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  • Gibier

    Observons : plus l'homme interagit avec l'immatériel, plus il laisse de traces durables. L'archéologie, la recherche des preuves matérielles, sont quant à elles bien plus difficiles et aléatoires.

    Deux mots et Google suffisent à reconstruire la biographie du pékin le plus anonyme. Traquer un lapin de garenne est en comparaison une gageure.

  • La famine de l'esprit

    Notre époque est un oued aride. L'esprit s'y est sûrement assèché, siphonné par la sangsue démocratique (tout comme l'art). Dans son domaine privilégié, à savoir la méchanceté, le constat est clair : celle-ci est uniformément grasse, mesquine, vulgaire, pour finir nuisible.

    Au début du XX°, un obscur journaliste de la "Voix de l'Ain" peut encore écrire l'épitaphe qui suit :
    "On annonce la mort d'un de nos compatriotes, romancier très en vogue, membre de la Société des Gens de Lettres.
    Il a beaucoup écrit ; de ces romans où l'imagination est tout, le style peu de chose, et l'observation des caractères et des moeurs moins encore. De son oeuvre qui a réjoui et affolé nombre de concierges et de jeunes ouvrières, il ne restera probablement rien pour la postérité. Il avait près de 80 ans, son nom avait tenu une place autrefois dans l'Ain."

    Beaucoup, autrefois... Ou comment réussir un embaumement de toute classe en deux adverbes. En voilà un qui fit honneur à Anubis. De nos jours, on n'embaume plus. On dépèce en vulgaire boucher. On pardonnerait tout pourtant aux journalistes, si, ayant abdiqué la culture, il leur était resté au moins l'esprit.

    "D'où vient qu'un boiteux ne nous irrite pas et un esprit boiteux nous irrite ? À cause qu'un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons. Sans cela nous en aurions pitié et non colère."
    (Pascal, Pensées)

  • Mauvais climat

    Avant de spéculer sur le climat comme des boursicoteurs amateurs, de se répandre en mauvaises prophéties millénaristes, il convient de répondre sûrement à ces questions :

    - Il y a-t-il une tendance "haussière" réelle des températures ?
    - Quelle partie du globe est affectée par la hausse des température ?
    - Cette tendance à la hausse, si elle existe, est-elle partie d'un cycle court, moyen ou long ?

    Une fois qu'il est acquis et qualifié irréfutablement qu'il y a réchauffement, il s'agit d'en résoudre les causes :

    - Quelle est la juste part du Co2 dans ce réchauffement ?
    - Quelle est la juste part de l'activité humaine dans cette part de Co2 ?

    Vient ensuite le crédit que l'on peut donner au(x) modèle(s) de prévision climatologique. Autant un modèle de prévision météorologique se vérifie facilement, et peut donc ensuite se corriger et s'affiner en tenant compte d'un historique et du vécu, autant nous n'avons, par définition, aucun recul sur le ou les modèles climatologiques proposés : c'est-à-dire : rien n'a jamais été validé par l'expérience : il faut donc accepter de signer un chèque en blanc. Plus important, il y a beaucoup trop d'inconnus concernant les  paramètres à intégrer dans le modèle - ainsi :

    - quels sont les paramètres qui entrent réellement en jeu ? Ont-ils tous été sûrement identifiés ?
    - quel coefficient d'importance leur accorder respectivement ?
    - comment interagissent-ils entre eux ?
    - comment leur interaction influe-t-elle le climat ?

    Une fois qu'un modèle fiable a été élaboré, autre chose est d'en tirer les justes conséquences.

    Voilà donc quatre incertitudes majeures (nous n'affirmons pas que les thèses des uns et des autres sont fausses en elles-mêmes : nous pensons qu'il y a incertitude, et qu'il est malhonnête d'affirmer une certitude là où il n'y a qu'incertitude) : la réalité du réchauffement et sa qualification, la part de l'homme dans ce réchauffement, les modèles de prévisions proposés, et les conséquences qui en résultent. 

    Ce n'est pas la première fois dans l'histoire de cette planète que le climat change, se réchauffe ou se refroidisse. Penser que l'homme puisse changer le climat alors qu'il n'a jamais empêché un crachin de tomber est la dernière des vanités. Tout le monde en revanche est bien conscient de l'utilité de lutter contre les pollutions en tous genres pour la sauvegarde de la planète : est en jeux ici l'avenir du genre humain et rien d'autre. Ce qui compte en effet c'est l'homme, et son intérêt est de préserver la planète qu'il habite. Le jour où l'homme aura disparu, où la conscience des merveilles de la Création sera éteinte, alors qu'importe ? La lune vaudra bien la terre.

    Il est bon que l'homme s'interroge sur les conséquences, nocives ou non, de ses activités - il est mauvais que de simples hypothèses soient subverties et assénées en certitudes pour alimenter les idéologies néfastes d'ennemis patentés du genre humain. In fine seule la [recherche de la] vérité compte.

  • Salade grecque

    La crise grecque est une bénédiction. Un avertissement à peu de frais pour tous les autres pays de l'UE qui suivaient peu ou prou sa tendance, dont la France. Voilà les grecs promus dorénavant au rang d'épouvantail, propre à faire fuir la nuée de sansonnets nuisibles : les utopistes persuadés que ce qui ne peut pas durer va durer.

    Things that cannot last, don't. On ne peut pas raisonnablement cumuler des déficits ad aevum, et parier sur la tête des générations futures. A ce titre la grèce modélise à une échelle somme toute raisonnable, ce qui adviendra si l'ordre n'est pas remis dans les finances publiques : cela suppose un désillusionnement que bien des idéologues refusent -refusaient ? farouchement. Sans doute que les tête de dirigeants au bout des piques du peuple grec (largement complice du système, mais il est bon que quelques uns meurent pour sauver le plus grand nombre) les feront plus sûrement réfléchir qu'un discours économique et financier rationnel. La Grèce est une expérience à bon prix de ce qu'il ne faut pas et plus faire.

    Une crise n'est qu'une correction du réel. On n'échappe pas au réel, quand bien même on maîtrise comme les idéologues - libéraux ou dirigistes providentialistes - les sophismes les plus aboutis. La contrefaçon se paye d'une manière ou d'une autre.

    Observons le phénomène : la ruine financière accompagne très souvent la ruine morale d'un pays. C'est un symptôme sûr. Vertu financière et vertu morale vont de pair.

    Addendum :
    - Voici ce que pourrait devenir la devise de la monnaie Européenne, au train où vont les choses : "Lasciate ogni speranza, voi chi entrate."

  • La science et l'art

    Notre époque mise tout sur la science : il en résulte un objet scientifiquement intéressant, esthétiquement parfois réussi, artistiquement nul.

    D'autres temps misaient tout sur l'art : il en résultait un objet artistiquement intégral, esthétiquement souvent réussi, scientifiquement parfois intéressant.