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Aius Locutius - Page 52

  • Vertigo

    vertigo.jpg Il y a dans Télérama un mystère qui ne peut être levé qu'à la lecture du courrier des lecteurs : débile, creux et pédant. De cette sorte d'érudition, qui, sous un vague prétexte de forme et de fond, laisse une impression de vacuité vertigineuse. L'érudition tient ici à peu près le même rôle que les épices et la viande avariée.

    Télérama s'est trouvé une niche apparemment confortable : celle des fats. Pour le reste, ce magazine se contente de renifler l'air du temps comme un chien le derrière de ses congénères. Ce tressautement de pétard parfaitement inoffensif doit laisser une impression canaille ; ainsi ces gens qui croient connaître le vertige des profondeurs en regardant leur poisson rouge tourner dans son bocal.

    Un autre mystère qui lui ne sera sans doute jamais levé : comment ce magazine se trouve sur la table familiale de la salle à manger depuis la nuit des temps ? Nous soupçonnerions volontier la routine ;  la même qui invite à déjeuner tante Gaga le jour du Seigneur et qu'on case au bout de la table : elle est là, mais comme la poule au pot du dimanche.

  • L'écologisme n'est pas un humanisme

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    "Si par exemple les moyens de la science se trouvent insuffisants pour tout le monde et qu'on vive à l'étroit, alors on jettera les nouveau-nés aux latrines ou on les mangera. Cela doit arriver, surtout si la science le prescrit."
    Dostoïevski, carnets des "Possédés", 1869-1872.

    "L'accroissement démographique est la cause  de toutes nos crises environnementales. Ne faudrait-il pas d'abord contester les politiques natalistes et favoriser des mesures rigoureuses de contrôle de naissances ?"
    " L'approche humaniste selon laquelle tous les hommes présents sur terre y ont leur place, personne n'est en trop, et tous ont des droits égaux constitue une valeur de référence essentielle. Cette vision n'est pas nécessairement compatible avec le modèle conscient ou inconscient qui guide une partie de l'engagement écologique : revenir autant que possible à l'état de la planète antérieur au développement des activités humaines, l'homme étant devenu un intrus dangereux dont il importe de minimiser l'impact."
    Hervé Le Treut, "Nouveau climat sur la Terre", p207, éditions Flammarion, 2009

    (Hervé Le Treut est spécialiste de la modélisation du climat, ayant participé aux rapports du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC).

     Voilà donc le vrai visage des écologistes : nous notons que l'auteur du "Nouveau Climat" se garde bien de porter explicitement une valeur morale sur ce fameux modèle d'engagement écologique. Pas plus qu'il ne prend explicitement position sur la proposition suivante dans ce même livre :

    "[le lien à la Terre] prend une forme sacrée dans beaucoup de religions panthéistes, et la préservations des ressources animales ou végétales s'est inscrite depuis longtemps dans les règles de vie de ces sociétés (ndlr : l'auteur doit penser ici aux populations de l'Île de Pâques, ou à la technique du brûlis en divers endroits du globe).
    Nos sociétés chrétiennes se sont au contraire  développées dans l'idée que Dieu a confié à l'homme la maîtrise de la planète, la domination du monde animal, et le monde végétal. Dans ce cadre, l'objectif majeur est d'administrer au mieux la planète  pour offrir des conditions de vie décentes  aux sept et bientôt neuf milliards d'individus qui s'y trouvent."

    Trois points :

    1) Il aurait été étonnant que le christianisme ne soit pas le bouc émissaire de service y compris dans le réchauffement climatique ! C'est tellement bouffon qu'on se demandera toujours, quand il s'agit du christianisme, comment des esprits aussi brillants peuvent s'empêtrer ainsi dans de telles niaiseries aussi crasses ?

    2) La mise en opposition : religions panthéistes (gentilles, bien, préservent la planète) <-> religion chrétienne (méchante, pas bien, domine la planète) donne un indice implicite sur la proposition de l'auteur concernant l'approche humaniste vs écologiste du problème climatique. Il est clair, à la lumière de ce passage particulièrement élaboré intellectuellement sur les religions comparées, que l'auteur a pris le parti des seconds et cautionne donc l'engagement écologique tel qu'il le décrit plus haut. Qui ne dit mot consent ?

    3) Pour mettre les choses au clair : la religion chrétienne ne sacralise, dans la Création, que l'homme fait à l'image de Dieu, mais sans oublier que toutes les créatures sont aussi créées par Dieu. La domination de l'homme sur la planète, objectivement constatable jusqu'à un certain degré, s'accompagne donc obligatoirement de respect et de responsabilité envers toute la création. Ceci est d'une logique toute limpide à la portée du moindre enfant analphabète. Le christianisme n'a donc, raisonnablement, aucun problème avec l'écologie. L'écologie en revanche a un problème avec le matérialisme et son âme damnée, la cupidité. Mais les écologistes, myopes, n'ont de problèmes apparemment qu'avec le christianisme. Les benêts servent en réalité le maître qui nuit à leur propre cause.

  • Paix, tolérance et volupté

    Sabatina James, autrichienne d'origine pakistanaise : «J'ai compris que la violence qui m'entourait n'était pas liée à ma culture, mais à ce qui est écrit dans le Coran: ‘‘Il faut battre sa femme si elle n'obéit pas'', dit un verset *. Le christianisme m'a aidée à devenir libre», explique-t-elle.

    Mais «au Pakistan, les gens qui renoncent au Coran sont tués». Menacée de mort par sa famille, elle déménage seize fois en neuf ans. Elle n'a plus entendu parler d'elle depuis dix ans, mais vit toujours recluse. Car depuis la sortie de son livre, un best-seller en Autriche, ceux qui ne supportent pas de l'entendre dire que «l'islam opprime les femmes» et que «cette religion doit se réformer» ont juré de la tuer.

    Article complet dans 20 minutes.

    Lire aussi cet entretien, assez pessimiste, dans l'Express.

    * sourate 4.34. Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs que Dieu accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection de Dieu. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Dieu est certes, Haut et Grand ! (traduction Coran oumma.com)

  • Des chiffres et des hommes - citoyens

    Situation sociale en France :

    - Part de la population française vivant sous le seuil de pauvreté ( < 949 €/mois) : 13%, soit 7,836M de personnes (source INSEE, AFP).

    - Nombre de total de personne connaissant une problématique forte de mal-logement : 3,513M de personnes, dont 100 000 SDF et 510 000 privées de domicile personnel.
    - Personnes hébergées chez des tiers : 823 000.
    - Personnes vivant en situation de sur-peuplement : 3,5M de personnes.
    - 400 à 600 000 logements indignes concernant 1M de personnes.
    (sources Fondation abbé Pierre)

    Situation financière :

    - Dette publique de l'Etat : 1591 milliards d'euros, 82% du PIB. (source Le Monde)
    - Dette sociale (intégrée dans dette publique) : 103 milliards d'euros (source CADES)
    - Coût du service de la dette (ie les intérêts) dans le budget de l'Etat : 44 milliards d'euros.
    - Le service de la dette représente le quatrième poste budgétaire et 11,6% du budget. (source vie-publique.fr)

    Où comment l'Etat devrait, au nom des bonnes intentions, financer l'intégration de communautés non-citoyennes avec l'argent qu'il n'a pas , quand il n'arrive pas à assurer le nécessaire, toujours avec l'argent qu'il n'a pas, à une large partie des citoyens dont il a la charge.

    Le jour où l'on émettra sur la planche aux bonnes intentions, nulle doute que l'Etat français aura largement les moyens de mettre fin à la misère dans le monde. Mais pour l'instant la bonne intention n'est pas monnayable, elle ne sert qu'à paver l'Enfer.

    Le bien commun est l'affaire de l'Etat, rappellent à très juste titre les évêques. Mais le bien commun n'est pas identique à la  générosité, surtout lorsque cette générosité inconséquente induit une injustice, dans le sens ou une personne qui aurait le droit, en tant que citoyen, à la générosité de l'Etat, s'en verrait privée au profit d'un non-citoyen qui ne saurait prétendre à rien d'autre qu'au respect de sa dignité, et aux garanties que la loi lui accorde.
    Rappelons que l'Etat est d'abord au service de ses citoyens. Nous voyons mal, lorsqu'il s'agit dans la situation présente d'un état de pénurie, comment il peut se préoccuper des non-citoyens sans léser directement des citoyens.

    Bilan : l'Etat, en période de gestion de pénurie, a le devoir, au nom du bien commun, d'ordonner sa charité.

    Note : autre chose la générosité individuelle. Mais elle n'est pas de même nature que l'action de l'Etat : ce dernier doit prendre en compte l'intérêt général de ses citoyens. C'est sa mission première ; dès lors qu'il n'y a ni entorse à la loi naturelle, ni entorse à la loi positive, il n'y a rien qu'on puisse reprocher à l'action de l'Etat.

    Annexe : Catéchisme de l'Eglise Catholique :

    II. Le Bien Commun

    1905 Conformément à la nature sociale de l’homme, le bien de chacun est nécessairement en rapport avec le bien commun. Celui-ci ne peut être défini qu’en référence à la personne humaine :
    Ne vivez point isolés, retirés en vous-mêmes, comme si vous étiez déjà justifiés, mais rassemblez vous pour rechercher ensemble ce qui est de l’intérêt commun (Barnabé, ep. 4, 10).

    1906 Par bien commun, il faut entendre " l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection, d’une façon plus totale et plus aisée " (GS 26, § 1 ; cf. GS 74, § 1). Le bien commun intéresse la vie de tous. Il réclame la prudence de la part de chacun, et plus encore de la part de ceux qui exercent la charge de l’autorité. Il comporte trois éléments essentiels :

    1907 Il suppose, en premier lieu, le respect de la personne en tant que telle. Au nom du bien commun, les pouvoirs publics se tenus de respecter les droits fondamentaux et inaliénables de la personne humaine. La société se doit de permettre à chacun de ses membres de réaliser sa vocation. En particulier, le bien commun réside dans les conditions d’exercice des libertés naturelles qui sont indispensables à l’épanouissement de la vocation humaine : " ainsi : droit d’agir selon la droite règle de sa conscience, droit à la sauvegarde de la vie privée et à la juste liberté, y compris en matière religieuse " (GS 26, § 2).

    1908 En second lieu, le bien commun demande le bien-être social et le développement du groupe lui-même. Le développement est le résumé de tous les devoirs sociaux. Certes, il revient à l’autorité d’arbitrer, au nom du bien commun, entre les divers intérêts particuliers. Mais elle doit rendre accessible à chacun ce dont il a besoin pour mener une vie vraiment humaine : nourriture, vêtement, santé, travail, éducation et culture, information convenable, droit de fonder une famille, etc. (cf. GS 26, § 2).

    1909 Le bien commun implique enfin la paix, c’est-à-dire la durée et la sécurité d’un ordre juste. Il suppose donc que l’autorité assure, par des moyens honnêtes, la sécurité de la société et celle de ses membres. Il fonde le droit à la légitime défense personnelle et collective.

    1910 Si chaque communauté humaine possède un bien commun qui lui permet de se reconnaître en tant que telle, c’est dans la communauté politique qu’on trouve sa réalisation la plus complète. Il revient à l’Etat de défendre et de promouvoir le bien commun de la société civile, des citoyens et des corps intermédiaires.

    1911 Les dépendances humaines s’intensifient. Ils s’étendent peu à peu à la terre entière. L’unité de la famille humaine, rassemblant des êtres jouissant d’une dignité naturelle égale, implique un bien commun universel. Celui-ci appelle une organisation de la communauté des nations capable de " pourvoir aux divers besoins des hommes, aussi bien dans le domaine de la vie sociale (alimentation, santé, éducation ...), que pour faire face à maintes circonstances particulières qui peuvent surgir ici ou là (par exemple : l’accueil des réfugiés, l’assistance aux migrants et à leurs familles ...) " (GS 84, § 2).

    1912 Le bien commun est toujours orienté vers le progrès des personnes : " L’ordre des choses doit être subordonné à l’ordre des personnes, et non l’inverse " (GS 27, § 3). Cet ordre a pour base la vérité, il s’édifie dans la justice, il est vivifié par l’amour.