère. On l'illusionne, et il se laisse illusionner, de façon perfide, par le plus innocent.
Car le marché rebaptise ainsi Noël "fête des enfants". L'enfant est en effet plus que réceptif à la "magie" de Noël, grossière tringlerie de pompe à fric. Celui-ci s'illusionne en premier, les yeux écarquillés devant ce qu'il ne voit pas être une mesquine poudre aux yeux. Cette illusion cautionne en retour, vis-à-vis des parents écervelés, la réalité de la magie de Noël - et voici les parents contaminés qui eux-même s'illusionnent à propos de l'illusion de leurs enfants, et de la machine à illusion elle-même. D'autant qu'ils sont persuadés pouvoir acheter la joie de leur enfant au supermarché : une guirlande de bonheur qui scintille dans les yeux des chérubins, on est prêt à mettre un paquet de pognon pour ça. Même si ça ne dure qu'un temps.
Voilà comment se crée cette bulle des illusions, où l'illusion vorace finit par s'alimenter d'elle-même.
Si on récapitule :
- 1) L'homme a un besoin ontologique spirituel.
- 2) Le marché ne sait que vendre par flatterie et tentation du matériel ou du sensoriel : il va donc vendre de la magie.
- 3) Il persuade l'homme qu'il est plus avantageux et facile de croire en la magie qu'au mystère, et qu'il est à même de répondre à son besoin. En échange d'une modique somme.
- 4) Dans ce cadre le message est martelé que Noël est la fête des enfants - par ailleurs incapables de cerner le réel de l'irréel. Ils sont de fait les premiers à se persuader de la mise en scène de cette piteuse magie.
- 5) Les parents habitués à n'être plus que consommateurs adhèrent à ce projet et s'illusionnent par contamination, enchantés des effets de l'illusion ainsi produite sur leurs enfants. Ils deviennent agent gracieux de la mise en scène, et clients précieux de la vaste kermesse.
- 6) Proies ferrées : les parents n'ont plus qu'une crainte : que l'illusion de son rejeton s'évanouisse, et par entraînement la leur propre. Les deux illusions se soutiennent donc par solidarité et s'alimentent d'elles-mêmes par gloutonnerie.
Cette structure est valable pour tous les mensonges.
Doit-on rappeler que le Christ est né, à vécu, et est mort pour l'humanité - gratuitement ? Que certains chrétiens ne voient aucun inconvénient à la commercialisation de la fête de la naissance du Christ, voilà la seule vraie magie dans cette histoire.
Note :
* Phillip Blond, Red Tory p46