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Aius Locutius - Page 23

  • Eν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος

    1 Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος.
    2 οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν.
    3 πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἕν. ὃ γέγονεν 
    4 ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων·

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    1 In principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum.  
    2 Hoc erat in principio apud Deum. 
    3 Omnia per ipsum facta sunt, et sine ipso factum est nihil, quod factum est; 
    4 in ipso vita erat, et vita erat lux hominum.
    (Traduction Vulgate)

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    1 Au commencement était le Logos et le Logos était auprès de Dieu et le Logos était Dieu. 
    2 Il était au commencement auprès de Dieu. 
    3 Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. 
    4 Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,
    (Traduction Bible de Jérusalem)

     

    Le logos, invention philosophique grecque, est la parole ordonnée, raisonnable - cf Héraclite, Platon, Aristote (L'homme est un animal doué de raison - Livre I "Politique") - qui trouve son élaboration la plus aboutie dans le stoïcisme. Le perroquet peut parler, mais son discours n'a aucun sens coco. L'homme parle et son discours sait être cohérent avec le réel, à condition de bonne volonté.
    Le prologue de saint Jean, avec le concept christianisé et revisité de Logos, est la fenêtre des évangiles sur la philosophie. Tous les Pères de l'Eglise apologètes eurent recours au Logos dans leurs discussions avec les païens, en particulier ceux qui reçurent une formation philosophiques avant de se convertir au Christianisme (Saint Justin de Naplouse, saint Clément d'Alexandrie, Origène etc.) : logos sera le mot-crochet entre la philosophie païenne et la révélation chrétienne, la foi et la raison.

    Evidemment le contenu du Logos chrétien diffère en bien des points du Logos des philosophes. Il est le principe créateur, non un simple principe organisateur. Et surtout il est Dieu, il est une personne, et  il aime les hommes.
    La philosophie fut purifiée par le Logos chrétien, comme la Tohra fut purifiée par les nouveaux commandements du  Christ. Une révolution (c-à-d retour au point de départ) eut cependant lieu pendant la fameuse époque dite des Lumières, avec le retour en force du dieu des philosophes, qui se voulait débarrassé de toute forme de révélation. Rationaliste, impersonnel, simple outil métaphysique, ce petit dieu inconsolable fut balayé comme fétus, la conséquence lointaine et logique du dieu des philosophes étant l'athéisme. L'homme-individu, comme Laplace et ses hypothèses, n'a pas besoin d'un tel dieu. Nietzesche a raison, et le logos a tort.

    Mais Nietzsche est mort, et les philosophes aussi ; seul le Logos demeure.

  • Beauté allons voir

    "Pourquoi décrire aussi sa beauté ?

    C'est une honte qu'une beauté flétrie par l'outrage.

    Garde-toi, ô homme, d'user de la beauté en despote,

    et d'outrager la jeunesse dans sa fleur ;

    Garde la pure, pour qu'elle soit belle !

    Sois le roi de la beauté, et non pas son despote ;

    qu'elle demeure libre ;

    Je reconnaîtrai la beauté en toi, quand tu auras gardé pure son image ;

    J'adorerai la beauté quand il s'agira de celle qui est le véritable archétype des belles choses."

     

    Clément d'Alexandrie, "Le Protreptique", Chp IV.

  • Yuk yuk

    From Le Figaro en ligne, date du 29/01/2014

    "Il faut changer de paradigme, proposer une nouvelle forme d'action publique, pour produire des “possibles” à l'intersection des valeurs de la République et du respect des gens eux-mêmes et de leurs capacités à coproduire de l'action publique." («Refonder la politique d'intégration», 2013)

     

    «La présente proposition de loi a pour objet d'ouvrir l'assistance médicale à la procréation à tous les couples infertiles, qu'il s'agisse d'une infertilité médicale ou “sociale”.» (Proposition de loi déposée au Sénat par cinq sénateurs socialistes le 19 juillet 2013)

    «La collaboratrice libérale en état de grossesse médicalement constatée a le droit de suspendre sa collaboration» (Projet de loi pour l'égalité entre les hommes et les femmes, septembre 2013)

  • Moi,

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    'Moi, président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit exemplaire à chaque instant'.

  • ¡ Viva la Revolución ?

    revolution_culturelle.jpg Extrait du "DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS ECCLÉSIAL DU DIOCÈSE DE ROME"
    Salle Paul VI, Lundi 17 juin 2013

     "Le baptême, ce passage de « sous la Loi » à « sous la grâce », est une révolution. Il y a eu beaucoup de révolutionnaires dans l’histoire, beaucoup. Mais personne n’a eu la force de cette révolution que nous a apportée Jésus : une révolution pour transformer l’histoire, une révolution qui change en profondeur le cœur de l’homme. Les révolutions de l’histoire ont changé les systèmes politiques, économiques, mais aucune d’elles a véritablement modifié le cœur de l’homme. La vraie révolution, celle qui transforme radicalement la vie, c’est Jésus Christ qui l’a accomplie à travers sa Résurrection. Et Benoît XVI disait de cette révolution qu’elle est « la plus grande mutation de l’histoire de l’humanité ». Mais pensons à cela : c’est la plus grande mutation de l’histoire de l’humanité, c’est une véritable révolution et nous sommes les hommes et les femmes révolutionnaires de cette révolution, parce que nous marchons sur ce chemin de la plus grande mutation de l’histoire de l’humanité. Si un chrétien n’est pas révolutionnaire, à notre époque, ce n’est pas un chrétien ! Il doit être révolutionnaire pour la grâce ! C’est précisément la grâce que le Père nous donne à travers Jésus Christ crucifié, mort et ressuscité qui fait de nous des révolutionnaires parce que — et je cite à nouveau Benoît XVI — « c’est la plus grande mutation de l’histoire de l’humanité »."

    Il est sans doute utile de rappeler la signification originel du terme "révolution" (TLFI) :

    RÉVOLUTION, subst. fém.

    I.  Mouvement en courbe fermée autour d'un axe ou d'un point, réel ou fictif, dont le point de retour coïncide avec le point de départ. 

    On voit donc bien ici qu'il n'y a pas de terme plus incorrect pour définir le christianisme, et que son emploi est pour le moins ambiguë et maladroit (même si tout le monde aura compris l'esprit du discours du pape).
    Jésus-Christ n'a fait aucune révolution. Il n'a pas renversé le pouvoir romain en place ; il n'a pas même eu l'once d'un iota de pensée de changer l'ordre politico-social établi (pas d'appel aux esclaves à  se révolter par ex.). Il n'est pas revenu à quelconque point départ ; au contraire, il a fait toute chose nouvelle (Apo 21,5). On ne trouve ce mot de révolution nulle part dans les Évangiles ou dans la Tradition. On parle d'accomplissement, de conversion, d'homme nouveau, mais sûrement pas de révolution ou de retour à un point de départ. Ainsi, il ne s'agit pas pour le Christ de seulement restaurer la Création à son état initial d'avant le péché de l'homme ; il s'agit de la rendre encore plus parfaite avec la coopération de l'homme régénéré par le baptême.

    Que dit le Christ exactement ?
    "Vous êtes le sel de la terre
    et
    "Vous êtes la lumière du monde (Mt 5,13)

    Le sel ne change pas les aliments. Il se fond dans l'aliment pour bonifier. De même peu importe  le système politique en place - la mission des chrétiens reste la même : rendre meilleur. Non pas changer le système, ce dont ils n'ont cure car leur espérance n'est pas de ce monde, mais rendre meilleur.
    D'autre part, si le sel ne se montre pas de façon tonitruante dans un aliment, la mission du chrétien est néanmoins de témoigner. Il s'agit donc d'être visible, mais sans tapage.
    Prenons l'épître à Diognète (Alexandrie, vers 200) : 
    "Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les vêtements (...) ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle." Voilà. Sel et lumière : ni plus, ni moins. Le christianisme exclut tout messianisme politique - il le laisse à l'islam et son prophète et autres illuminés. 

    Le chrétien n’idolâtre aucun système politique, car il sait parfaitement que ceux-ci passeront, mais que la croix reste.

     Le christianisme n'est pas un mouvement révolutionnaire, mais un chemin de croix - c'est à dire à la fois plan horizontal avec le mouvement en arrière de conversion pour mieux s'engager de l'avant en mission, et plan vertical qui considère à la fois le Verbe fait chair, et l'exaltation de cette même chair.

    Donc : 

    1° une révolution n'est pas une transformation ou une mutation, mais un retour au point départ. Ainsi la révolution française n'a guère substitué qu'un despote à un autre, et la révolution russe un Tsar rouge à un tsar blanc.
    2° le chrétien n'est donc sûrement pas révolutionnaire ; il est convertissionaire ; il sait qu'il n'a pas besoin de changer le monde ; il suffit pour cela qu'il se change lui-même, puis qu'il témoigne. L'intendance suivra.
    3° le baptême n'est pas une révolution ; c'est un passage nécessaire en forme de mort d'un point A vers un point B. C'est un passage de "sous à loi" à "sous la loi de la grâce". Comme d'habitude dans le christianisme, il s'agit de tenir le paradoxe sous peine de tomber dans l'hérésie.
    4° La révolution n'est en fait qu'un vain mot pour masquer un conservatisme des plus stricts et des plus bigots.