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Aius Locutius - Page 18

  • Tiens-toi bien

     

    angelus-millet.jpg Ci-dessous un extrait du capitulaire de Charlemagne Admonitio Generalis (789), chp71 :

    « Nous avons trouvé bon également de recommander à votre vénérabilité de veiller à ce que, dans vos paroisses, l’Eglise de Dieu ait son culte, et que les autels soient vénérés en même temps suivant leur destination ; et que la maison de Dieu et les saints autels ne soient pas accessibles aux chiens et que les vases consacrés à Dieu soient ramassés avec une grande ferveur par ceux qui sont dignes ou qui servent dignement; et que les affaires profanes et les bavardages n’aient pas lieu dans les églises, car la maison de Dieu doit être une maison de prière, non une caverne de voleurs; et que ceux qui viennent assister à la messe aient leur esprit tourné vers Dieu et ne partent pas avant que le prêtre ait donné la bénédiction. »

    "et non sit domus Dei et altaria sacrata pervia canibus (...) et ut secularia negotia vel vaniloquia in ecclesiis non agantur, qui domus Dei domus orationis debet esse, non spelunca latronum; et ut intentos habeant animos ad Deum quando veniunt ad missarum sollempnia, et ut non exeant ante completionem benedictionis sacerdotalis."

    Nihil novis sub sole... Si je vous disais que pas plus tard qu'il y a deux semaines, j'ai vu une dame assister à la messe avec son petit chienchien dans son sac à main, me croirait-on ? A force de comparer l'Arche de Noé à l'Eglise, il fallait s'attendre à la ménagerie (Augustin d’Hippone, La Cité de Dieu, XV, 26 ; Grégoire d’Elvire PLS 516-518 etc.).

  • Schizo

    Dépêche AFP Mis à jour le 18/11/2014 à 15:51 Publié le 18/11/2014 à 15:49

    Première opération sur un foetus en France

    Une opération sur un foetus pour réparer la malformation congénitale appelée "spina bifida", a été réalisée pour la première fois en France, ont indiqué mardi des spécialistes du groupe hospitalier public parisien Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

    L'intervention d'une durée de 2 heures a eu lieu sous anesthésie générale en juillet dernier au 5e mois de grossesse. La maman a accouché par césarienne au 8e mois le 9 novembre. "Le bébé et sa mère vont bien", a indiqué le Pr Jean-Marie Jouannic de l'hôpital parisien Armand Trousseau.

    ...

    Le spina bifida est la malformation la plus fréquente du système nerveux central. Elle concerne en moyenne une grossesse sur 1000. Dans plus de 90% des cas, elle est diagnostiquée avant la naissance par échographie.

    Quelque 800 grossesses sont ainsi concernées chaque année en France. Si la plupart des parents optent pour l'interruption de grossesse (IMG), on estime qu'une quarantaine d'enfants naissent chaque année avec cette malformation, relève le chirurgien.

     

    Questions : Quelque chose peut-elle tantôt une personne et tantôt une non-personne  ? Un foetus est-il une personne ? S'il l'est, l'IVG/IMG est-elle légitime ? S'il ne l'est pas, cette opération est-elle légitime ? C'est-à-dire, est-il moralement acceptable que les coûts de l'opération sur une non-personne soit prise en charge par la société ?
    Pathétique de voir ces médecins s'enthousiasmer, à juste titre, d'avoir sauvé ou presque un être, tandis que leurs collègues ont la pratique inverse dans le service d'à côté. Où est la raison dans ce foutoir éthique ? Cela démontre en réalité que l'IVG est un acte intrinsèquement mauvais, puisque conduisant à ces aberrations. En bref nous sommons le législateur de s'expliquer devant les contradictions que leur loi a engendré.

  • Le marketing du genre

    Tim Cook a un problème : il est patron d'Apple, boîte qui n'a survécu que grâce au charisme de son fondateur-gourou, Steve Jobs - un pro du design.

    Problème : Steve Jobs est mort, Tim Cook n'a aucun charisme. Comment redresser l'équation ? C'est très simple : Tim Cook fait son "coming out", et immédiatement lui, et par répercussion Apple, re-deviennent cool, notion marketing fondamentale de ce siècle. Ayant donc par là obligatoirement le nihil obstat et l'imprimatur de tous les mass-médias, l'opération enfumage et déplumage de gogos peut continuer.

    Toute ressemblance avec une pièce de Francis Veber n'est pas fortuite ; et même est très pertinente.

  • Le second brigandage

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     Rarement un document officiel de l'Eglise - même si celui dont on parle n'a pas d'autorité magistérielle - n'aura été aussi bâclé et tendancieux que ce compte rendu (ou relatio) intermédiaire du synode sur la famille, au point qu'on n'hésitera pas à parler de "brigandage" : le cardinal Pell parle des trois quarts des Pères du synode ayant des réserves à formuler sur ce texte.

    Dans le rôle donc d'Eutychès, "vieillard ignorant, imprudent et obstiné" (selon les mots même du pape saint Léon le Grand, in "Tome à Flavien"), l'octogénaire cardinal Kasper adepte du grand chambardement.

    Et donc, reprenant la formule de saint Léon lui-même, nous osons dire : « Ce ne fut pas un jugement, mais un brigandage (latrocinium) ». Reste à savoir qui prendra le rôle de saint Léon dans cette histoire.

     

    Voir aussi la réaction du cardinal Burke, identique à celle du cardinal Pell.

  • Jésuitismes

    Le dernier rapport du Synode sur la famille comporte certaines formulations qui laissent perplexe.

    - Par exemple, le paragraphe 14 comporte le fameux passage de l'Evangile de Matthieu sur le mariage et le divorce (Mt 19,8 - cf aussi Mc 10,1)) ; voici pour rappel le passage complet - en rouge le passage cité.

    Des Pharisiens s'approchèrent de lui et lui dirent, pour le mettre à l'épreuve : " Est-il permis de répudier sa femme pour n'importe quel motif ? "
    Il répondit : " N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès l'origine, les fit homme et femme,
    et qu'il a dit : Ainsi donc l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair ?
    Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer. " -
    " Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie ? " -
    " C'est, leur dit-il, en raison de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais dès l'origine il n'en fut pas ainsi.
    Or je vous le dis : quiconque répudie sa femme - pas pour " prostitution " - et en épouse une autre, commet un adultère. "

    Curieux, n'est-il pas, d'avoir omis la finale ? Il est vrai que, tout comme des Pères synodaux, certains apôtres s'en offusquèrent : 
    "Si telle est la condition de l'homme envers la femme, il n'est pas expédient de se marier. "
    Quelques uns s'obstinent donc, à cause de la mollesse de leur cœur, à ne pas comprendre le langage de Jésus...

    - Autre exemple, le flou artistique du paragraphe 17 qui établit des liens entre le concept de "gradualité du plan salvifique divin", des situations d'échec dans le mariage, et des autres formes "de réalités nuptiales".

    Il semble qu'ici le synode soit en plein travail de compromis Troetschien, où par le moyen d'une casuistique particulièrement fumeuse, on tenterait de mettre dans le même sac l'échec d'un mariage chrétien comme une variante des ces autres réalités nuptiales, qui seraient autant de "semina Verbi" :

    §20 "Un discernement spirituel étant donc nécessaire en ce qui concerne les cohabitations et les mariages civils ainsi que pour ce qui est des divorcés « remariés », il appartient à l'Église de reconnaître ces semina Verbi répandus hors des frontières visibles et sacramentelles. "

    Et hop ! Technique du nid de coucou, et procédé parlementaire bien connu qui vise à glisser une disposition ou un amendement dans un projet de loi qui n'absolument rien à voir. La situation des divorcés -remariés n'a rien à voir avec les situation de mariage civil ou de simple cohabitation ; il y a pour le coup ici un amalgame des plus malhonnêtes.

    Rappelons tout de même que ce concept de "gradualité", à savoir qu'une personne découvre graduellement ce qu'un commandement ou loi possède de perfection, mentionnée par Jean-Paul II dans l'exhortation Familias Consortio, §34 notamment, possède un sérieux avertissement :
    "C'est pourquoi ce qu'on appelle la "loi de gradualité" ou voie graduelle ne peut s'identifier à la "gradualité de la loi", comme s'il y avait, dans la loi divine, des degrés et des formes de préceptes différents selon les personnes et les situations diverses."
    Il nous semble que la parole du Christ en Mt 19 rappelle sans ambiguïté cette loi divine. Et il nous semble que ce rapport est ici également très éloquent par ses silences.

    - Le §48 possède une perle magnifique : "Suggérer de se limiter uniquement à la “communion spirituelle” pour un nombre non négligeable de Pères synodaux pose des questions." On relève avec admiration cette litote du "nombre non négligeable" ! Sérieusement, à partir de combien un nombre devient non-négligeable ?

    Conclusion :

    Mise à part ces réserves qui traduisent un <euphémisme>embarras</euphémisme> très réel du synode, (cf la prise très nette de distance de certains Pères du Synode vis-à-vis de ce document, qui n'hésitent pas à le qualifier de biaisé) et à mon avis théologiquement insurmontable sans graves conséquences pour l'unité de l'Eglise, son magistère et son autorité, saluons dans le principe la volonté de rénover profondément la pastorale du mariage.