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Aius Locutius - Page 50

  • Principes de magistère

    Extraits du dernier livre du pape Benoît XVI ; espérant que quelques journalistes le liront attentivement, se familiarisant ainsi avec la pensée de l'Eglise :

    "Les statistiques ne sont pas un critère de moralité suffisant." (ce n'est d'ailleurs pas un critère tout court - Socrate fut condamné très démocratiquement).

    "Nous ne devons pas considérer notre incapacité à vivre selon des standards moraux élevés comme une  objection en soi à la vérité [sur laquelle se fonde ces standards]."

  • Les marécages

    marecage.jpg Le problème des mass-media est celui de l'alliance de la médiocrité et du pouvoir ; en cela il est structurellement identique à tout pouvoir confié puis exercé par le médiocre. Il est donc tout à fait vain d'espérer être agréablement surpris de ce côté là.

     Eh bien pas tout à fait. Cet article de la BBC sur les récents propos du pape concernant le préservatif (probablement le seul sujet intellectuellement à la portée d'un journaliste... non, finalement même pas) : analyse assez fine et perspicace : il est vrai que son auteur ne pige pas à la BBC, mais est reporter au National Catholic. Notons aussi que l'article n'est resté sur une page visible du site que quelques heures. Il ne faudrait pas que la BBC donne une impression trop durable de sérieux dans le traitement des questions religieuses.  L'ethique est contagieuse, peut-être journalistiquement transmissible, préservons-en nous.

    Le journaliste John Allen commence ainsi : "Le discernement prudent est la marque de fabrique du raisonnement en morale catholique, ce qui est peu vendeur dans un monde qui n'a que peu de patience pour la subtilité."
    Le reste de l'article explique ensuite très bien pourquoi certains media (dont la BBC), triomphant d'une révolution sexuelle au Vatican, prennent seulement leur désir pour la réalité. Et aussi pourquoi ce scoop n'en est en absolument pas un dans le fond. Accordons leur la forme.

    Cette exception exceptée, la question se pose : est-ce que véritablement le journaliste du media de masse n'est jamais à la hauteur intellectuellement, ou est-ce que ses intentions sont à ce point méphitiques que sciemment il sème l'erreur et le trouble dans l'esprit de ses lecteurs, au mépris d'une criante vérité ? Est-il seulement humainement possible que ce fût les deux ?

  • Révolution culturelle

    red-tory.jpg Sous la condition que les Tories restent suffisamment longtemps au pouvoir, on verra probablement en Grande-Bretagne une sorte de révolution culturelle dont on a pas ici la moindre idée. Il est clair dès à présent que David Cameron et son parti puisent une bonne part de leur inspiration chez Phillip Blond, dont le livre "Red Tory" peut fournir une clé de compréhension pour ce qui se produira là-bas :

    "Nous assistons au désastre du libéralisme économique et culturel. Nous avons besoins d'une alternative."

    "Le Torisme Rouge combinera l'équité économique avec le conservatisme social. Il appelle à la fin des monopoles de l'Etat et du marché. Il veut renforcer les économies et communautés locales, mettre fin à la culture de l'assistanat, à l'économie de dépossession, redistribuer le fardeau fiscal et restaurer la famille en tant que source de la stabilité sociale."

  • L'excentrique albion

    Edito stupéfiant du blog de Peter Oborne, directeur du service politique du Daily Telegraph :

    Extraits :

    "S'adressant à l'association Relate, Mr Duncan Smith [actuel ministre du Travail et des Pensions, NDT] se lança dans une vigoureuse apologie du mariage, soulignant qu'aucun ministre n'avait jamais osé s'y pencher depuis l'initiative moquée et malheureuse de John Major "Back to Basics" (Retour aux Fondamentaux). Il énonça un fait simple et connu de tout le monde, mais que peu en dehors de quelques groupes de réflexion (et ce journal - le Daily Telegraph) avaient osé exprimer clairement : qu'il y  a un lien puissant entre l'augmentation des crimes et de la pauvreté, et l'effondrement du mariage en tant qu'institution. "Les familles mono-parentales", indique courageusement Mr Duncan, "ont deux fois plus de chance qu'une famille unie de se trouver sous le seuil de pauvreté." Plus dérangeant, il révéla aussi que les enfants de foyers brisés sont neuf fois plus susceptibles de s'orienter sur une voie criminelle.

    Ces faits, sans lesquels il serait vain de vouloir comprendre les problèmes de société infligés à la Grande-Bretagne actuelle, étaient considérés comme hérétique sous les Travaillistes, et par conséquent évacués. De fait, Mr Duncan Smith révéla dans un aparté des plus saisissants que les ministres travaillistes avaient délibérément supprimé toute référence au mariage des formulaires officiels, l'abolissant effectivement officiellement.

    Malheureusement, son discours ne contenait pas de propositions concrètes pour réaffirmer l'institution du mariage. Tout de même, ce serait une erreur de sous-estimer sa signification. Si cette remarque avait été formulée ne serait-ce qu'il y a un an ou deux, cela aurait provoqué une émeute : mr Duncan Smith aurait été accusé de bigoterie et de stigmatiser les mères esseulées. Mais son discours ne s'attira ni contradiction sérieuse, ni même la critique."

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    Pour paraphraser un disciple taquin : "De Grande-Bretagne, peut-il sortir quelque chose de bon ?" En cuisine certainement pas. Mais sur des sujets de société, tout espoir n'est peut-être pas perdu.