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Aius Locutius - Page 62

  • Emprunt avorté

    L'Etat français souffre de trouble de la personnalité : il est schizophrène. D'un côté sa politique familiale incite à faire des enfants ; de l'autre sa politique de planning familial incite à s'en débarrasser. Il y aurait comme un problème de cohérence ; l'air du temps, soupirions-nous.

    Que signifie donc l'affiche publicitaire promouvant le "grand emprunt" par le biais d'une marianne enceinte ? Que le projet va lamentablement avorter ?

    marianne_enceinte.jpg
    (notons au passage une Marianne bien blanche, mais aussi bien aseptisée, transparente - tout juste royaliste...)
  • Orthographe (suite)

    Ou comment l'écriture droite est en réalité chose bien tordue dans notre pays. Je propose ici simplement des liens :

    1° - sur l'histoire de l'orthographe en France : http://bbouillon.free.fr/univ/hl/Fichiers/Cours/orthog.htm

    2° - sur les difficultés à l'enseigner à la jeunesse contemporaine : http://www.liberation.fr/societe/06011320-l-orthographe-est-arbitraire-elle-colle-plus-a-nos-moeurs (document sonore)

    3° - sur les tentatives, heureuses ou malheureuses, de la rationaliser : http://www.liberation.fr/societe/0101619775-au-bout-de-lalangue

    Donner raison de l'orthographe, au pays de Descartes, sacrilège ! Appelez cela le syndrome du nénufar.

  • Le nouvel obscurantisme

    On ne laisse pas de s'étonner (et en quelque sorte de s'émerveiller) à quel point l'obscurantisme de notre temps prend sa source dans les fameuses "lumières" du XVIII. Cette lumière aveugle tellement qu'elle ne fit que plonger l'homme dans des ténèbres toujours plus profondes. L'homme est à marche forcé vers le néant, en roue libre vers le précipice - et, parfaitement conscient par ailleurs qu'il accélère son destin funeste, sabote avec une minutie de maniaque les derniers freins qui éviteraient la catastrophe.

    Ainsi en est-il de tous ces mouvements qui prétendent déconstruire, et qui en fait, simplement détruisent. Si ces pensées en étaient restées au stade d'un gentil exercice intellectuel de oisifs, personne n'y trouverait à redire. Le problème est que certains se sont mis en tête de les expérimenter, ou de s'en servir pour arriver à des fins de pures convenances, comme un détrousseur se sert de l'objet pied-de-biche pour dépouiller le quidam.

    Ces détrousseurs qui déconstruisent par pure construction idéologique - et on aimerait le rappeler la formule "médecin, guéris-toi toi-même", ou : "déconstructeur, déconstruis-toi toi-même" - ont un obstacle de taille : la réalité, ou la nature des choses. Qu'importe, ils votent des lois qui contraindront bien celles de la nature. Les voici donc dans la prestidigitation, dans le bagout de charlatan ; mais le principal pour eux est bien sauver les illusions, et même les apparences d'illusions.

    Ainsi en est-il de toutes ces théories comme celle dite "du genre" : nouvelles superstitions, gri-gri d'une bande d'incontinents intellectuels qui masquent leurs insuffisances sous un tampon de verbosité. Gangsters à qui l'on a appris à lire et écrire, ils braquent la pensée et maintiennent la raison au bout de leurs flingues.

    Pour démonstration ils suffit de se reporter à la conclusion de Mgr Tony Anatrella, à propos des revendications sociétales de certains groupes "sexuellement orientés"  :

    "Il est dans l'intérêt de la société de se référer à la différence sexuelle au lieu de s'installer dans l'indistinction sexuelle.
    La négation de la différence sexuelle et l'affirmation de l'indistinction sexuelle développent un sentiment de toute-puissance handicapant qui empêche l'enfant d'accéder à une vision juste de la réalité et de ses limites. La seule question qui se pose est de savoir dans quelle structure relationnelle l'enfant doit s'inscrire ? La réponse est dans le donné du réel. L'enfant ne procède pas d'un seul sexe auto-suffisant. Il a besoin que sa mère soit une femme et son père un homme. Chacun est ainsi situé dans son identité et permet à l'enfant de se différencier subjectivement et socialement. L'homosexualité complique et ne permet pas ces processus. Elle est une singularité personnelle fondée sur une sexualité étrangère à la conception, à la transmission de la vie et à l'éducation des enfants. Il n'y a pas d'altérité sexuelle dans la vie intrapsychique des adultes avec lesquels un enfant partage son existence. Socialement elle n'est pas une différence comme on le prétend, elle est la négation de toutes les différences conjugales et parentales. On ne peut donc pas définir rationnellement la parenté et la filiation simple ou plénière, et encore moins l'éducation des enfants à partir de l'homosexualité, quelle qu'en soit l'origine, sous le seul prétexte d'un hypothétique bien être affectif.
    Les droits et l'intérêt de l'enfant sont premiers face aux exigences subjectives des adultes. L'intérêt de l'enfant est d'être engagé dans une relation qui s'inscrit dans la continuité de sa conception entre un homme et une femme. Le droit et l'intérêt de l'enfant sont les critères de discernement qui viennent limiter le droit à l'enfant des adultes."

    L'article complet ici :  http://www.zenit.org/article-23483?l=french

    Inutile de dire que ce brave homme prêche dans un désert intellectuel : il n'a absolument aucune chance d'être entendu de la masse : elle n'a d'oreilles que pour le pathos, qui ne nécessite aucune ressource d'intelligence.

  • Dictée

    Bonnet d'âne :
    "La Compagnie declare qu'elle desire suiure l'ancienne orthographe qui distingue les gents de lettres davec les ignorants et les simples femmes, et qu'il faut la maintenir par tout, hormis dans les mots ou un long et constant usage en aura introduit une contraire."

    Mézeray, académicien, dans une note à propos du "Dictionnaire de l'Académie" (fin du XVII°).
    Voir ce site pour une histoire de l'orthographe : http://bbouillon.free.fr/univ/hl/Fichiers/Cours/orthog.htm

    On notera donc que l'orthographe  de l'académie est dès sa genèse un mandarinisme. En aucun cas elle n'a pour objectif de se faire comprendre à l'écrit par tous et par tout. Oups, partout.

  • Société de l'ennui

    Ce qu'on appelle "société des loisirs", notre brillante époque, dont on se demande quelle trace de génie elle laissera à nos descendants, est en réalité une société de l'ennui : elle n'est loisir que parce qu'à la source elle s'ennuie. "Société des loisirs" n'est que l'erreur archi-classique de confondre le symptôme avec la maladie.

    L'homme, qui ne risque plus guère sa peau, a tellement réussi que son plus grand risque est à présent de se retrouver  face à lui-même. En réalité face à son néant, puisque son principe moteur actuel, celui de consommation, exclut toute transcendance qui pourrait remettre en question le principe même : l'homme ne doit se nourrir, et si possible se gaver, que de pain. Sauf si la nourriture de l'esprit peut aussi se marchander, mais la parole de Dieu nourrit gratuitement ; et, si on ne peut en modifier le code, au moins tout le monde peut directement y  accéder. Brevetage impossible, perspectives de profit ridicule.

    L'homme donc s'ennuie et se retrouve face à lui-même, puisque l'alternative exclut Dieu : on l'a privé de tout interlocuteur à sa mesure et à sa nature. Il s'ensuit, pour celui qui refuse la consommation, une pathologie très répandue de nos jours : la haine de soi. La nature humaine, consciente, ne supporte pas l'abîme de néant au bord duquel elle vacille.
    "Qui ne voit pas la vanité du monde est bien vain lui-même. Aussi qui ne la voit, excepté de jeunes gens qui sont tous dans le bruit, dans le divertissement et dans la pensée de l'avenir ?
    Mais ôtez leur divertissement vous les verrez se sécher d'ennui. Ils sentent alors leur néant sans le connaître, car c'est bien être malheureux que d'être dans une tristesse insupportable, aussitôt qu'on est réduit à se considérer, et à n'en être point diverti." (Pascal, Pensées)

    Face au gouffre du néant, ou bien l'homme s'abime dans une consommation effrénée de "ploisirs", ou bien, s'enrôlant sous les nombreuses bannières des ennemis du genre humain (sous couvert d'humanisme), il s'acharne à conduire l'homme à sa perte :
    - promotion jusqu'à l'obscène de l'avortement
    - idem pour l'euthanasie
    - manipulations de la vie de toutes sortes, eugénisme au nom trompeur
    - théorie du genre (probablement le plus belle exemple de stupidité et de néant intellectuel que le génie de notre époque a réussi à produire), dont on inclura l'homosexualisme (c'est-à-dire la mise sur la place publique par moyen de hold-ups successifs, d'affaires relevant de la sphère strictement privée, et si on veut être plus précis, de la chambre à coucher) qui n'en est qu'une grossière variante.
    - etc.

    Il existe un projet pour l'homme vérifiable tout au long de son histoire et qui, si les moyens pour y parvenir ont été très multiples, n'a jamais changé d'objectif : son anihilition. Autrefois les guerre et ses fidèles adjudants, famines et pestes, y parvenaient très bien. Notre époque pacifique doit employer d'autres méthodes : alors elle qui se veut championne de la déconstruction ira au bout de sa logique, et déconstruira l'homme lui-même, avec ses habituels adjuvants : une rhétorique de "liberté", "égalité", "amour", "humanisme", avec la promesse du meilleur des mondes et d'un énième grand soir.
    Les fossoyeurs sont aussi des faux-monnayeurs.

    Nulle doute que nos braves citoyens, ayant abdiqué la vérité au profit de la sensiblerie, et leur capacité pour un plat de lentilles, donneront quitus à tous ces gangsters.