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Société - Page 30

  • Les canards décapités

    daffy-duck.jpg

     

      Il est très drôle de voir la société civile en appeler à l'éthique et rappeler le bien commun (c'est-à-dire, pour employer un mot obscène, la morale), tandis qu'elle fit tout pour la détruire il y a quelques années, et tandis qu'elle ne cesse elle-même d'en donner le contre-exemple depuis toujours. Encore un exemple d'ineptie bien propre à notre époque, qui dénonce un fait encouragé et promu à toute force par ailleurs.
    La société reconnait donc une nécessité qu'elle rejette absolument pour elle. Ces contradictions permanentes sont dûes à une fausse image de l'homme : pour être plus précis, son anthropologie, sorte d'anthropologie chrétienne athée, est fausse. Aucune chance que ça marche, puisque l'anthroplogie chrétienne est à l'image de Dieu et découle de Dieu - on fait donc comme si. Et on se contente de pousser des hurlements quand ça marche pas (ie, quand on s'aperçoit qu'une société ne peut fonctionner sans éthique, sans morale - sans foi en résumé).

    Canards décapités.

  • Clysterium donare, Postea seignare, Ensuita purgare.

    clystère.jpgBienheureux ceux qui auront le privilège d'étudier nos sociétés agonisantes, et le soin particulier qu'elles prennent à se suicider méthodiquement, dans un état de conscience stupéfiant.

    Prenons l'exemple des paris et jeux en ligne, libéralisés depuis peu : la société est parfaitement consciente, avant même l'ouverture de ce marché, que ces activités entraînent de l'addiction, et au final un coût inhumain. D'où les pieux messages d'avertissements devant accompagner les publicités fleurissant avec la coupe du monde de foot : il s'agit d'encourager les paris, et de les décourager incessamment. On encourage donc en exhibant des gens qui jouent, et, le hasard faisant bien les choses, gagnent, tandis qu'un vague bandeau décourage par ailleurs : "jouer comporte des risques de (se) perdre."
    Efficacité et cohérence garanties. Où l'on ne craint pas de superposer la thèse et l'antithèse (on fait de la pub pour jouer en donnant toutes les bonnes raisons de ne pas jouer), en s'épargnant toute synthèse.
    Même chose pour l'industrie agro-alimentaire, qui nous excitent avec leurs produits saturés de sucre et de graisse, tout en nous déconseillant fortement de manger trop gras, trop salé ou trop sucré. Donc de ne surtout pas toucher à leur vaccin pro-diabétique.
    Même chose pour la cigarette.
    Même chose pour l'alcool.
    "Le vice ? Ah pouah ! Achetez le."
    La pornographie quant à elle dispose d'une singulière impunité : on cligne de l'oeil, on affecte l'air entendu du "ah, galopin !" Que la courbe des déliquants sexuels puisse suivre celle du chiffre d'affaire de cette industrie, qu'importe ? Et les victimes, qu'importe ? On leur laissera quelque première page à l'année pour les crimes les plus odieux. On se laissera en transports, on criera vengeance et au lynchage ; au final, simple haussement d'épaule.

    Singulière société, qui connaît mieux que personne les maux qui la ronge, et qui les encourage et les développe comme bouillon de culture, avec la rage et la constance de celle qui se hait. Ses remèdes sont : "toujours plus de maux, ils effaceront bien les précédents."

    Sçavantissimi doctores :
    Clysterium donare,
    Postea seignare,
    Ensuita purgare.

    Chorus :
    Bene, bene, bene, bene respondere.
    Dignus, dignus est intrare
    In nostro docto corpore.
    ...

    Chirurgus :
    Puisse-t-il voir doctas
    Suas ordonnancias,
    Omnium chirurgorum
    Et apothicarum
    Remplire boutiquas!

    Chorus :
    Vivat, vivat, vivat, vivat, cent fois vivat,
    Novus doctor, qui tam bene parlat!
    Mille, mille annis, et manget et bibat,
    Et seignet et tuat!

    Chirurgus :
    Puissent toti anni
    Lui essere boni
    Et favorabiles,
    Et n'habere jamais
    Quam pestas, verolas,
    Fievras, pluresias,
    Pluxus de sang, et dysenterias!

    Chorus
    Vivat, vivat, vivat, vivat, cent fois vivat,
    Novus doctor, qui tam bene parlat!
    Mille, mille annis, et manget et bibat,
    Et seignet et tuat!

    Le clystère, puis la saignée, ensuite la purge. Que le grabataire mette aussi longtemps à crever, voilà le plus grand mystère. C'est pourtant ce traitement que l'Occident entend répandre sans vergogne de par le monde.

  • No pain, no gain

    rembrandtdissection.jpg Voici les conclusions d'un rapport du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists :

    "There is no new evidence to show foetuses feel pain in the womb before 24 weeks, and so no reason to challenge the abortion limit, UK doctors say.
    The Royal College of Obstetricians and Gynaecologists' review said foetuses are "undeveloped and sedated".

    Ca se dispense de traduction. Voilà la douleur devenue critère ultime, par delà bien et mal. Mais se sont-ils bien relus ? Sont-ils conscients de l'inanité de leurs propos ?
    Nous voilà tirés quatre siècles en arrière ; nous revoilà forcés de refaire le débat sur l'animal-machine * du XVII° siècle : et le rejet actuel et unanime de ce mécanicisme appliqué aux animaux, l'on ricane, l'on hausse l'épaule et l'on cligne de l'oeil quand la question se pose à propos des foetus humains. Société de naufragés, qui a plus de considération et commisération pour la bestiole que l'humain.**

    Voici le raisonnement, nous laissons juge :
    Il n'y a pas de preuve que le foetus ressente de la douleur, DONC aucune raison de remettre en cause le délai légal de l'avortement.
    Quelques remarques sur le fond :
    1° L'absence de preuve n'est pas une preuve d'absence.
    2° la douleur n'a d'ailleurs rien à voir dans ce débat : l' être humain n'est pas parce qu'il souffre, ou peut souffrir. Si donc le critère ultime est la douleur, qu'il suffise de lobotimiser à tout âge pour ôter toute prétention à un être humain de faire valoir son droit à la dignité - puisqu'ainsi il est jugé inférieur à la bestiole capable de ressenti. 
    => Il y  a donc un problème de logique qu'un élève de septième verrait du premier coup d'oeil : il n'y a pas d'articulation possible entre la proposition A "absence de ressenti de la douleur" et la proposition B "aucune raison de remettre en cause le délai de l'avortement". L'articulation par le "DONC" est parfaitement artificielle et non avenue. Le sophisme par excellence.

    Cette recherche désespérée d'un critère objectif pour fixer un délai à l'avortement n'est que la manifestation d'un désarroi patent : celui pour nos scientifiques de s'extraire de l'arbitraire qui définit tout entier la pratique de l'avortement, qui est pour le coup la preuve d'un acte moralement, objectivement mauvais. Quoiqu'on la recouvre d'une surabondante rhétorique à peine scientifique, aucunement raisonnable.
    C'est là un symptôme de plus d'une époque qui délaisse la raison pour le technicisme - nous faisant même accroire, escamoteurs, que le technicisme est la raison.

    * Extrait : "Malebranche, à qui Fontenelle reprochait de battre son chien, répondait: «Eh! quoi, ne savez-vous pas bien que cela ne sent point?»
    ** La sagesse nous souffle qu'un embryon humain, a fortiori un foetus humain, ne donnera jamais rien d'autre qu'un humain, et non point quelque veau, vache, ou cochon, par quelque étrange coup d'infortune. Ou, comme l'écrivat déjà Tertullien : "A nous chrétiens, l'homicide est expressément défendu ; il ne nous est donc même pas permis de faire périr le fœtus dans le sein de sa mère. Empêcher une naissance, c’est un homicide anticipé. Peu importe qu'on arrache la vie après la naissance ou qu'on la détruise au moment où elle naît : ce qui va naître est déjà un être humain. Tout fruit est déjà dans son germe". (Apologétique, chapitre IX)

  • Kiss-in, parvis et comédie

    Ceci est une minute culturelle, pleine d'une érudition absolument édifiante. Et nunc populi, erudimini : 

    "Après une grande période historique de chaos, c’est au Xème siècle que l’on recommence à faire du Théâtre en Europe. Au départ, ce sont les moines qui jouent des morceaux de la Bible ou de la vie d’un Saint, la vie de Jésus Christ restant le thème essentiel. Ces scènes sont appelées "mystères". Ils sont joués dans les églises à l’occasion des fêtes religieuses. A partir du 12è siècle, des comédiens remplacent les moines et les mystères sont joués dans la rue sur le parvis de l’église ou de la cathédrale. Une machinerie complexe permet des ‘’effets spéciaux’’ spectaculaires : des anges s’envolent et des navires flottent...
    Les représentations extrêmement populaires peuvent durer de 3 à 30 jours. On les « farcit » de petites pièces amusantes et grossières pour les rendre intéressantes aux yeux du public.

    Bosch_christ_devant_pilate.jpg
    La farce : Le mot vient du verbe « farcir » car au départ c’est un intermède de jeu amusant placé dans les mystères. Ancêtre des comédies modernes, la farce est apparue à la fin du XIVe siècle. C’est une comédie souvent courte et en vers, fondée sur les jeux de scène, et dont le niveau de langue est familier. Le but est de faire rire le public, au moyen d'un comique grossier (bons mots, injures, coups, etc.).
    Elle est jouée sur la place publique et parle de la vie quotidienne avec humour.
    La farce permet de se moquer de tous, même des grands, sans être réprimandé. Les personnages de la farce sont peu nombreux, et l'intrigue est généralement simple et repose sur la tromperie : mari trompé et femme infidèle, médecin charlatan, trompeur trompé, etc. Ou bien les rôles y sont inversés : L’homme devient l’esclave de sa femme, le paysan domine le prêtre. On se déguise, on se maquille, on lance divers objets... Tout est bon pour faire rire le public ! Pour y parvenir, on utilise des gags tels que « l’attrapeur attrapé »
    Une farce se joue en plein air et sans décor, à cause du manque de place sur la scène, appelée échafaud. On y utilise des accessoires simples et courants, tel un tabouret, une table..." *

    Prenez quelques activistes - homosexualistes d'un côté, catho-facho de l'autre (cherchez l'erreur) - quelques caméras en accessoires, et vous obtenez la plus mauvaise farce jouée sur les parvis de nos cathédrales, depuis, grosso merdo, le Moyen-Age ! Ca reste néanmoins très distrayant.

    * source : l'académie de Reims

  • Les pauvres d'esprit

    Encore un prêtre assassiné en Turquie, encore l'oeuvre d'un déséquilibré *. Il fut un temps, quand il y avait "plus de moines que de raison", cela pouvait passer pour du fait divers lamentable. Mais en Turquie, où habitent plus de déséquilibrés que de moines, cela devient inquiétant.

    extraction_pierre_de_folie_bosch.jpgL'épuration religieuse continue tranquillement au Proche-Orient, par la grâce opportune de quelque déséquilibré. Faut-il que tous les fous se prennent pour  Mehmet II là-bas ? Ici nos idiots se prennent pour Napoléon Ier, avec beaucoup moins de conséquences pour les imams.
    Napoléon III par exemple se prit pour son oncle : il se battit contre les Russes, et contre sa civilisation, pour protéger Istanbul. Ce n'est pas ainsi qu'il fallait se venger de l'humour byzantin : "Mieux vaut le turban des turcs que la mître romaine," taquinaient-ils (mais l'Ottoman n'est pas réputé pour son sens appuyé de l'humour). Fallait-il donc que Badinguet préférât le turban des turcs à la chapka de monomaque ? Puisqu'on vous dit que ce fou se prit pour son oncle. Récemment, un fou plus fou que les autres se trompa de Napoléon : il se prit pour le neveu : l'insensé tenait à faire l'Europe en Asie.

    Il n'a tué personne, juste l'Europe. Il y a un tropisme turc dans la politique française parfaitement irrationnelle et parfaitement déséquilibré.

     

     


    *
    5 février 2006 : assassinat de Don Andrea Santoro dans l'église de Trabzon.
    11 mars 2006 : menace à l'arme blanche sur le Fr Roberto Ferrari, dans l'église de Mersin.
    2 juiller 2006 : agression de Fr Pierre Brunissen, à l'extérieur de son église de Samsun.
    16 décembre 2007 : agression sur Fr Adriano Franchini, frère Capucin, à Smyrne.
    18 avril 2007 : torture et assassinat de trois protestants éditeurs de Bibles à Malatya.

    Source Asia News