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Aius Locutius - Page 65

  • das Urteil (2)

     Aux diverses questions :

    1) Pie XII fut-il pro-nazi ? Les faits répondent "non".*
    2) Pie XII fut-il antisémite ? Les faits répondent "non".
    3) Pie XII fut-il passif face à la shoa ? Les faits répondent "non".
    4) Pie XII fut-il silencieux face à la shoa  ? Les faits répondent "non".

    Aux diverses questions :

    1) Pie XII fut-il l'ennemi juré d'Hitler et sa clique ? Les faits répondent "oui".
    2) Pie XII fut-il bienveillant à l'égard des Juifs ? Les faits répondent "oui".
    3) Pie XII a-t-il par son action sauvé des Juifs ? Les faits répondent "oui".
    4) Pie XII a-t-il dénoncé le nazisme et sa barbarie ? Les faits répondent "oui".
    5) Pie XII aurait-il dû parler plus explicitement et vigoureusement pour condamner la Shoa ? Les faits répondent : "nous ne savons pas, nous ignorons le mode du conditionnel ; nous ne savons que ce qui fut, non ce qui aurait pu être."

    * Cf "Pie XII et la Seconde Guerre Mondiale" de Pierre Blet, "le Mythe du pape d'Hitler" de David Dalin, " A question of judgement" de Joseph Lichten, "Pie XII" d'Andrea Tornielli, "Les Justes" de Sir Martin Gilbert ; voir également Michael Tagliacozzo, ou encore "Pio XII e gli ebrei"", et "Pope Pius XII: Architect for Peace" par Margherita Marchione, "Three popes and the Jews", de Pichas Lapide,  Pie XII face au Nazis" de Charles Klein,  "Hitler, the War, and the Pope" de Ronald Rychlak, etc. 

    Note : incroyable : LCI se met à faire de l'info. Eh si  : http://lci.tf1.fr/monde/institutions/2009-12/face-a-hitler-pie-xii-a-choisi-l-action-souterraine-au-choc-frontal-5609057.html

  • Stat Crux dum volvitur orbis. Aux défaitistes.

    "Il n'y a pas, et il n'y eut jamais sur terre, d'institutions humaines qui méritent autant d'être étudiées que l'Eglise catholique romaine. L'histoire de cette Eglise relie les deux grands âges de la civilisation humaine. Aucune autre institution n'est encore debout pour nous parler de l'époque où de la fumée s'élevait du Panthéon en sacrifice, et où des girafes et des tigres bondissaient dans l'amphitéâtre flavien. Les plus prestigieuses des maisons royales ne datent que d'hier comparées à la lignée des souverains pontifes. On peut ainsi remonter sans interruption cette lignée depuis le pape qui couronna Napoléon au XIX° siècle jusqu'à celui qui couronna Pépin au VIII° ; et cette auguste dynastie se prolonge bien au-delà de Pépin, jusqu'à ce qu'elle ne se perde dans le brouillard des légendes.

    La République de Venise en comparaison d'ancienneté se positionnerait bien derrière. Mais la République de Venise est une création récente au regard de la papauté ; et la République de Venise n'est plus ; et la papauté subsiste. La papauté subsiste, non en ruine, non  une  simple antiquité, mais pleine de vie et de vigueur. L'Eglise catholique envoie toujours aux quatre coins du monde des missionnaires aussi zélés que ceux qui arrivèrent dans le Kent avec Augustin*, se confronte toujours aux rois hostiles avec le même esprit qui prévalu contre Attila.

    Le nombre de ses enfants n'a jamais été aussi élevé. Ce qu'elle gagna dans le nouveau monde a plus que compensé ce qu'elle perdit dans l'ancien. Son ascendance spirituelle s'étend sur de vastes pays allant des plaines du Missouri jusqu'au Cap Horn, pays dont il est probable que la population d'ici un siècle soit aussi nombreuse que celle de l'Europe actuelle. Les membres de sa communion ne sont certainement pas moins de 150 millions ; et il sera difficile de prouver que tous les autres mouvements chrétiens réunis en totalisent plus de 120 millions.

    Nous ne voyons pas non plus de signe que le terme de sa domination arrive bientôt. Elle vit le commencement de tous les gouvernements politiques et ecclesiastiques qui existent dans le monde ; et nous n'avons pas d'indices qu'elle n'est pas destinée à être le témoin de la fin de tout ceux-là. Elle était grande et respectée avant que les Saxons ne posent le pied en Bretagne, avant que les Francs n'aient franchi le Rhin, quand l'éloquence grecque florissait encore à Antioche, quand des idoles étaient encore adorées dans le temple de la Mecque. Et il se peut bien qu'elle existe encore dans toute sa splendeur quand quelque voyageur de Nouvelle-Zélande, au milieu d'une vaste solitude, se tiendrait debout sur l'une des arches brisé du pont de Londres pour dessiner les ruines de la cathédrale Saint-Paul**."

    Macaulay, Thomas Babington. "Van Ranke." 1840


    Thomas Babington Macauley, ce qui est assez inhabituel pour un évangélique, fut fasciné par l'Eglise romaine dont il admirait bien des aspects, et dans son "essai sur l'Histoire des papes" de Ranke, publié en 18410 dans l'Edinburgh review, il affirme qu'elle s'avéra de toutes les insitutions occidentales, la plus ancienne et la plus brillante - et elle le fut parce que - et ce point sans doute dû paraître bien étrange aux protestants de l'ère victiorienne - elle sut gérer les dissidents de façon bien plus positive que [les Eglises] qui se sont séparées d'elle.

    Related Material
    The Catholic Church's Approach to Dissent
    References
    Macaulay, Thomas Babington. "Van Ranke." 1840. Project Gutenberg text viewed 16 November 2006.

    Ranke, Leopold. The Ecclesiastical and political History of the Popes of Rome, during the Sixteenth and Seventeenth Centuries. Translated from the German, by SARAH AUSTIN. 3 vols. 8vo. London: 1840.

    Texte original :
    http://www.victorianweb.org/authors/macaulay/ranke1.html

    Notes :
    * Il s'agit d'Augustin de Kent,  qui évangélisa la Bretagne au VI°
    ** Cathédrale anglicane, pour rappel.

  • Das Urteil

    Peut-être que pour les morts, victimes de la barbarie nazie, Pie XII aurait dû parler haut et fort. Peut-être que pour les vivants, ce qu'il restait à sauver du carnage, Pie XII a bien fait d'agir.
    Il est certain en revanche que ces formes conditionnelles sont hors-sujet en Histoire. Ce qui reste des faits objectifs, tels qu'ils ressortent des documents, témoignages et archives de divers pays, c'est que Pie XII a agi matériellement et moralement pour sauver des Juifs, avec des succès et des échecs.
    Donc au juste, ce que l'on reproche de toute part à Pie XII, c'est d'avoir agi pour aider les Juifs ? Est-ce bien cela ?

    Mais un pape que les staliniens* qualifièrent de vendu à Hitler, et que les nazis qualifièrent de vendu aux Juifs et aux communistes, un tel pape ne peut-être foncièrement mauvais.

    * Ceux-là mêmes qui signèrent un pacte avec Hitler en 1939, et lui prêtèrent main forte ensuite pour dépecer la Pologne (5 300 000 morts au total, 15% de sa population, dont 3 000 000 de Juifs.)

    -"Les activités humanitaires du Vatican furent par nécessité circonscrites par la prudence et la méfiance. Les immenses responsabilités reposant sur les épaules du pape et les armes puissantes que les Nazis pouvaient utiliser contre le Saint-Siège se combinèrent indubitablement pour l'empêcher de faire une protestation formelle et publique, bien que les persécutés espéraient ardemment l'entendre. Il est triste de devoir dire que durant la guerre entière, tandis que les laboratoires de la mort fonctionnaient à plein régime, le pape garda le silence."
    Léon Poliakov, Breviaire de la haine; quoted in Leiber,op. cit., p. 457.

    -"Il est douloureux d'avoir à dire qu'à l'époque ou les chambres à gaz et les fours crématoires opéraient jours et nuits, la plus haute autorité spirituelle du Vatican ne jugea pas nécessaire de faire une protestation claire et solennelle qui aurait eu des répercussions dans le monde ; et pourtant on ne peut pas affirmer qu'il n'y ait pas eu de raisons pertinentes et valables de ce silence."
    Léon Poliakov, magazine Commentary de novembre 1950

    -"Cette aide directe donnée aux juifs persécutés par le pape en tant qu'évêque de Rome, fut l'expression symbolique d'une activité qui s'est déployée à travers toute l'Europe, encourageant et promouvant les efforts manifestés par les Eglises locales catholiques dans la majorité des pays. Il est certain que des instructions secrètes furent données par le Vatican, exhortant les Eglises locales à intervenir en faveur des Juifs."
    Leon Poliakov, "Le Vatican et la question juive," Monde juif, décembre, 1950; quoted in Duclos, op. cit., pp. 191-192.

    -"Le moindre bruit de propagande de la part de l'Eglise catholique contre le Reich d'Hitler n'aurait pas été qu'un suicide provoqué, mais aurait hâté l'exécution d'encore plus de Juifs et prêtres".
    Robert M.W. Kempner,ancien avocat au procès de Nuremberg, dans une lettre à l'éditeur du magazine "Commentary" qui avait publié un extrait de Guenter Lewy en 1964.

    -"Si l'équité et la justice historique sont les pierres angulaires de la morale juive, alors rester silencieux devant les attaques diffamantes à l'égard d'un bienfaiteur est une injustice (...). Est-ce que Pie XII n'a pas parlé clairement contre le nazisme, avec une compassion envers les victimes de toutes les persécutions et sans aucun doute possible aussi envers les Juifs, dans ses nombreuses allocutions, lettres pastorales, aux nonces et aux évêques ? Est-ce que ces néo-païens, qui méprisèrent sans scrupule la loi divine et les commandements de Jésus, auraient écouté les appels de Rome ? Est-ce que Pie XII aurait pu défier Hitler, sans armées - et en même temps être capable d'aller sauver des Juifs secrètement ? (...) Quiconque est d'avis que la situation ne pouvait être pire devrait se souvenir qu'au moins deux millions de Juifs, plus d'un quart des Juifs d'Europe, ont survécu à la boucherie de Hitler, même de justesse - grâce à l'aide de l'Eglise, des évêques, des prêtres et des laïques."
    Pinchas E. Lapide, Three Popes and the Jews, New York, 1967

    -"Je dirais maintenant, à la lumière des débats et des preuves qui ont suivi la parution du "Pape d'Hitler", que Pie XII avait tellement peu de liberté d'action qu'il est impossible de préjuger de son silence pendant la guerre, alors que Rome était sous la botte de Mussolini et plus tard occupée par les Allemands."
    John Cornwell, auteur du "Pape d'Hitler" cité in The Economist, le 9 décembre 2004

  • Marchands du temple

    Fait divers pathétique :

    18/12/2009
    "Une danseuse contemporaine a obtenu gain de cause mercredi auprès des prud’hommes de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le festival Arts à la pointe devra lui fournir un contrat de travail pour sa prestation après son cachet de 300 €, déjà obtenu lors d’une audience précédente. Le 14 juillet, lors du vernissage d’une exposition d’art contemporain dans la chapelle Saint-Pierre de Mahalon (Sud-Finistère), la chorégraphie en duo de l’artiste rennaise sur le thème de l’enfermement s’était terminée par un strip-tease intégral sur l’autel. "

    Et bien, voilà la naïveté du curé de cette paroisse passablement châtiée ! Et vraiment, l'on si l'on doit s'indigner, c'est en se souvenant de cette phrase :

    "Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations. Mais vous, vous en faites un repaire de brigands ! "
    Et qui laisse la maison devenir un repaire de brigand ? Faut-il blâmer davantage le brigand de se comporter en brigand, que celui qui a laissé  le brigand entrer ?  Vraiment les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière, et on a pas fini de s'en désoler.

  • Les méduses

    Voici ce que Balzac disait à propos du genre humain :
    "Depuis la molesse d'une éponge mouillée jusqu'à la dureté d'une pierre ponce, il y a des nuances infinies. Voilà l'homme."

    Et voici ce que disait Jacques Maritain, dans la même veine :
    "Il faut avoir l'esprit dur et le cœur doux. Sans compter les esprits mous au cœur sec, le monde n'est presque fait que d'esprits durs au cœur sec et de cœurs doux à l'esprit mou." (Réponse à Jean Cocteau)

    Mais depuis avril 1969, depuis que la génération 68 a pris le pouvoir et s'y accroche comme teigne dans une sorte de coup d'Etat permanent, les "élites" ne sont qu'éponges mouillées, des coeurs mous à l'esprit mou.
    Encore qu'une éponge ait quelque utilité. Au vu de leur caractère foncièrement mou et nuisible, mieux vaudrait ici parler de méduses. Masse gélatineuse, invertébrées flottant au gré des courants, se reproduisant plus que de raison avec le réchauffement climatique, elles ne laissent pas de trainer leurs flasques tentacules aux mieux urticantes. Mais certaines espèces sont mortelles.

    68, année des méduses. Mieux aurait valu une infestion de criquets ou de mouches.