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Aius Locutius - Page 64

  • L'éclairage

    Personne, absolument personne, ne pourra prétendre avoir perdu son temps à la lecture du (long) document suivant :

    http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/pcb_documents/rc_con_cfaith_doc_20020212_popolo-ebraico_fr.html

    "Il est clair qu'un rejet de l'Ancien Testament de la part des chrétiens, non seulement, comme on l'a indiqué ci-dessus, abolirait le christianisme lui-même, mais en outre ne pourrait pas favoriser la relation positive entre les chrétiens et les Juifs, car ils perdraient précisément le fondement commun."

    Joseph Cardinal Ratzinger, in Préface, LE PEUPLE JUIF ET SES SAINTES ÉCRITURES DANS LA BIBLE CHRÉTIENNE, de la Commission Pontificale Biblique.

    NDLR : se pose alors la question/le problème du Coran. Si l'Ancien Testament est le fondement commun des juifs et des chrétiens, l'islam quant à lui se retranche volontairement de cet héritage, en annonçant péremptoirement la supériorité irréfragable du Coran sur toutes ces écritures falsifiées. Nouveau Testament ? Falsifié. Ancien Testament ? Falsifié. Dès lors, à partir de ces assertions définitives, si nous voyons très clairement sur quelle base établir des relations entre chrétiens et juifs, nous voyons plus obscurément sur quelle base fonder des relations avec cette religion monothéiste. Est-ce que cela à même un sens, une pertinence autre que culturelle ?

  • Tue-mouches

    Les écrits de Nietzsche sont comme ces longs rubans attrape-mouches couleur de merde, qui pendouillent aux plafonds suifeux des masures campagnardes. Se prennent donc dans ces filaments poisseux les mouches charmées par l'insubstance de même couleur - ou par l'odeur sulfureuse.

    Tuez Dieu, ils adoreront un âne. Il faut voir alors comment ces gens qui ont tout perdu se collent à Nietzsche par énergie et désespoir de cause. Voyez donc comment ils défendent leur idole : il suffit d'affirmer sur Nietzsche pour les voir s'agiter et vrombir de toutes leurs petites ailes pathétiques. Dites : "Nieztsche est amoral". Ah ! Offuscation ! Air indigné  ! Mains qui se tordent, têtes qui se couvrent de cendre et les corps de sacs ! Horreur de l'abomination ! Passé l'épuisement de l'agitation, les doctes haussent leurs sourcils, s'épongent, soupirent, ajustent leur pince-nez, et d'un ton  aigrillard vous disent : "cher ami, vous ne comprenez rien à Nieztsche, retournez sur les bancs d'une fac de philo et revenez nous voir." Ou, s'ils daignent quand même vous instruire, pauvres hères que nous sommes, ils vous sortent un raisonnement qui laisserait un jésuite pantois et un alchimiste hurler à la sorcellerie.

    Première erreur de ces Nietzschologues, ils sont persuadés que Nietzsche peut s'enseigner. Comme du Kant ou du Schopenhauer. Or, pour trois ou quatre intuitions, il est impossible d'enseigner Nietzsche, à moins de passer pour ces sophistes faussaires qui affirmaient pouvoir enseigner la vertu contre rétribution.
    - première intuition : la fac est un lieu de masse, de la plèbe (nous n'y voyons aucun inconvénient), et Nietzsche s'adresse à l'aristocrate.
    - la deuxième intuition est que Nietzsche exige la probité, chose impossible dans une fac de philo (en  vertu de l'intuition précédente). On essaiera à coup sûr de rendre sa philosophie acceptable : on arrondira les angles, on exégètera modérément, on herméneutiquera de même, on se gardera de l'excès - comme tout bon philosophe qui connait ses oracles - mais on y enseignera donc point Nietzsche.
    - la troisième c'est que Nietzsche ne s'enseigne pas, il se sent. On rencontre Nietzsche de la même façon que deux chiens se rencontrent dans la rue.
    - la quatrième, c'est que Nietzsche ne voulait pas être compris, en cohérence avec les deux points précédents. Il voulait être cru, ou senti.
    C'est ainsi que Nietzsche voulait égarer les gens sérieux,  les âmes roturières. Je parle ici on l'aura compris de ces Nietzschologues, de ceux qui font de Nieztsche un placement.
    Les Nazis, en bons chiens enragés, n'ont senti que le nauséabond de son derrière-cuisine. "Deviens ce que tu es", disait Nietzsche dans "Par delà Bien et mal". Lui devint et fut légume, et les Nazis enragés.

    La deuxième erreur, et non la moindre, ces doctes prennent Nietzsche au sérieux. Or Nietzsche n'est qu'une vaste blague, seulement trop vaste pour tenir sur un papier Carambar. Nietzsche est un éclat de rire, celui du facétieux qui, échangeant les poteaux indicateurs, faussant les boussoles, s'amuse au spectacle du niais errant (celui qui croit tout ce qu'on lui dit du moment que "Dieu" n'est pas prononcé).

    Troisième erreur de ces Nietzschologues, qui découle des deux précédentes : ils s'évertuent à rendre raison de Nietzsche. Or il n'y a rien de plus étranger à la raison que les écrits de Nietzsche. Nietzsche se montre, mais ne se démontre pas.

    En résumé, si vous voyez de ces gens aux airs anachorètes, qui prétendent vous faire la leçon sur Nietzsche, ou tentent d'en rendre raison, prenez place au côté du moustachu qui se bidonne sur son banc, et bidonnez-vous de concert.

  • Si Dieu n'existait pas

    Si Dieu n'existe pas, alors il n'y a pire condition que celle de l'homme, à qui la nature donna la conscience et l'intelligence les plus aigües des choses.

    Pour_quoi ?

    Pour rien.

    Si donc l'existant n'a pas de sens, pourquoi l'homme (plutôt pourquoi toutes ses facultés) qui ne peut s'empêcher de donner un sens aux représentations ? Donner un sens à ce qui n'en a pas : quel est ce mauvais génie qui poussa le sadisme jusqu'à infliger l'homme des instruments de sa propre torture, dont il ne saurait pas ne pas user ?
    Ce génie s'appelle hasard et nécessité, disent les uns. Mais le hasard, qui est par essence non-sens, peut-il donner ce qu"il n'a pas, c'est à dire des instruments à percevoir un sens ? Quant à la nécessité, il suffit d'observer une simple vache dans les yeux pour constater qu'elle n'est que par la force des instruments de ceux qui en nient l'utilité/finalité, et que ce même animal s'en passe admirablement. 
    C'est dire que Hasard et nécessité ne sont qu'ersatz fadasses, idoles de prosternation de ceux qui ne croient pas en Dieu mais qui rechignent à renier le sens. Ils remplacent Dieu par Hasard, rustine de toutes leurs ignorances, conséquence de leur refus d'aller au bout de leur logique. Ils ne savent pas que pour renier Dieu, il leur faut aussi renier l'humain, le trop humain.

    Voilà bien pourquoi l'athéisme pleinement assumé n'est possible, comme le dit Nietzsche, que pour le surhomme. Supporter la logique du non-sens n'est possible qu'au surhumain. A moins, justement, qu'elle ne soit simplement qu'inhumaine, car niant toutes les facultés de l'homme.

    Mieux vaudrait être simple vache vautrée dans sa bouse et ruminant à longueur de temps plutôt qu'homme debout.

  • Bas-monde

    (...)
    Vous savez, très chers et vénérables frères, comment on traite souvent la parole du Pape. On s’occupe, et pas seulement en Italie, de nos allocutions, de nos audiences, le plus souvent pour en altérer fallacieusement le sens; et on va jusqu’à inventer des propos de toute pièce pour nous faire dire de véritables et incroyables sottises et absurdités. Il y a une presse qui peut tout dire contre nous et contre nos affaires; sans hésiter à rappeler et interpréter en un sens fallacieux et pervers l’histoire proche et lointaine de l’Église, en niant même avec ténacité toute persécution en Allemagne, négation accompagnée de fausses et de calomnieuses accusations politiques, comme la persécution de Néron s’accompagnait de l’accusation de l’incendie de Rome; elle en arrive à de véritables irrévérences; et on laisse dire, tandis que notre presse ne peut pas même contredire ou corriger.
    Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que votre parole soit mieux traitée, même quand il s’agit de la parole de saints pasteurs divinement constitués, une parole prêchée, écrite ou imprimée pour éclairer, prémunir, sauver les âmes. Faites attention, chers frères dans le Christ, et n’oubliez pas que, bien souvent, il y a des observateurs ou des délateurs ( dites “indicateurs” et ce sera le mot juste), qui, par zèle personnel ou sur ordre d’autrui, vous écoutent pour vous dénoncer, après, bien sûr, n’avoir absolument rien compris, ou au besoin, avoir compris le contraire de ce que vous avez dit; joue en leur faveur (il faut se le rappeler comme fit Notre Seigneur pour ceux qui le crucifiaient) la grande, la souveraine excuse de leur ignorance. C’est bien pire quand cette excuse doit céder la place à la circonstance aggravante de la stupide présomption de ceux qui croient et qui disent tout savoir, alors qu’à l’évidence ils ne savent même pas ce qu’est l’Église, ce qu’est le pape, ce qu’est un évêque, ce qu’est ce lien de foi et de charité qui nous lie tous dans l’amour et dans le service de Jésus, Notre Roi et Seigneur.
    Il y a malheureusement des pseudocatholiques qui semblent heureux quand ils croient découvrir une différence, une discordance, à leur façon (s’entend), entre un évêque et l’autre, plus encore entre un évêque et le pape.
    (...)

     

    Discours de Pie XI aux évêques italiens pour le dixième anniversaire de la signature des Accords du Latran. Ce discours ne fut jamais prononcé par le Pape qui mourut la veille de cet anniversaire, le 10 février 1939

    Mais d'où vient donc cette impression de "déjà-vu" ?

    source : http://www.30giorni.it/fr/articolo.asp?id=15211

  • Noël, et autres définitions

    NOËL, subst. masc.
    A. 1. Fête chrétienne de la nativité du Christ, qui se célèbre le 25 décembre.
     Du lat. natalis adj. «de naissance, relatif à la naissance», natalis dies et par substantivation natalis «jour de naissance» utilisé en lat. eccl. pour désigner la Nativité du Christ. L'o de noël (en face de l'a. fr. nael, ital. natale, a. prov. nadal) est dû à une dissimilation des 2 a de natalis.

    Comme ça, juste pour rappeler que Noël ne signifie pas "fête du pognon et des commerçants". Mais pourquoi diable faut-il qu'une société de consommation souille et rende obscène tout ce qu'elle touche*, au contraire du christianisme qui élève et grandit l'âme à son plus haut ? Faut-il qu'il y ait deux logiques opposées : l'une mise sur la "magie" (fameuse "magie de Noël" ; quelques lumignons et nous voilà aveuglé et tout excité, pauvre de nous), l'autre sur la grâce de Dieu. L'une est fausseté et superstition, l'autre est Vérité et Révélation. L'une nous dit : adore ton dieu pognon, sacrifie-lui : consomme ; l'autre nous dit "confiance, n'aie pas peur, tu peux aimer."

    Ac 8:9- Or il y avait déjà auparavant dans la ville un homme appelé Simon, qui exerçait la magie et jetait le peuple de Samarie dans l'émerveillement. Il se disait quelqu'un de grand, et tous, du plus petit au plus grand, s'attachaient à lui. "Cet homme, disait-on, est la Puissance de Dieu, celle qu'on appelle la Grande."  Ils s'attachaient donc à lui, parce qu'il y avait longtemps qu'il les tenait émerveillés par ses sortilèges. 
    Mais quand ils eurent cru à Philippe qui leur annonçait la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu et du nom de Jésus Christ, ils se firent baptiser, hommes et femmes.  Simon lui-même crut à son tour ; ayant reçu le baptême, il ne lâchait plus Philippe, et il était dans l'émerveillement à la vue des signes et des grands miracles qui s'opéraient sous ses yeux. 
    (...)
    Ac 8:18- Mais quand Simon vit que l'Esprit Saint était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l'argent. " Donnez-moi, dit-il, ce pouvoir à moi aussi : que celui à qui j'imposerai les mains reçoive l'Esprit Saint. " 
    Mais Pierre lui répliqua : "Périsse ton argent, et toi avec lui, puisque tu as cru acheter le don de Dieu à prix d'argent ! Dans cette affaire il n'y a pour toi ni part ni héritage, car ton cœur n'est pas droit devant Dieu.  Repens-toi donc de ton mauvais dessein et prie le Seigneur : peut-être cette pensée de ton cœur te sera-t-elle pardonnée ;  car tu es, je le vois, dans l'amertume du fiel et les liens de l'iniquité. " 
    Simon répondit : " Intercédez vous-mêmes pour moi auprès du Seigneur, afin que rien ne m'arrive de ce que vous venez de dire. " 

    Définition : Simon le Mage, synon. matérialisme de marché.

    Que cette société périsse donc avec son argent, qui croit acheter les dons de Dieu à vil prix. Voyez tous ces trompeurs et séducteurs qui vous veulent du bien (faut-il que cette époque en soit particulièrement féconde)  et vous proposent bonheur, santé, amour - contre espèces trébuchantes évidemment. Sortilèges : leurs cames ne sont que des ersatz, du vent, du piètre consommable. Et nous, leurs pigeons. Et nous finirons nous-mêmes consommables, selon leur logique.

    Exemples de sortilèges, au hasard des radios et TV :
    "open happiness"
    "happiness factory"
    "sans paraben, sans conservateur, 100% amour"
    "L'amour, ça se cuisine tous les jours."
    "Chaque jour, du bonheur à tartiner."

    Franchement, qui est assez con pour avaler de pareilles inepties ? Ne répondez pas.

    Note : * revoyez attentivement cette scène d'anthologie du film 99F, où la salle de réunion d'un groupe agro-alimentaire est parsemée d'oeuvres d'art les plus sacrées que l'humanité ait produites, mais perverties pour les besoins de leur marketing - ou comment ces mages rendent-ils obscène tout ce qu'ils touchent.
    Ainsi : la Vierge et l'Enfant de Francisco Zurbaran : la tasse est remplacée par un pot de yaourt. C'est le même tableau, mais ce n'est plus le même. Dans cette imitation, l'âme a disparu.

     vierge_enfant_zurbaran.jpg

     La réunion marketing se transforme en une cène absurde : le publicitaire sacrifie (vend en fait) son corps et son âme pour sauver un vague chiffre d'affaire.

    scene99F.jpg

     

     

    Contraste saisissant entre une période croyante et féconde en beauté artistique, et une autre athée, matérialiste, pauvre et nulle à en crever, qui ne sait que parodier et souiller. L'une ne vise qu'à "la gloire de Dieu et au repos de l'âme", l'autre la frénésie de consommation.