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Aius Locutius - Page 56

  • Djihad, Croisade, Saucissonnade

    carnaval-remiremont-230789.jpgQuelques mots sur cette action d'Agit-Prop invincible : on ne neutralise pas l'islam en s'en prenant aux musulmans. Cette stratégie est perdue d'avance, car ici l'homme ne triomphera point par la force.

    On neutralisera l'islam en premier lieu avec les armes de l'intelligence, la science et la raison.  Archéologie, analyses contextuelles, co-textuelles, inter-textuelles (à savoir les rapports du Coran avec la Bible hébraïque, le Talmud, l'évangile, les écrits gnostiques ou messianistes) ; sans oublier les autres disciplines comme la philologie, la linguistique, la rhétorique etc.

    Bref, tout ce par quoi les textes sacrés du christianisme furent passés au crible, à leur plus grand profit en définitive, il est probable que l'islam n'y résiste point, et que, détricoté de la sorte, il ne révèle plus que sa nudité.  Si le Coran accuse les autres de recouvrir et de falsifier, tout laisse à penser, à mesure que s'accroissent nos connaissances, que le vrai recouvreur et le faux-monnayeur, c'est lui - et voilà bien l'une des raisons* de sa détestation de l'Occident raisonnable. Quiconque dissimule hait la lumière.

    Et plus le mensonge sera patent, plus il se déchaînera en violence ; l'islam est un mensonge sous assistance respiratoire depuis sa fondation, et le mensonge ne combat la lumière que par un autre mensonge, ou bien par la violence et la coercition. Voilà son principe de survie, d'autant plus excessif ici que nul ne se résout à mourir de soif. A moins, en second lieu, que ne soit proposée une parole d'eau vive.

    C'est pourquoi l'Occident, en se dépossédant du christianisme qui l'a engendré, se prépare une détonation comme elle n'en a pas entendu depuis longtemps. Car autant les musulmans en Islam peuvent être tenu à l'écart du discours raisonnable et scientifique, autant les musulmans en Occident ne pourront pas faire autrement que d'y être confrontés - et autant les musulmans, où qu'ils se trouvent, ne sont pas prêts à accepter le système de non-valeurs occidentales : c'est-à-dire qu'il va falloir proposer autre chose que du néant et de l'absurde si l'on veut que le choc de la vérité ne soit pas un séisme. Les musulmans n'échangeront pas leur baril d'erreur pour deux barils de contre-vérités.

    "Lorsque vient le vrai, le faux périt, car le faux est périssable." Mahmoud Hussein, Al-Sira.

    * Il s'agit d'une double détestation : d'une part détestation des non-valeurs occidentales (ou de l'anthropologie occidentale), qui sont mensonges, et de l'autre détestation de l'épistémologie occidentale qui menace le mensonge "islam". Il s'agit de se préserver d'un mensonge et de préserver un mensonge.
    L'occidental quant à lui tient simplement à préserver son mensonge anthropologique : il sait parfaitement que la plus grande menace vient du christianisme, d'où son obstination à le détruire, quoiqu'il en coutât même de ridicule, elle plus que les autres religions. Dans sa rage, il ne voit même pas qu'il s'affaiblit, se faisant, lui-même.

  • La petite histoire

    La sage-femme de la III° République fut un désastre : celui de Sedan le 4 septembre 1870 face aux Prussiens. Son fossoyeur une débâcle, au même endroit en 1940, face aux Nazis.
    Malheur aux régimes fondés par les déroutes.

  • Benoît XVI ou la religion à coups de marteau

    Quelqu'un, visiblement distrait, oublia son marteau alors que Benoît XVI allait prononcer un discours devant le président de la République de Chypre et quelques diplomates.
    Benoît, bricoleur à ses heures, ne pu résister, le subtilisa. Le voici dans ses oeuvres :

    "Une deuxième voie pour promouvoir la vérité morale consiste à déconstruire les idéologies politiques qui voudraient supplanter la vérité. Les expériences tragiques du XXe siècle ont mis à nu l'inhumanité qui s'ensuit lorsque la vérité et la dignité humaine sont niées. De nos jours, nous sommes témoins de tentatives pour promouvoir de supposées valeurs sous le couvert de la paix, du développement et des droits humains. En ce sens, en m'adressant à l'Assemblée générale des Nations-unies, j'ai attiré l'attention sur des tentatives conduites en certains lieux pour réinterpréter la Déclaration universelle des Droits de l'Homme dans le but de donner satisfaction à des intérêts particuliers qui compromettraient la cohérence interne de la Déclaration et l'éloignerait de son objectif originel."

    medecin-peste.jpgL'âne du Zarathoustra se retourne subito contre son maître. Son coup de pied est magistral : déconstructeurs, nous allons vous déconstruire, vous et vos remèdes de charlatan ; vos masques en bec de canard vont tomber, et révéler les relents de vos pensées difformes, produit du fondement d'intellos marécageux collecté au tout-à-l'égoût philosophique .
    Pape roublard, à la pique assassine, rusé comme le serpent, innocent comme la colombe : il se sert de l'arme mise au point par les ennemis du genre humain, pour confondre leurs mensonges et mettre à nu leur vrai néant. Ceux qui vivent par le marteau périront par le marteau.

    Déconstruire les idées et théories délirantes de ceux qui ont juré la perte de l'homme à coup de déconstruction et de reconstruction à la Frankenstein : voilà encore un éclair lumineux et plein de rouerie de ce pape qui est bien l'homme de ce début de siècle. Voilà qui fait oeuvrer le chrétien radicalement pour le bien commun. Voilà un programme politique.

    Il est curieux à ce propos que Benoît XVI reprenne presque mot pour mot le livre de François Huguenin, "Résister au libéralisme", et commenté comme suit par Luc Pinson :

    "L’audace des penseurs que François Huguenin met en valeur dans son dernier essai, consiste à prendre de front un certain amoralisme libéral, en revenant à des notions aussi centrales que la vérité, le beau et le bien commun. Mais, nous explique t-il, l’audace d’un jeune théologien laïc comme William Cavanaugh est plus grande encore, puisqu’il conteste les définitions et les prétentions de l’État moderne. Ainsi se permet-il de déconstruire la légende de la légitimité politique fondée sur la rupture avec la religion.
    ...
    Depuis Maritain, les chrétiens ont renoncé à affronter les fondements du politique. Trop souvent, les grands mots de démocratie, de droits de l’homme, de laïcité, sont brandis comme des fétiches, alors qu’il faudrait les retravailler, les déconstruire pour les reconstruire. L’auteur montre que de nouveaux courants ne craignent pas de repenser la politique dans la recherche d’une nouvelle cohérence avec leur foi, parfois hésitante, mais stimulante."

    La différence : les déconstructeurs habituels ne sont que des grossiers dynamiteurs. Ils dynamitent la maison de pierre pour bâtir un taudis en carton. Les déconstructeurs de ces déconstructeurs sont des artisans maçons. Ils rasent pour rebâtir le solide, le vrai.

    Notes :
    Pour le discours de Benoît XVI, voir la dépêche Zenit
    Pour la critique du livre de François Huguenin, voir le site libertépolitique.

  • Kiss-in, parvis et comédie

    Ceci est une minute culturelle, pleine d'une érudition absolument édifiante. Et nunc populi, erudimini : 

    "Après une grande période historique de chaos, c’est au Xème siècle que l’on recommence à faire du Théâtre en Europe. Au départ, ce sont les moines qui jouent des morceaux de la Bible ou de la vie d’un Saint, la vie de Jésus Christ restant le thème essentiel. Ces scènes sont appelées "mystères". Ils sont joués dans les églises à l’occasion des fêtes religieuses. A partir du 12è siècle, des comédiens remplacent les moines et les mystères sont joués dans la rue sur le parvis de l’église ou de la cathédrale. Une machinerie complexe permet des ‘’effets spéciaux’’ spectaculaires : des anges s’envolent et des navires flottent...
    Les représentations extrêmement populaires peuvent durer de 3 à 30 jours. On les « farcit » de petites pièces amusantes et grossières pour les rendre intéressantes aux yeux du public.

    Bosch_christ_devant_pilate.jpg
    La farce : Le mot vient du verbe « farcir » car au départ c’est un intermède de jeu amusant placé dans les mystères. Ancêtre des comédies modernes, la farce est apparue à la fin du XIVe siècle. C’est une comédie souvent courte et en vers, fondée sur les jeux de scène, et dont le niveau de langue est familier. Le but est de faire rire le public, au moyen d'un comique grossier (bons mots, injures, coups, etc.).
    Elle est jouée sur la place publique et parle de la vie quotidienne avec humour.
    La farce permet de se moquer de tous, même des grands, sans être réprimandé. Les personnages de la farce sont peu nombreux, et l'intrigue est généralement simple et repose sur la tromperie : mari trompé et femme infidèle, médecin charlatan, trompeur trompé, etc. Ou bien les rôles y sont inversés : L’homme devient l’esclave de sa femme, le paysan domine le prêtre. On se déguise, on se maquille, on lance divers objets... Tout est bon pour faire rire le public ! Pour y parvenir, on utilise des gags tels que « l’attrapeur attrapé »
    Une farce se joue en plein air et sans décor, à cause du manque de place sur la scène, appelée échafaud. On y utilise des accessoires simples et courants, tel un tabouret, une table..." *

    Prenez quelques activistes - homosexualistes d'un côté, catho-facho de l'autre (cherchez l'erreur) - quelques caméras en accessoires, et vous obtenez la plus mauvaise farce jouée sur les parvis de nos cathédrales, depuis, grosso merdo, le Moyen-Age ! Ca reste néanmoins très distrayant.

    * source : l'académie de Reims

  • Dialogue byzantin

    Il est beaucoup question, avec la visite du pape à Chypre, de dialogue avec l'islam. Mais il n'y a pas de dialogue possible avec l'islam, même s'il est souhaitable et nécessaire avec l'Islam. Prenons la querelle byzantine du discours de Ratisbonne : cette citation de Manuel II Paléologue (1350-1425), l'empereur Byzantin, n'a toujours pas été digérée six siècles plus tard :
    «Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu ne trouveras que des choses mauvaises et inhumaines, telles que son ordre de répandre par l'épée la foi qu'il prêchait.»
    On a bien tort de se focaliser sur cette abrupte demande. Il serait beaucoup plus intéressant de s'interroger sur la façon dont ce savant perse lui a répondu.

    Eh bien réjouissons-nous : si nous n'avons pas la réponse de ce savant perse, nous avons la lettre ouverte de trente-huit (cent ?) intellectuels musulmans * en réponse au discours de Ratisbonne, et, avec un peu de retard, au Paléologue.

    manuel_II.gifA la question : "Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau", ces lettrés répondent : "rien", selon le dogme du Coran incréé, livre mère descendu sur les prophètes successifs (Noë, Abraham, Moïse, Jésus etc.), et que des impies juifs et chrétiens auraient sournoisement falsifié (thème du "tahrif" dans l'islam, à partir du X° siècle).
    A quoi donc sert leur prophète, s'il n'annonce rien de nouveau que ce qui fut dit avant lui ? Ils répondront vraisemblablement : à rétablir le vrai Coran, unique, incréé et inimitable, contre le message truqué de la Torah et des évangiles. Voilà qui pose d'emblée de sérieuses limites au fameux dialogue.

    A l'affirmation "tu ne trouveras que des choses mauvaises", ils répondent par un hadith, c'est-à-dire une loggia de leur prophète :
    "Le Prophète Muhammad (ç.) a dit : « Aucun d’entre vous n’est croyant tant que vous n’aimerez pas pour votre frère ce que aimez pour vous-mêmes. » (Sahih Al-Bukhari, Kitab al-Iman, Hadith no.13)
    Et aussi : « Aucun d’entre vous n’est croyant tant que vous n’aimerez pas pour votre prochain ce que vous aimez pour vous-mêmes. » (Sahih Muslim, Kitab al-Iman, 67-1, Hadith no.45).

    Dont acte. L'islam préconise donc l'amour du prochain, même si en cherchant ce mot "amour" dans le Coran, les doigts d'une seule main seraient déjà de trop. Vrai : pourquoi citent-ils une Hadith ? Le Coran n'a-t-il rien à dire sur l'amour du prochain ? Ou serait-ce que le Coran n'aime que les soumis ?

    Au juste, qu'entend leur prophète par "prochain" ? S'agit-il du frère [musulman], ou de l'humanité ?
    S'il s'agit du frère, Jésus a déjà la réponse pour Mahomet :
    Mt 5:46- "Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-il pas autant ? 
    - Et si vous réservez vos saluts à vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?"

    A la question : "mais qui est mon prochain ?", Jésus répond par la parabole du bon Samaritain. Ton prochain, commande-t-il, c'est l'humanité tout entière. Tu as donc l'obligation d'aimer non seulement ton frère, mais ton ennemi : ton ennemi est ton frère."
    Mt 5:43- " Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. 
    - Eh bien ! moi je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes."

    Or si Mahomet entendait "humanité" par frère, il avait une façon de l'aimer pour le moins curieuse, lui qui, selon la tradition, pillait et trucidait sans vergogne, en bon bédouin. Musulman, qui est ton prochain ? Si c'est l'humanité, pourquoi la persécutes-tu ?

    Ces intellectuels disent encore : "ll est clair que les deux plus grands commandements représentent un terrain d’entente, ainsi qu’un lien entre le Coran, la Torah et le Nouveau Testament."
    Non messieurs, c'est un terrain de discorde puisque vous dites péremtoirement : la Torah et l'Evangile, "ils" l'ont falsifiés et seul le Coran est intègre. Ainsi le prophète commande d'aimer son prochain (?) et le Coran de l'occire. En vérité, vous êtes des hypocrites de bonne volonté. Votre exégèse pour les insoumis n'est pas la même que celle du musulman : c'est une exégèse selon la technique de l'anaglyphe : un islam lu au travers d'un filtre rouge, pour les soumis, un autre lu au travers d'un filtre bleu, pour les insoumis.

    L'islam n'apporte rien, il retranche. Il nous fait régresser en religion et en révélation jusqu'aux patriarches et leur loi du talion. Et lorsque ces intellectuels concluent avec aplomb :
    "En  tant que musulmans, et par obéissance au Coran, nous demandons aux chrétiens de s’accorder avec nous sur ce que nos deux religions ont essentiellement en commun : … à savoir de n’adorer que Dieu Seul, de ne rien Lui associer ** et de ne pas nous prendre les uns les autres pour des maîtres en-dehors de Dieu. (Aal ‘Imran, 3:64)."
    - ils n'exigent rien moins des chrétiens qu'ils renoncent à Jésus Christ le Fils de Dieu, et qu'ils disent : "Il n'y a de Dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète."
    Non possumus :
    Votre dialogue, c'est notre soumission. Vous embrouillez par amalgames sémantiques : l'écorce des mots est la même, leur essence radicalement différente. Ainsi votre prochain n'est pas le prochain, votre Issa n'est pas Jésus, votre Evangile n'est pas l'Evangile et votre Dieu n'est pas davantage le Dieu des chrétiens. 

     * CW-Total-Final-French.pdf
    ** Dans le Coran les associateurs sont tour à tour les idolâtres (si tant est qu'il en existât encore du temps de Mahomet) et les chrétiens, ces derniers associant à Dieu son Fils et, apparemment, sa mère Marie (peut-être un avatar des conflits mariologiques des V° siècles - Marie Théotokos, Mère de Dieu ?)
    cf Sourate 5 :
    72. Ce sont, certes, des mécréants ceux qui disent : "En vérité, Dieu c'est le Messie, fils de Marie." Alors que le Messie a dit : "Ô enfants d'Israël, adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur". Quiconque associe à Dieu (d'autres divinités) Dieu lui interdit le Paradis; et son refuge sera le Feu. Et pour les injustes, pas de secoureurs !
    73. Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent : "En vérité, Dieu est le troisième de trois." Alors qu'il n'y a de divinité qu'Une Divinité Unique ! Et s'ils ne cessent de le dire, certes, un châtiment douloureux touchera les mécréants d'entre eux.
    116. (Rappelle-leur) le moment où Dieu dira : "Ô Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens : "Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors de Dieu ?" Il dira : "Gloire et pureté à Toi ! Il ne m'appartient pas de déclarer ce que je n'ai pas le droit de dire ! Si je l'avais dit, Tu l'aurais su, certes. Tu sais ce qu'il y a en moi, et je ne sais pas ce qu'il y a en Toi. Tu es, en vérité, le grand connaisseur de tout ce qui est inconnu.
    117. Je ne leur ai dit que ce Tu m'avais commandé, (à savoir) : "Adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur". Et je fus témoin contre eux aussi longtemps que je fus parmi eux. Puis quand Tu m'as rappelé, c'est Toi qui fus leur observateur attentif. Et Tu es témoin de toute chose. "