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  • De la réalité de la réalité

    La réalité est ce qui est. Elle s'englobe dans la vérité, qui est ce qui est, et ce qui fut.
    Une chose est premièrement par elle-même : elle existe. Elle est pour l'autre, dans un premier temps, contingentement,  phénomène. Il convient donc de distinguer l'existence de la conscience, et de ne pas amalgamer les deux : ce n'est pas parce que 99,9999999% de la planète n'a pas conscience que je suis, qu'objectivement je ne suis pas. Ce n'est pas parce que je n'ai pas conscience des autres qu'ils n'existent pas.

    Je suis donc, et je sais que je suis. Inutile de refaire une démonstration cent fois refaites depuis plus de 1600 ans. Ma réalité est certaine. La réalité de l'autre est en revanche très improbable.

    1) Nous ressentons au présent uniquement. Nous pouvons pressentir, ou nous souvenir que nous avons ressenti, mais alors cela n'a plus de réalité dans l'autre. Le problème est la réalité effective, mesurable et quantifiable du présent :
    - du moment que nous avons ressenti, le phénomène à l'origine de la perception est déjà passée et n'est plus, le temps que le phénomène parvienne à la consience. Nous ressentons au présent ce qui est déjà dans le domaine du passé.
    - ce présent, qui peut le saisir et dire : le présent, c'est ça ? Du moment que je pense le présent il n'est plus, mais il est autre. Le présent est cet instant, pellicule infinitésimale entre deux glacis massifs que sont le passé (rétrospection) et le futur (projection). Instant insaissable et inquantifiable, nous est-il seulement possible de toucher le présent ? Si nous ne pouvons toucher le présent, comment toucher le réel ? Nous ne toucherions que des simulacres de réel ?


    2) Nous sommes matière, et nous percevons la réalité de l'autre d'abord matériellement (c'est à dire que nos sensations - vue, ouïe, toucher, odorat, goût - sont principalement matérielles et traduisent un phénomène matériel). Pourtant le volume d'un atome est, dit-on, "constitué" à 99,9999999999999 % de vide ! Si un noyau d'hydrogène mesurait un millimètre, selon des physiciens poètes, son électron folâterait à cinquante mètres de distance. L'atome aurait un diamètre de cent mètres de vide.
    Nous sommes donc essentiellement du vide* (formulation étrange en elle-même). Notre réalité perceptible est en fait "vide" ! Voilà un menu avec bien peu de saveur et de fumet, fort peu dyonisaque !

    Deuxième chose, cette matière farcie de vide est en fait, par exemple chez  l'électron ou le photon, duale : simultanément onde ET particule. 
    Voilà donc une réalité, la matière, qui est ressentie de façon absolument contre-intuitive : la matière est une probabilité...

    Dostoïevski notait dans ses carnets : "Je reconnaît l'existence de la matière, mais je ne sais pas du tout si la matière est matérielle."

    Un présent fuyant sans cesse et une matière vide de matière, indiscernable, la réalité parait décidément bien peu réelle. Et pourtant les chances de survie d'un être niant le réel laisse peu d'espoir. Je ne saurai subsister que dans le réel : la triche, le mensonge, simulacre et contrefaçon du réel, c'est la mort.

    Nous n'avons en définitive le choix qu'entre le réel et le néant.

  • Des avortés (suite)

    Comment en est-on arrivé, la main sur le coeur, à un tel degré de barbarie ?
    Comme souvent Dostoïevsky a l'explication : il y a deux visions de l'homme. L'une est postiviste et nie l'âme. L'autre est humaniste et reconnait l'âme. En dernier lieu c'est la vision mutilée de l'homme, la vision sac de viande qui l'a emportée.

    Extrait des "Possédés" de Dostoïevsky, dialogue entre Chatov, le "père", et Arina Prokhorovna, la sage-femme :

    C - Le secret de l’apparition d’un nouvel être est un grand mystère, Arina Prokhorovna, et quel dommage que vous ne compreniez pas cela ! (...) Il y avait deux êtres humains, et en voici tout à coup un troisième, un nouvel esprit, entier, achevé, comme ne le sont pas les oeuvres sortant des mains de l’homme ; une nouvelle pensée et un nouvel amour, c’est même effrayant... Et il n’y a rien au monde qui soit au-dessus de cela !

    A -  Eh ! qu’est-ce qu’il raconte là ! C’est tout simplement le développement ultérieur de l’organisme, et il n’y a là rien de mystérieux. A ce compte, n’importe quelle mouche serait un mystère *. Mais je dis une chose : les gens qui sont de trop ne devraient pas venir au monde.

    Voici ce que notait l'écrivain dans ses carnets :

    - "La morale livrée à elle même ou à la science peut se dénaturer jusqu'à l'extrême abomination. - jusqu'à la réhabilitation de la chair et le meurtre des nouveau-nés."

    - "Brûler les nouveau-nés deviendra une habitude, car tous les principes moraux en l'homme abandonné à ses propres forces sont conventionnels." (ie ne sont que des conventions.)

    Prophétique assurément.

    Pour Dostoïevsky, il y a, à la source de toutes les catastrophes humaines de l'histoire, un point commun  : l'oubli de Dieu. "Sans Dieu, tout est permis." Seul Dieu objective le bien et le mal. En conséquence, si Dieu est mort comme le prétendait un faux prophète, alors chacun se construit son bien et son mal, à sa mesure.
    Où l'on voit par ailleurs que sans Dieu, l'homme perd son émerveillement, se laisse prendre dans les filets de la grande lassitude, de l'absurdisme, et pour finir du cynisme. Il est alors dans la haine de soi et des autres ; dans le matérialisme.

    Jugez :

    Psaume :
    C'est toi qui m'as formé les reins, qui m'as tissé au ventre de ma mère;
    je te rends grâce pour tant de prodiges merveille que je suis, merveille que tes œuvres.
    Mon âme, tu la connaissais bien, mes os n'étaient point cachés de toi, quand je fus façonné dans le secret, brodé au profond de la terre.
    Mon embryon, tes yeux le voyaient; sur ton livre, ils sont tous inscrits les jours qui ont été fixés, et chacun d'eux y figure. 
    Mais pour moi, que tes pensées sont difficiles, ô Dieu, que la somme en est imposante !

    Pensée positiviste :
    L'homme "est tout simplement le développement ultérieur de l’organisme, il n'y a là aucun mystère."

    L'homme n'est bien évidemment pas que cela. Affirmer que l'homme n'est qu'un paquet de viande, c'est commettre l'erreur fatale de prendre la partie pour le tout. Et les faux pâtres qui nièrent l'âme ont toujours conduit l'homme au bord du gouffre.
    Sans Dieu point d'humanisme, si ce n'est au mieux un humanisme artificiel construit sur du sable, qui s'envolera au moindre vent mauvais.

    * Depuis près d'un siècle que biologistes et généticiens s'abîment les yeux sur la drosophile ; oui, cet insecte  "diptère, holométabole, radiorésistant" et insignifiant reste sous bien des aspects un mystère.

  • Des avortés et de la banalité du mal.

    Ceux qui parlent de l'IVG en promotion se gardent bien de parler des avortés. Qu'ont-ils à dire sur les avortés ? Ont-ils seulement conscience qu'ils sont les agents d'un crime de masse devenu ordinaire ? En réalité ils n'en ont pas conscience. Ils sont englués dans ce que Hannah Arendt appelle la banalité du mal.
    Je reprends, très paresseusement, l'article de Wikipédia à propos de cette notion :
    1- Continuer à "penser" (c'est-à-dire s'interroger sur soi, sur ses actes, sur la norme) est la condition pour ne pas sombrer dans cette banalité du mal.
    2- Dans un régime totalitaire, cela est rendu plus difficile par l'idéologie, la propagande et la répression.

    Concernant le point numéro un, il n'est pas étonnant que les pro-IVG cherchent à taire le scandale. Rien ne doit empêcher le bon fonctionnement de la filière industrielle en place : "conseils" - médecins - déchets hospitaliers. Il faut faire en sorte que les syndiqués de cette machinerie ne réfléchissent pas à leur condition de pignon. Du moment qu'ils réfléchissent, la machine se gripperait ; c'en serait fini du trafic et du business des avortés.
    Ce crime de masse est de plus facile à perpétrer car il est  parfaitement inhumain. Staline disait que la mort d'un homme est une tragédie. La mort d'un million d'hommes est une statistique. Un million est nombre très inhumain et très statistique.

    Le deuxième point est insidieux ; il sous-entendrait :  puisque nous sommes en démocratie, nous sommes à peu près exemptés du point un qui n'est valable que sous un régime totalitaire.
    En réalité la démocratie c'est aussi de l'idéologie, de la propagande, et de la répression. Il faudrait être d'une grande naïveté pour croire que ces attributs ne sont réservés qu'aux totalitarismes.  De fait le "continuer à penser" est sans doute plus compliqué encore  dans une démocratie, anesthésique plus puissant encore qu'un totalitarisme puisqu'elle offre le meilleur terreau au mimétisme. On nous fait croire en effet, dans un élan post-rousseauiste sans doute très romantique, que le peuple (ou la majorité) a par essence toujours raison. Il est donc très tentant de ranger sa conscience avec celle de la majorité. Voyez si vous en doutiez l'expérience de Ash.

    L'IVG pose donc un problème de conscience. Et puisqu'on a mentionné Rousseau, continuons de l'invoquer : "le meilleur de tous les casuistes est la conscience; et ce n’est que quand on marchande avec elle qu’on a recours aux subtilités du raisonnement." Il existe pourtant un moyen assez simple pour reconnaître si une pratique est bonne ou mauvaise :il suffit de pointer ses contradictions.

    1) La première contradiction vient de la durée légale de l'avortement - en France jusqu'à la douzième semaine de grossesse. Ailleurs la durée est autre, plus ou moins longue. Où l'on constate donc que cette durée est fixée de manière totalement arbitraire et non scientifique (pour rappel une loi scientifique est vraie aussi bien en France qu'en Chine ou en Zambie). Où l'on constate que pour le même acte, on relève ici de la sécurité sociale, là-bas des tribunaux... Cherchez la cohérence, il n'y en a plus dans nos sociétés dites civilisées. Ceci montre simplement que la loi dans nos pays démocratiques a fait du meurtre une simple variable culturelle. Elle place le meurtre au niveau des habitudes, comme dans certains pays il est d'usage de rouler à gauche, à droite ailleurs...

    2) Dans la continuité de cette logique, il conviendrait donc, dans un souci rationnel, de légaliser l'abattage des nouveau-nés, c'est-à-dire redonner, comme sous la Rome antique, le droit de vie et de mort aux parents sur leur progéniture. Aussi entend-on des cris d'horreurs au gré des faits divers lorsque le peuple, toujours très émotif, apprend qu'une femme a mis à mort et congelé son bébé. Je m'oppose ici : elle ne fit que pratiquer une "IVG" tout juste avec un peu de retard - post-utéro dirons nous. Est-ce un crime d'être simplement en retard ?

    Qu'est-ce qu'une pratique jugée  bonne et légale à un instant T, puis mauvaise et illégale à un instant T+1 ? Une incohérence. Je dis : ayons le courage de la logique dans laquelle nous nous sommes fourvoyés, rétablissons la cohérence et légalisons dans l'allegresse et les alleluia l'abattage des enfants.

    => contradictions spatiale et temporelle.

    3)  La fausse couche est un avortement spontané de l'embryon ou du fœtus survenant avant la fin du sixième mois de grossesse.
    Les mêmes experts médicaux nous expliquent que la fausse couche est toujours vécue "comme une épreuve traumatisante pour la mère comme pour le père."
    Tiens ? On parle ici de père et de mère, comme si l'embryon ou le foetus étaient "enfant" - car on devient père ou mère par l'enfant - et c'est l'enfant qui fait de nous soit un père, soit une mère, non le désir d'enfant. Donc la fausse-couche est considérée, d'un point de vue médical, comme la perte d'un enfant.
    Dans le cas d'une IVG, aucunement. Il s'agirait, à les entendre, d'une simple extraction de paquets de cellules, comme d'une tumeur.
    Mais dans les deux cas, il s'agit de la mort ou de l'embryon, ou du foetus.
    Mais dans un cas il s'agit d'une grossesse désirée, dans l'autre non.
    Nous en  déduirions que la valeur de la vie d'un être humain est une notion purement subjective, puisqu'il suffit d'être désiré pour avoir de la valeur, et de n'être pas désiré pour n'en avoir aucune. Proposition inacceptable évidemment. On a payé la démonstration inverse de cette affirmation suffisamment cher au siècle dernier. Mais apparemment on n'a pas pas payé pour la leçon.

    Contradiction de même sorte lorsque dans un service hospitalier des trésors d'efforts et de techniques sont mis en oeuvre pour sauver des prématurés de plus en plus prématuré, alors que dans celui d'à côté ce même trésors sert le but inverse, pour expédier la même vie de plus en plus avancée ad inquinamenta et par palettes. Où est la cohérence médicale ici ? Quelle logique suit-on ? J'exige que pour un sujet aussi grave, on rende raison des choix qui sont pris, car :
    - Soit le foetus est considéré comme pleinement humain et cela justifie tous les investissements pour le sauver.
    - Soit il ne l'est pas et rien de tout cela n'est justifié.
    En dernier  lieu je vous laisse juge du service qui respecte le mieux la lettre et l'esprit du serment d'Hypocrate ("Je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté.") - la réalité c'est que, vidé de sa substance par une dialectique byzantine, ce serment est devenu au fil de la "modernité" un sermon d'hypocrites.

    => contradiction médicale

    4) Dans la suite logique du point trois, l'Etat, dans sa grande incohérence, permet d'inscrire l'enfant / une fausse couche dans les registres de l'état-civil ! Ceci pour permettre le fameux "travail de deuil" (le deuil est un travail, sachons le une bonne fois). Il reconnait donc comme un drame ce qu'il encourage par ailleurs ! Ce même Etat et ce même peuple qui s'indignaient il y a quelques années des conditions de stockage dans un hôptial parisien de foetus morts, invoquant la dignité comme des enfants qui s'amusent à rabâcher un mot qu'ils ne comprennent pas. Quelle société, qui se préoccupe plus de ses morts que de ses vivants !

    => contradiction civile

    5) Le plus ahurissant vient du droit :
    - Code civil Livre Ier : Des personnes / Titre Ier : Des droits civils / Chapitre II : Du respect du corps humain Article 16 :
    La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie.

    - Loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de la grossesse. TITRE Ier Art. 1er. -
    La loi garantie le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi.

    - Code de Santé Publique, article R. 4127-2 : "Le médecin, au service de l’individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité."
    Avons nous bien lu ? Respect de la vie humaine - allons donc... C'est toujours un grand moment quand une loi énonce un grand principe philosophique ou humaniste. On sent de suite ce quelque chose qui sonne creux. Comme si on se payait de mots.

    Le droit reconnait une diginité et une exigence de respect dès le commencement de la vie, reconnait implicitement que ce commencement se confond avec la conception, et les bafoue sans pudeur quelques articles plus loin. Quand on connait les conditions et les moyens utilisés pour pratiquer l'IVG, qui feraient hurler tous les membres de la SPA s'ils étaient appliqués à des animaux, je crois qu'il est aussi urgent que la loi définisse ce qu'elle entend par dignité et respect.

    => contradiction juridique.

    Dans l'acte de l'IVG, nous constatons simplement que la société patauge en plein relativisme, s'empêtre en plein subjectivisme, d'où toute cette litanie d'incohérences. Ces incohérences apparaissent parce que l'IVG est basée sur un mensonge : elle se présente sous le fard outrageux de l'humanisme et de la justice, alors qu'elle est intrinsèquement inhumaine et injuste. Et ce mensonge est inévitable lorsqu'on sacrifie à la convenance au détriment de deux piliers sociaux : la justice, en obligeant des lois iniques, et la protection de la vie, en supprimant la promesse d'une nouvelle génération. La situation est tellement kafkaienne qu'il revient maintenant à une cours de justice de décréter, dans une frénésie de scolastique décadente, à qu'elle moment un être humain devient une personne ! Folie, obscurantisme. Au Moyen Age il y avait la fête des fous, mais elle ne durait qu'un jour...  Vraiment, rien de raisonnable, rien de rationnel, rien d'objectif, et il ne saurait y avoir rien d'objectif dans cette logique tant il est impossible à l'homme de donner l'instant scientifiquement exact où il devient une personne.
    Pourtant point de principe de précaution dans ce domaine ; uniquement le principe tyrannique de la convenance personnelle, avatar d'un Moloch produit dans le méconium d'une société de consommateurs, à qui il faut tout sacrifier. Grande cohérence ici : la logique d'une société de consommation, c'est la destruction et la productions d'ordures... La société est incohérente lorsqu'elle se ment en n'assumant pas ce qu'elle est, se faisant passer pour autre chose. Conséquence : ce sont à présent d'obscurs petits juges déboussolés qui se mettent en tête de dire la dignité à coups de marteau.

    Voilà la seule chose dont nous sommes sûrs : un embryon humain donnera un homme, non un mouton ou une poule. Il dispose donc dès le début de sa conception de toute sa potentialité d'homme. Et ne doutons pas que nous aussi depuis notre conception nous fûmes embryons, puis foetus, puis nouveau-né, sans interruption. Ne doutons pas non plus que si nous avions été interrompus, nous ne serions pas. Dès lors, puisque personne n'a jugé nécessaire que nous ne valions pas la peine d'être, le droit que nous extorquons de juger de la valeur de la vie d'autrui est exorbitant et usurpé.

    Conclusion :

    L'IVG n'est discutable que dans un cadre strictement médical, où la vie de la mère serait menacée par sa grossesse même. Point. Il s'agit bien de l'esprit de la loi, galvaudé par des promoteurs qui en ont fait une cause idéologique. L'IVG en tant que contraception simple est une quadruple peine et une double perversion : on punit un vivant de vivre, on punit sa génitrice, on punit la médecine en l'instrumentalisant, on punit la société en la sapant de son fondement de justice. La médecine et la loi s'en trouvent gravement peverties, métastasées.
    Le mal est ainsi banalisé d'abord sous couvert de la légalité, ensuite par l'industrialisation d'un acte qui induit une division du travail donc une dilution de la responsabilité, et enfin par son échelle industrielle qui enlève tout humanité à l'acte. Qui s'émeut de 220 000 vie humaines interrompues et jetées dans les poubelles de nos hôpitaux ?

    L'IVG est un écoeurement et une injustice qui se traduit par de multiples contradictions. Elles insultent la conscience et la raison de l'homme. Il existe pourtant d'autres  solutions aux problèmes des grossesses non désirées qui préservent la dignité de l'être humain. Il s'agit de se demander pourquoi elles ne sont pas proposées comme alternative - en bref : à qui profite ce crime ?

    Alors il n'est pas étonnant que les fondateurs de cette pratique infernale fassent machine arrière, ou commencent de le faire. Ainsi Simone Weil :
     "L'IVG est une question éthique et pas seulement un geste médical."
    " Il est de plus en plus évident scientifiquement que, dès la conception, il s'agit d'un être vivant."
     (Interview sur TV-Mag)
    => le fait même de poser la dimension éthique suffit à voir en l'IVG un problème et non une solution.
    Aux Etats-Unis, Norma McCorvey, celle qui fut derrière le pseudonyme Jane Roe dans le jugement de la court suprême J.Roe v. Wade en 1973 et qui ouvrit la voix à la légalisation de l'IVG dans ce pays, est à présent une ardente militante anti-IVG.

  • Florilège de la pensée populaire

    La III° République a institué l'école gratuite et obligatoire. A se demander si c'était vraiment une bonne idée. Auparavant quelques uns écrivaient pour coucher l'intelligence. Puis au XVII°, plusieurs ont décidé que l'esprit suffirait bien. A partir du XX°, le suffrage décida que la bêtise règnât en maître, car en donnant au peuple l'illusion que lui aussi pouvait être intelligent - ou à défaut avoir de l'esprit, ils n'ont fait que mettre au pouvoir la tyrannie du pathos et de la bêtise.

    Voici pour le prouver un florilège de commentaires sur la visite du pape en terre sainte, récolté à point de fenaison sur le site d'un quotidien national.

    "Autrefois ces peuples [note : on  suppose que la personne parle ici des peuples du Proche Orient] vivaient presque en harmonie, tout du moins en parfaite osmose."
    -> Bien sûr, bien sûr... Il était une fois une jolie princesse qui vivait dans un joli chateau avec un gentil prince et des gentils chienschiens et tout le monde s'aimait tellement ! Le mythe de l'islam tolérant qui se serait répandu sur terre par la voie de l'amour du prochain et de la raison. Désolé, ce n'est pas ce que l'Histoire basée sur l'archéologie, les documents et témoignages d'époque nous apprennent.

    " Titre du commentaire : Comme au Moyen Age : la preuve c'est qu'à notre époque les guerres de religion existent toujours... "
    -> Bon alors bon : les guerres de religions se produisirent, en France du moins, au XVI°, soit pendant la Renaissance. D'ailleurs quels sont au juste les critères pour qualifier une guerre de "religions" ?

    "Tant qu'il y aura des religions, il y aura des guerres de religion."
    -> Et tant qu'il y aura des hommes... Et tant qu'il y aura des ignares qui ne connaissent pas leur histoire ou celle des religions, on aura droit à ce genre de réflexion niveau brève de comptoire.

    "Les religions ne sont que des sectes ayant mieux réussi que les autres, armées de dogmes tout aussi ridicules. C'est l'obscurantisme à l'état pur, et on ne peut pas bâtir de paix sur des bases obscurantistes."
    -> Oh mais on a bien rabâché ici sa leçon du parfait athée bâté ! L'obscurantisme n'est pas là où on nous le fait croire décidément. Un peu d'histoire des sciences ne ferait pas de mal à certains : par exemples plus de 35 cratères de la lune portent le nom de scientifiques jésuites ; le moine Mendel formula la première loi de l'hérédité ; le chanoine belge Georges Lemaître, est à l'origine de la théorie dit du "Big Bang" etc. etc.

    "Les religions sont la plaie des peuples (voir le nombre de crimes commis en leurs noms depuis la nuit des temps)"
    -> Voyons voyons,  laissez-moi deviner, vous pensiez à Hitler ? Napoléon ? Staline ? Pol-Pot ? Kim-Jong-Il ? Mao ? Gengis Khan ? Attila ? Jules-César ? Oh, suis-je distrait, les Lumières et la révolution qui ont éclairées l'humanité de leur douceur ? Danton, Robespierre, Carrier, Turreau,  Fouché etc. Ces gens là sont les papes de quelle religion ?

    "Les religions sont génératrices d'intolérance et donc de conflits."
    -> Mais oui c'est très vrai, en particulier celles qui prônent l'amour du prochain. On dit que c'est exactement ce qu'on prêchait dans les camps de concentrations et les goulags. Mais, chut, c'est une rumeur.

    "Premier point commun: nous aimons tous le même Dieu, même si c'est de manière différente."
    -> Non, les chrétiens, les Juifs, les Musulmans n'aiment pas le même Dieu. L'affirmer c'est ne connaître ni sa propre religion, ni celle des autres. Cela fait parti d'un autre déni de réalité favori de tous ces invertébrés incapables de convictions. Ajouteurs de mensonge comme dirait l'autre.

    "il commence à nous gaver le pape"
    -> Tant mieux, c'est qu'il fait bien son boulot.

  • Du déni de choc

    Le déni d'une réalité conduit aux comportements les plus irrationnels qui soient.


    Par exemple le fameux choc des civilisations, décrit par Samuel Huntington à la fin des années 90. On se souvient de l'ineffable Chirac ne perdant jamais une occasion de récuser la thèse du choc des civilisation, tout en se précipitant à chaque moment bouillant sur la scène internationale pour implorer les protaganistes de "tout faire pour éviter un choc des civilisations" ! (cherchez la cohérence, il n'y en a pas chez cet homme incohérent).

    Deux choses l'une :


    - soit le choc des civilisations est une pure vue de l'esprit et on le balaie d'un revers de la main, car il est inutile de parler d'une chose qui n'existe pas ou n'a aucune chance de d'exister,

    - soit le choc des civilisations existe ou peut potentiellement exister et dans ce cas on affronte en adulte la réalité en face.

    Ce sont les enfants qui, lorsqu'ils ne veulent pas entendre une chose qui les contrarie, se bouchent les oreilles en poussant des hauts cris.

    En l'occurrence, pour savoir si ce choc existe bel et bien, il suffit de lire le livre et de constater si le système et les  prévisions de Samuel Hutington qui en découlent s'avèrent exactes ou fausses.

    Les gens qui sont dans le déni sont des ajouteurs de mensonges comme observait avec justesse un philosophe observateur.
    Et ils se mentent à eux-mêmes en toute honnêteté.